dimanche 20 décembre 2015

Bonnes fêtes !

Je vais me faire toute petite en cette fin d'année 2015 et rentrer dans ma tanière (ou mes tanières, j'en aurai trois, trois lieux importants pour moi) pendant quelques jours. Mais je ne vais pas vous laisser sans faire un petit bilan de cette année 2015 qui, si elle fut désastreuse sur le plan des événements, fut une magnifique surprise pour moi sur le plan personnel. Merci à vous d'avoir accueilli mon nouveau blog avec chaleur. Je vous dis à très bientôt. Profitez de ces fêtes de fin d'année pour faire le plein de tendresse. 

Voici quelques une de mes bonnes surprises de l'année:

Mon roman coup de coeur:
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Pour de nombreuses raisons, ce roman m'est très cher. Et c'est mon seul coup de coeur en 2015. Je 'en souhaite de plus nombreux en 2016. 

Ma série coup de coeur:
je vous parlerai bientôt d'une série que je viens de découvrir et qui me plait beaucoup. Mais la série qui m'a tant plu qu'il m'était impossible de ne pas enchaîner immédiatement avec la deuxième saison, c'est celle-ci:

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Mon film coup de coeur:
J'ai vu de très bons films cette année qui a marqué mon retour régulier dans les salles de cinéma, toujours en bonne compagnie sauf deux fois. C'est pourtant un film vu seule qui m'aura le plus marquée. 

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Ma découverte restaurant de l'année:

Terres latines est un endroit à Clermont-Ferrand où on peut acheter de la charcuterie de qualité et manger d'excellents plats italiens. Vous avez le choix entre quatre sortes de pâtes ou six tapas à choisir dans une liste (on coche que le menu) en panachant le sucré et le salé. J'aime particulièrement le risotto, la charcuterie, et les churros au chocolat. L'accueil est toujours souriant. Cerise sur le gâteau, j'y ai toujours mangé e excellente compagnie. J'espère ne pas finir l'année sans y manger pour la troisième fois. 

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Ma chanson coup de coeur:
Ecoutée en boucle en juin, elle a pour moi un visage à fossettes:


jeudi 17 décembre 2015

Comment c'est loin (Orelsan et Christophe Offenstein)

Comment c’est loinDans ce film, Orelsan raconte l'histoire du premier titre qu'il écrivit en entier avec Gringe. Fils d'une institutrice et d'un directeur d'école, Orelsan n'est pas le typique rappeur de banlieue. Il est né à Alençon et a fait ses études à Caen. C'est d'ailleurs à Caen que se déroule l'action du film. Orelsan et son ami Gringe se font remarquer sur une radio par des producteurs locaux qui leur paient la location d'un appartement pour qu'ils puissent écrire leurs chansons. Mais Orlesan travaille de nuit dans un hôtel et n'est absolument pas productif la journée. Quant à Gringe, il est plus attiré par la drague de filles plus jeunes que lui que par l'écriture d'une chanson.

Evidemment, si vous n'aimez pas Orelsan, si vous êtes encore bloqués par cette polémique ridicule qui a accompagné la sortie de son titre "Sale pute", passez votre chemin. Si par contre vous êtes assez intelligent pour avoir compris que comme tout auteur de fiction, Orelsan s'est dans ce titre controversé mis dans la peau d'un personnage, si en plus vous aimez le rap français, vous avez toutes les chances d'aimer ce film. Orelsan et Gringe y font preuve de beaucoup d'autodérision, donnant tout son sens au mot procrastination. J'ai trouvé ces deux personnages très sympathiques même si bien sûr on a parfois envie de leur mettre une claque ou deux pour les réveiller. Et puis surtout, la bande son est très réussie. Un petit film sans prétention que je ne regrette pas d'avoir vu, d'autant que j'ai aimé le jeu d'acteur de Gringe.
Sortie: le 09 décembre 2015

A conseiller aux curieux. 
Merci à mon fils qui m'a fait connaître Orelsan. 








mardi 15 décembre 2015

Prête à tout de Joyce Maynard


Quand Philippe Rey m'a proposé ce service de presse, je l'ai décliné. J'ai beaucoup aimé deux romans de Joyce Maynard, j'ai adoré la rencontrer à la librairie rouennaise, L'Armitière mais j'ai aussi été très déçue par deux titres. Marjorie a décidé de me l'offrir en mai et elle a bien fait parce que je classe ce roman parmi les réussites de l'auteure. Tiré d'un fait divers, elle a imaginé comment une jeune femme peut en arriver à avoir une relation sexuelle avec un ado de seize ans et le convaincre de tuer le mari gênant. C'est une vraie oeuvre de fiction et un regard acéré sur le monde de paillettes dans lequel souhaite vivre l'héroïne, Suzanne. Cette jeune femme sur laquelle les regards se sont toujours braqués depuis l'enfance n'a qu'une ambition, devenir journaliste télévisée. Toute sa vie est une représentation. Mais elle tombe amoureuse d'un jeune homme, l'épouse et se sent à l'étroit dans cette union. Elle décide de faire un documentaire sur les ados et part à la recherche de "spécimens" dans un lycée.


Joyce Maynard a réussi ce roman sur la manipulation, la superficialité et les apparences. On ne peut pas dire que les personnages soient sympathiques, ce n'est pas le but. Ils sont au contraire antipathiques ou pathétiques mais il me semble qu'elle a bien réussi à inventer une histoire à partir d'un fait d'hiver et à imaginer la psychologie des personnages et ce qui les a poussés à commettre ce crime. Ecrit dans les années 1990 mais publié en France en 2015, ce roman est toujours d'actualité et le restera longtemps. Le ton y est sarcastique comme j'aime et le petit retournement de situation à la fin pour un personnage secondaire m'a beaucoup plu. 
Publié en mai 2015 chez Philippe Rey et traduit par Jean Esch. 


A conseiller à ceux qui aiment les critiques de notre société.
Merci à Marjorie qui m'a offert ce roman. 

(pas de photo personnelle pour cause de portable oublié) 

dimanche 13 décembre 2015

Londres en décembre.

Pas une goutte de pluie pour notre week-end londonien. Trois jours de bonheur, de belles rencontres et de belles retrouvailles aussi. A vous deux qui êtes à Londres en amoureux en ce moment-même, je vous souhaite le même plaisir. Voici dans l'ordre: The Museum of National history, The Victoria annd Albert Museum et Chinatown.




A conseiller à tous, on ne peut que tomber amoureux de Londres.
Merci à celle sans qui ce week-end n'aurait pas eu la même saveur. Merci aussi à la librairie française La Page pour la chaleur de l'accueil. 

mardi 8 décembre 2015

Ce coeur changeant d'Agnès Desarthe

Si vous trouvez votre vie un peu trop monotone, lisez l'histoire de Rose. Vous risquez de vous dire que finalement, la monotonie, ce n'est pas si mal. Née dans une famille bourgeoise au tout début du XXe siècle, elle quitte sa famille à vingt ans pour vivre sa vie à Paris. Elle ne s'est jamais sentie aimée par sa mère et si les sentiments de son père sont plus clairs, il n'est pas aisé de vivre avec cet homme un peu étrange. Une fois arrivée à Paris, elle devient la bonne - ou plutôt l'esclave- d'une tenante de café et envoie des lettres à son père dans laquelle elle s'invente le succès. Ce n'est que le début d'aventures sans fins. Rose passera sa vie à osciller entre opulence et pauvreté. 

Force est de constater que ce roman fait un peu penser à du Zola parce qu'Agnès Desarthe décrit très bien les diverses couches sociales de l'époque. Le style est très classique, peut-être un peu trop. Rose, le personnage principale, m'est apparue comme une femme fallotte qui se laisse bringuebaler par le destin et par les personnages qui l'entourent, sans jamais vraiment maîtriser sa vie, sauf à la toute fin. par contre, le personnage de Louise, sa compagne, est haut en couleur et fait le sel de ce roman. C'est une femme qui brave les convenances, même si elle ne peut le faire que parce qu'elle utilise un homme sans défense pour en avoir les moyens financiers. 

Je ne dirais pas que ce roman est un coup de coeur, loin de là mais j'en ai aimé certains chapitres. Et je le préfère à Mangez-moi, encensé par beaucoup sans que je ne comprenne pourquoi. Comme je n'avais pas aimé le prix Le Monde l'an dernier, je me dis que finalement, je progresse vers une adéquation avec les goûts du Monde. Et puis, pour moi une romancière qui invente des intrigues, elle part déjà avec des points d'avance. 

Prix Le Monde 2015.
L'avis du Bruit des livres pour qui c'est un coup de coeur. Au contraire, Laure est passée totalement à côté. 

EDITEUR : EDITIONS DE L'OLIVIER 
DATE DE PARUTION : 20/08/15 - 335 p.

A conseiller à celles qui aiment les personnages de femmes (les hommes sont tous faibles ici)
Merci à Marjorie qui m'a offert ce roman pour mon anniversaire. 

Un papa de sang de Jean Hatzfeld

En Afrique, le temps polit les histoires à l'aide de mots merveilleux. 

Retrouver Jean Hatzfeld et ses écrits sur le Rwanda faisait partie de mes attentes de rentrée, ce fut d'ailleurs ma première réelle envie de la rentrée littéraire. C'est avec mon avis sur La Stratégie des antilopes que j'ai été sélectionnée pour être jury du prix Elle pour la première fois. Je me souviens du choc à la lecture de ce livre, je me revois, sonnée, le dévorant dans ma voiture. Une saison de machettes fut moins un choc parce que je m'attendais à ce que j'allais lire, mais la froideur du témoignage des hutus m'avait glacée. Dans ce nouvel opus, Jean Hatzfeld se penche sur les enfants des victimes et des bourreaux. Nous sommes donc moins au coeur de l'horreur, la distance nécessaire aux enfants pour survivre aux horreurs nous est bénéfique. On apprend comment l'école tente d'apaiser les tensions, expliquant le génocide sans pointer du doigt les uns et les autres, sans jamais mettre de noms sur les bourreaux. Le fils d'un ancien détenu hutu a un discours très intéressant sur la disparation voulue par les autorités rwandaises du concept d'ethnie, disparation vouée à l'échec dans un pays africain, parce que l'ethnie, c'est l'identité. Une rescapée tutsi évoque le pouvoir de la photo, le meilleur rempart contre le négationnisme. On suit aussi les pensées de ces filles enfantés par des monstres et qui semblent tellement mûres quand elles en parlent.

Bien que ce ne soit pas mon essai préféré dans cette série sur le Rwanda, je ne peux que vous recommander ce titre. Je suis aussi heureuse qu'il ait été sélectionné pour le Prix Goncourt car cela signifie que les lycéens participant au Prix Goncourt des lycéens ont écouté ce grand homme parler du génocide et cela promet de très beaux moments. 

Publié en août 2015 chez Gallimard. 

A conseiller à absolument tout le monde. 
Merci à la librairie Dialogues.

dimanche 6 décembre 2015

Face cachée : the winner takes it all

Allez, il est temps, puisque je l'avais promis, de vous donner un titre que j'écoute très souvent sans le crier sur les toits. Il est placé quatrième dans la liste des titres que j'écoute le plus et je commence toujours mes séances de running avec lui. C'est pour moi la plus belle chanson de rupture. 
Pour diverses raisons, je choisis de vous passer la version chantée par Meryl Streep et c'est un gros effort de ma part puisque j'ai découvert que Meryl Streep reste un fantasme pour beaucoup malgré son âge et je trouve ça totalement injuste. Bon, moi, je profiterai de Pierce Brosnan pendant ce temps-là. 

A conseiller à celles qui doivent pleurer un amour qui a du mal à s'éteindre. 
Merci à Abba pour cette belle chanson (et pardon d'avoir mis en ligne la version Meryl Streep qui m'écorche un peu les oreilles) et à ma fille avec qui j'avais partagé ce film et l'envie de danser qui a suivi. 


jeudi 3 décembre 2015

Les cowboys de Thomas Bidegain

Kelly est en seconde quand elle disparaît brutalement lors d'une fête country. Ses parents découvrent avec effroi qu'ils ne savent rien de sa vie, qu'elle leur cache une liaison avec un certain Ahmed qu'ils ne connaissent pas, qu'elle a complètement coupé les ponts avec ses anciennes amies. Alors que le père se jette à corps perdu dans la recherche de sa fille, la mère se demande d'emblée s'il ne faut pas laisser leur fille vivre ce qu'elle a décidé de vivre. 

Les CowboysSi j'ai trouvé quelques petites longueurs dans ce film, il pose des questions essentielles qui dépassent l'actualité. On sent d'emblée que les parents sont tous les deux dévastés par la disparation de leur fille mais ils réagissent différemment. L'homme ne se pose pas de question, la disparation mène forcément à une quête, qui est sans doute à la fois une manière de remplir un espace laisse libre dans sa vie et une forme de vengeance. On ne lui prendra pas sa fille sans qu'il réagisse, foi de père! La mère, elle, se demande à quel point un parent peut intervenir dans la vie de son enfant, qu'il soit majeur ou pas. Elle comprend vite que contrecarrer ce projet, c'est aussi probablement se mettre sa fille à dos dès le départ. Le film est porté par de très bons acteurs, François Damiens en tête talonné par le jeune Finnegan Oldfield qui joue ce frère lesté du fardeau de cette disparition. Ce film évite, me semble-t'il, les clichés et par les temps qui courent, c'était important. Il montre aussi à quel point une telle disparition laisse démuni, pour différentes raisons. Et que le seul capable de retrouver les traces de la disparue, c'est celui qui a préparé le terrain, certainement pas le père désarmé qui y va avec ses grands sabots. 

Sortie: le 25 novembre 2015

A conseiller à tous les parents.
Merci à celle qui m'a accompagnée. 

mardi 1 décembre 2015

New-York: missing de Don Winslow

Je ne lis plus de polars ou presque plus mais quand je suis allée dans la Drôme, je suis tombée en panne de livres grâce à la SNCF qui avait presque trois heures de retard qu'il a bien fallu que je remplisse  (merci aussi à Marjorie et Marie qui m'ont fait passer le temps, à tel point que j'ai failli rater mon arrêt). Il y avait ce Don Winslow dans la bibliothèque de la maison, et c'est sur lui que j'ai jeté mon dévolu.

Frank Decker est chargé de la disparition d'une petite fille noire. Quelques jours plus tard, une fillette blanche disparaît elle aussi. Les recherches se mettent en marche et s'arrêtent dès que la fillette blanche est retrouvée. Ce n'est pas du goût de Frank qui refuse de lâcher l'enquête.

Missing :New-York est le premier volet d'une série mettant en scène Frank Decker, un sergent de police de trente-cinq ans vivant au Nebraska. J'ai apprécié que pour une fois, il ne soit ni alcoolique, ni dépressif, qu'il n'ait pas de chat (je plaisante), ni de squelette caché dans un placard. Sa situation matrimoniale n'est pas au mieux, c'est tout. Quant à l'intrigue rien de bien original sans doute mais j'ai apprécié aussi que toutes les pièces du puzzle s'emboîtent parfaitement et qu'on ne nous sorte pas un coupable de dernière minute. Ce n'est pas un polar inoubliable mais j'ai passé un bon moment à le lire.

C'est une déception pour Cannibale Lecteurs mais c'est éblouissant pour Unwalkers.

Publié en février 2015- traduit de l'anglais (États-Unis) par P. Loubat-Delranc, Seuil/policiers, 303 p

A conseiller à ceux qui ont envie d'un polar qui se tient. 
Merci à celle qui m'a  fait découvrir la Drôme (et donc indirectement ce roman). 

dimanche 29 novembre 2015

jeudi 26 novembre 2015

Victoria de Sebastian Schipper (DVD)

VictoriaLe 1er décembre sortira le DVD de ce film allemand que je suis allée voir à la séance d'art et d'essai de ma ville. J'avais déjà eu envie de voir ce film à sa sortie en juillet mais, vous l'imaginez bien, un film allemand, ça ne se trouve pas dans tous les cinémas. 

Victoria est espagnole. Débarquée de Madrid depuis quatre mois, elle ne connaît toujours personne dans la capitale allemande. Elle s'ennuie et elle panse aussi ses blessures : elle qui a consacré des heures à travailler le piano a reçu un jour le verdict du Conservatoire, mieux valait penser à faire autre chose de sa vie que de devenir pianiste. Elle rencontre trois jeunes hommes en boîte, ou plutôt à l'entrée de la boîte car eux sont refoulés. S'annonce alors une nuit mouvementée.

Je ne vais pas vous en dire plus car c'est déjà plus que ce que je savais sur ce film avant d'aller le voir et il me semble qu'il vaut mieux ne pas trop en savoir. Je peux tout de même vous dire qu'il n'y est pas question de viol, ce que je craignais après avoir lu le résumé. L'une des particularités de ce film, c'est qu'il fut tourné en un seul plan séquence de 2h 14 et que c'est loin d'être anodin. Il m'a vraiment semblé être davantage au coeur de l'action que d'habitude. Et puis, franchement, je trouve la prouesse du plan séquence bluffante. C'est un film que je recommande de voir en salle, quand c'est encore possible, parce que le début semble un peu long (mais je pense que ce début en lenteur est nécessaire) et parce que je pense que la tension est toujours plus palpable dans une salle obscure. Et je peux vous dire qu'il y avait suffisamment de tension pour que je ne vois pas les 2h14 passer et pour que le retour dans ma campagne me fiche un peu la trouille. 



Sortie en salle: le 1er juillet 2015.  Prix du Public et le Prix des Salles Art et Essai lors de la dernière édition de la Berlinale et  Grand Prix lors de la dernière édition du Festival International du Film policier de Beaune. Il a aussi remporté l'équivalent allemand du César du meilleur film. 
A recommander à ceux qui pensent que le cinéma allemand est ennuyeux. 
Merci à l'association Derrière l'écran qui nous permet enfin d'avoir des films autres que d'action et à la pleine lune qui m'a bien rassurée quand il a fallu que je sorte de ma voiture pour rentrer chez moi (moralité : il faut toujours vérifier la lune avant d'aller voir un film qui fait flipper).


mardi 24 novembre 2015

Des garçons bien élevés de Tony Parsons

Ils étaient sept élèves de la très select école de Potter's Field, en Angleterre. Ils y ont tissé des liens très forts et pourtant, ils ont pris des chemins différents. Le destin les réunit vingt ans après leur première rencontre quand plusieurs d'entre eux sont égorgés. 

J'aime les romans qui se déroulent dans les pensionnats anglo-saxons, qu'ils soient féminins ou masculins. J'aime cette fascination qu'éprouvent les écrivains britanniques ou américains pour ces années qui tissent des liens indélébiles et pour ces écoles qui font à la fois rêver et fantasmer. Il suffit de se promener dans l'une d'entre elle pour se croire dans un autre monde, ce qui m'est arrivé à Harrow. On a toujours l'impression que les pires secrets y sont enfouis. Je connaissais Tony Parsons pour avoir lu l'un de ses romans à succès dont on retrouvait souvent des extraits dans les épreuves d'anglais au baccalauréat (on pourrait facilement y trouver un extrait de celui-ci tant il est ancré dans la culture anglaise). J'étais curieuse de voir comment il allait se débrouiller sans utiliser l'humour et comment il traiterait le genre du polar. Il le fait avec succès. Le destin de ces sept garçons est à la fois fascinant car hors du commun pour chacun d'entre eux et terrible. On sait dès les premières pages quel acte ils paient dans le reste du roman mais on ne sait pas qui le leur fait payer. On ne connait pas non plus les détails de cet acte. Le lecteur ressent cette fascination pour ces lieux hors du temps que sont ces écoles qui influent sur l'économie à venir du pays grâce aux rapprochements qu'elle permet d'effectuer entre les futures élites. Max Wolfe, l'enquêteur, est attachant et puis, comme dans tout bon polar, il y a plusieurs rebondissements, à la fois dans la vie privée de Max et dans l'enquête, et cela jusqu'à la toute fin. 

Cela faisait un moment qu'un polar ne m'avait pas autant plu. 
Publié le 22 octobre 2015 aux éditions de La Martinière. 

A recommander à ceux qui aiment les ambiances de pensionnats British. 
Merci à l'agence Anne & Arnaud et aux éditions La Martinière


vendredi 20 novembre 2015

Mes déceptions


Je ne m'étends pas mais en quelques mots, j'ai été déçue par Les intéressants parce que je n'ai trouvé aucun intérêt ni dans l'intrigue, ni dans l'écriture, par le Pessl parce qu'il a beau être très intéressant à feuilleter du fait qu'il mélange roman et coupures de presse ou autres documents de ce genre, c'est pour moi plus un exercice de style qu'un roman. Quant au Livre de Baltimore, désolée les copines, mais je l'ai trouvé si fade que l'écriture n'est pas ce qui m'a le plus gênée. J'ai trouvé qu'il y avait du Irving dans les cent premières pages, la scène de la fessée dans le bureau du proviseur m'a réjouie, mais ensuite, le soufflé retombe. Mais je sais que les copines ne sont pas d'accord. 

Un grand merci à Galéa qui m'a offert deux de ces romans et au Prix Elle des lycéennes pour le troisième. 

mercredi 18 novembre 2015

Les échoués de Pascal Manoukian

Chaque fil tenu s'accrochait à un autre et la somme de leur fragilités finissait par résister à tout, comme la toile d'une araignée. 

Ils sont quatre étrangers fraîchement débarqués en France en cette année 1992. Virgil a quitté la Moldavie en espérant faire venir femme et enfants, Assan et sa fille viennent de Somalie où le reste de la famille a été massacré. Chanchal est pakistanais et sur lui repose l'espoir de sa famille restée au pays. Pour ces quatre-là, l'arrivée en France a été un long et douloureux périple. Pour ces quatre-là, comme pour beaucoup d'autres, la France est l'ultime espoir d'une vie meilleure. A défaut de vie, c'est la survie qu'il découvre.

On a beaucoup parlé de ce roman sur les blogs en cette rentrée littéraire et je suis d'accord avec ce qui a été souligné : c'est une lecture indispensable. Alors, soyons honnête, elle ne l'est pas pour des raisons littéraires. Le roman n'est pas mal écrit mais il n'a pas non plus un charme particulier de ce côté-là. Il est indispensable parce qu'il explique très bien les conditions d'arrivée et de vie de ces migrants, parce qu'il nous fait réfléchir sur nos pratiques, parce qu'il montre aussi que l'angélisme n'est pas la bonne solution. On comprend aussi pourquoi ils n'ont eu d'autre choix que de partir, on ne quitte pas son pays et les siens par plaisir, et la scène de l'excision de la fille d'Assan l'illustre très bien. Je ne dirais pas que ce roman est toujours politiquement correct et ça m'a fait du bien aussi de sourire parce certaines phrases égratignaient certaines nationalités. Je crois que j'aurais détesté un roman trop lisse avec un tel sujet. Là, ça gratte parfois un peu. 

Publié en août 2015 chez Don Quichotte. 300 p. 

A conseiller à tous, surtout en ce moment. Je ne me voyais pas reprendre par un autre roman.
Merci à Tiphanie qui m'a offert ce roman pour mon anniversaire. Merci aussi à Jérôme et Yv, dont les billets m'ont mis l'eau à la bouche.  

jeudi 12 novembre 2015

Madame Bovary de Sophie Barthes

Adapter Madame Bovary et le tourner en anglais me semblait à la fois original et attirant. Je n'imaginais pas les mots de Flaubert en anglais, j'avais très envie d'entendre (sans doute plus que de voir) le résultat. Et le résultat est réussi. Je vous épargne le résumé, les émois d'Emma. Lu à l'adolescence, à un âge où j'étais incapable de comprendre les égarements de cette femme, j'en gardais un mauvais souvenir jusqu'à ce que je le relise, jeune adulte et admire la plume et la psychologie de Flaubert (en même temps, j'habitais dans une rue qui portait le nom de son père, il me fallait bien le relire). 

Nous étions trois filles à cette séance, d'âges très divers. Nous avons toutes les trois beaucoup aimé ce film. Les décors sont bien sûrs très beaux, les acteurs sont justes (j'ai une préférence pour Ezra Miller que j'avais découvert dans Le monde de Charlie) et même ma fille qui, je vous le rappelle, n'aime pas "les films dans lesquels quelqu'un est trompé par son conjoint" a aimé le parcours d'Emma, sa dérive vers le consumérisme, celui des objets comme celui de ce qu'elle pense être de l'amour, ce parcours qui mène une femme qui sait dire non au désir à une absence totale de dignité. Un film tourné dans le Perche et j'ai justement visité Mortagne-au-Perche, ce village hors du temps,  cet été. La réalisatrice a pris quelques libertés avec l'intrigue qu'elle réduit à une année de la vie Emma qui y est donc représentée jeune mais cela n'enlève rien à l'esprit du roman. 


Sortie le 4 novembre 2015

A conseiller à tous les lycéens qui pourraient bien là trouver que le dépoussiérage de classique a du bon. 
Merci à ma fille qui a accepté cette idée sans rechigner et à celle qui était là, encore une fois.

mardi 10 novembre 2015

D'amour et de poussière d'Ernest J.Gaines

Vous êtes des adultes, un Noir et une Blanche. Et il n'y a pas de nord pour vous. Tout ce qu'il y a, c'est la mort. Pour lui, une branche d'arbre, et pour vous...

Jim, notre narrateur, vit et travaille sur une plantation en Louisiane. Il fut le témoin privilégié des amours interdits qui unirent son contremaître et Pauline, une domestique noire ainsi que la femme du contremaître et du condamné noir Marcus. 

Ce roman est moins puissant que Dites-leur que je suis un homme mais on ne peut pas reprocher à un auteur de ne pas parvenir à franchir la même hauteur de barre à chaque essai. Et Ernest J.Gaines n'a pas à rougir de ce roman-ci. Il a la force des romans à la langue colorée et celle des drames que l'on sent venir sans que cela ne nous empêche de tourner fébrilement les pages pour s'en assurer. La tension grimpe, on étouffe dans cette chaleur du Sud, on s'agace contre Marcus, qui n'a peur de rien et met tout le monde en danger, et pourtant on l'aime pour son esprit rebelle, parce que lui, jamais, n'accepte de se coucher. Un très beau personnage d'homme droit posé à côté d'un narrateur plus peureux mais tout aussi touchant. Les femmes ne sont pas à tout à fait à la hauteur mais c'était déjà le cas dans Dites-leur que je suis un homme. Peu importe, on ira chez Toni Morrison pour trouver d'inoubliables femmes noires. Si vous n'avez toujours pas lu cet auteur, il faut vraiment vous y mettre. C'est l'écrivain de la Louisiane des années 1930 à 1960 par excellence. 

Publié en 2010 chez Liana Levi (je crois que c'est une réédition)- Je n'ai trouvé aucune trace de mon exemplaire 10/18. 

A conseiller à tous ceux qui aiment la littérature noire américaine.
Merci à Jérôme qui m'a fait découvrir cet auteur. 




dimanche 8 novembre 2015

Et si...

Et si on allait à Lyon, une ville que je vient de découvrir et que j'aime beaucoup?




Dans l'ordre des photos: l'une des premières machines volantes, les premières machines pour dépouiller les votes aux Etats-Unis (la machine à statistiques d'Hollerith- 1889), les joueurs d'échecs dans l'appartement temoin imaginé par Michel Laubu et la compagnie Turak (un vrai coup de coeur pour moi), le tout au Musée des Confluences. 
Pas d'adresse resto cette fois mais une librairie que je vous recommande chaudement, c'est à Meyzieu, au CoLibris. L'accueil mérite vraiment qu'on y fasse un petit détour et les entretiens entre la libraire et les auteurs (j'espère bien qu'il y en aura plein d'autres) sont de qualité (et sachez que je peste très souvent dans mon coin parce que c'est loin d'être toujours le cas).

A conseiller à tous, petits et grands. 
Merci à celle qui m'a offert ces deux nuits de luxe à Lyon et à Kathel pour les idées sorties et resto. 

jeudi 5 novembre 2015

The Affair (série) de Sarah Treem et Hagai Levi

Cette série met en scène un couple adultère qui, le temps d'un été à Montauk, va vivre une passion amoureuse. Rien de bien original me direz-vous, sauf que chaque épisode est divisé en deux parties avec le point de vue de l'homme, Noah et celui de la femme, Alison, très souvent dans cet ordre-ci d'ailleurs mais pas toujours. 
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C'est une série très addictive pour plusieurs raisons. D'abord parce que Montauk, situé au bout de la péninsule de Long Island, dans l'état de New-York est un lieu fascinant. S'y mêlent les locaux (c'est le cas d'Alison) et les touristes huppés (comme la belle-famille de Noah), chacun avec des préoccupations bien différentes. Pour les uns, il faut se demander comment survivre et pour les autres, comment trouver l'inspiration pour le prochain roman. Ensuite parce que les deux acteurs principaux sont excellents, tout comme le sont les personnages secondaires. Les personnages ne sont ni blancs ni noirs, même si on nous le laisse parfois croire assez longtemps. Le revirement n'en est alors que plus réussi. Et puis, il y a ce suspense qui nous tient tout au long de la série puisque les personnages sont interrogés par un policier mais on ne sait pas tout de suite pourquoi. Pendant quelques épisodes, on croit que les deux versions diffèrent parce que ce sont celles qu'ils choisissent de donner à la police, puis on découvre que c'est loin d'être si simple. Et pour finir, il y a tous ces détails vestimentaires ou pas qui diffèrent selon le point de vue, détails qui peuvent être totalement anodins ou qui ont leur importance dans l'histoire. Mon léger bémol concerne la fin parce que je n'aime pas les cliffhangers. Mais force est de constater que ça fonctionne : à la fin de la série, je n'ai eu qu'une envie, enchaîner avec la deuxième saison.

Avec Dominic West et Ruth Wilson. La première saison est sortie en octobre 2014 et la seconde le mois dernier. 


A conseiller à celles qui ne sont pas contre les histoires d'adultère (je précise car en écoutant mon résumé de l'intrigue, ma fille m'a dit: "Je n'aime pas les histoires où quelqu'un trompe l'autre")
Merci à celle qui avait parlé de cette série sur FB ou sur un blog et dont je ne parviens à me souvenir. 
                                                       

mardi 3 novembre 2015

Délivrances de Toni Morrison

Comme le sont souvent les romans de Toni Morrison, celui-ci est polyphonique. Le personnage central est néanmoins Bride, une femme à la peau très noire d'une beauté remarquable. Au début du roman, l'homme qu'elle aime, Booker, lui assène une phrase implacable: "T'es pas la femme que je veux". Nous découvrons peu à peu l'histoire de cette femme rejetée enfant par sa mère à cause de la couleur de peau, puis acceptée par elle lorsqu'elle accusera une adulte d'un délit très grave. 

J'aime Toni Morrison. La rencontrer et l'écouter au Festival America il y a trois ans reste pour moi un grand moment. Mais je crois que je vais devoir moduler cette phrase : j'aime  Toni Morrison jusqu'à Un Don. Si j'ai préféré Délivrances au fade Home, il manque dans ces deux romans la poésie des débuts, celle qui fait pour moi tout le charme de Toni Morrison. Impossible de savoir si cela vient de la traduction ou non, mais j'ai tendance à penser que Christine Laferrière fait très bien son travail, sinon on ne la chargerait pas de traduire un auteur de cet acabit. J'ai été intéressée par certains passages du roman mais je me suis aussi ennuyée parfois. J'ai été étonnée de trouver le nom de Jane Austen écrit Austin. 

Si vous n'avez jamais lu Toni Morrison, je vous conseille de lire Un don et Beloved (peut-être pas pour commencer, c'est le plus beau mais aussi le plus ardu) afin de découvrir sa ou plutôt ses voix.

Un roman essentiel pour Hélène. 

A conseiller à ceux qui ont peur de commencer par Beloved (mais le but est d'arriver à celui-ci)
Merci à mon amie Nathalie pour le prêt de ce roman. 


dimanche 1 novembre 2015

Et si... ?

Et si on découvrait la Suisse, Montreux, les bords du lac Léman et ses superbes nuances de bleu  et le château de Chillon ?






A conseiller aux amateurs de calme et de belles balades.
Merci à celle qui m'y a amenée, sans laquelle je n'aurais sans doute jamais posé mes bagages à Montreux. 

jeudi 29 octobre 2015

Ils sont comment les derniers films de Maïwenn et de Woody Allen?

Ils sont comment les derniers films de Maïwenn et de Woody Allen?

Disons pour commencer qu'ils ont un point commun, ils tiennent sur les épaules de deux acteurs qui jouent dans la démesure et que cette démesure leur sied à merveille. D'ailleurs, je ne suis allée les voir que pour ces deux acteurs, Joaquim Phoenix dans un cas, Vincent Cassel dans l'autre. 

Affiche L'homme irrationnel - la critique du filmDans L'homme irrationnel, Joaquim Phoenix incarne un professeur de philosophie qui arrive sur un nouveau campus américain, précédé de sa réputation. Si je vous dis que Joaquim Phoenix parvient à rester séduisant malgré une énorme brioche, vous ne me croirez peut-être pas, et pourtant... J'ai aimé ce Woody Allen parce qu'il repose sur un acteur qui ne cesse de m'impressionner, mais pas seulement. Emma Stone est comme toujours juste et le lieu dans lequel se déroule l'action, un campus américain huppé, a grandement contribué au plaisir que j'ai ressenti. C'est une réflexion très intéressante sur la différence entre nos valeurs et nos actes et sur l'attrait qu'exercent certains statuts sur d'autres (le prof d'université sur son élève, et vice-versa par exemple). Et c'est drôle. 
Sortie: le 14 octobre 2015



Etonnamment, Mon roi de Maïwenn est drôle lui aussi. Vincent Cassel y incarne un homme "larger than life" comme dirait les anglais. Il fait tout avec passion, aimer, tromper et se faire pardonner, fait preuve d'une mauvaise foi absolue et fait sombrer le personnage féminin joué par Emmanuelle Bercot dans un mal-être dont elle n'était pas coutumière. Pour moi, ce film est aussi une réussite en grande partie grâce à Cassel, taillé pour ce rôle, qui sait à la fois nous charmer, nous agacer et nous faire rire. Mais aussi parce qu'en emmêlant la douleur physique et mentale de la femme, Maïwenn réussit à donner corps à la souffrance. Et cerise sur le gâteau, elle a eu un coup de génie en donnant à Louis Garrel (Louis, je regrette tout ce que j'ai dit sur vous dans un billet précédent), le rôle du frère à la fois prévenant et drôle. Il y excelle. 
Sortie: le 21 octobre 2015


A conseiller à ceux qui aiment la démesure et les acteurs charismatiques.
Merci à ma compagne de ciné avec qui les discussions post-séances sont toujours un régal (et l'honnêteté m'oblige à avouer qu'elle fut aussi enthousiaste que moi sur le Woody Allen mais moins sur Mon Roi). 

mardi 27 octobre 2015

Les jeunes mortes de Selva Almada

En Argentine, malheureusement, le féminicide est presque devenu un sport national. 1808 femmes ont été assassinées depuis 2008. Selva Almada s'est lancée sur les traces de trois victimes, toutes mortes dans les années 1980, âgées de quinze à vingt ans. Trois affaires jamais élucidées mais avec parfois de forts soupçons pesant sur un de leurs proches, sans pour autant que le probable meurtrier soit vraiment inquiété. 

J'avais beaucoup aimé le premier roman de Selva Almade, Après l'orage. L'écriture y était très prometteuse, elle avait su créer une ambiance. Ce livre est très différent puisqu'il ne s'agit pas d'un roman et je le regrette un peu parce que je pense qu'armée de ce sujet, Selva Almada aurait pu écrire un très beau roman, sans doute bien plus fort qu'un simple témoignage sur la recherche d'une vérité. Il n'en reste pas moins que ce thème vaut la peine qu'on ouvre ce livre, que Selva Almeda est une auteure sur laquelle il faudra compter et qu'on le sent aussi dans ce livre-ci. J'ai hâte de la retrouver dans le domaine de la fiction. 

Merci aux éditions Métailié 
A conseiller à tous ceux qui oublient qu'être une femme peut encore coûter très cher. 

dimanche 25 octobre 2015

Et si...

Et si je vous disais quand-même, juste en passant que ces derniers temps, j'ai lu quelques romans de la rentrée. Inutile de s'appesantir, je me suis vite ennuyée.


Merci à Marjorie et La Bacchante pour ces cadeaux d'anniversaire. C'est quand on nous offre un roman qu'on a vraiment envie de l'aimer. Mais parfois...

dimanche 18 octobre 2015

Et si?

Et si découvrait ce duo atypique, dont j'aime à la fois les textes et le rythme?




jeudi 15 octobre 2015

Les deux amis de Louis Garel

Les Deux amisSoyons clair tout de suite, le charme de Louis Garel n'agit pas du tout sur moi. Le style beau ténébreux qui se la joue un peu (si, quand-même), c'est tout ce que je n'aime pas. Mais j'avais envie de le découvrir en tant que réalisateur. Dans son film, Louis Garel joue l'ami de Clément, figurant de cinéma fou amoureux de Mona, vendeuse à la gare du Nord. Ce qu'il ne sait pas, c'est que celle-ci rejoint chaque soir la prison où elle purge sa peine. Quand Clément demande à son ami Abel de lui dire ce qu'il pense de la jeune femme, c'est le début du dérapage car l'idée saugrenue d'Abel est de l'obliger à passer la soirée avec Clément et donc, de lui faire rater son train. 

J'aurais tendance à dire que c'est un pur film français, tout en sachant que ça ne veut pas dire grand chose pour les cinéphiles. Mais pour moi qui n'en suis pas vraiment une, ça sous-entend qu'il ne se passe pas grand chose mais qu'on suit des personnages paumés attachants et néanmoins parfois agaçants. C'est tout à fait le cas de notre trio, et surtout des deux hommes. Clément est complètement à la ramasse et si d'extérieur, Louis semble plus sûr de lui, on voit très vite qu'il n'en est rien. J'ai vu ce film décrit comme une film sur le triolisme, il faudrait peut-être vérifier les mots dans le dictionnaire avant de les utiliser. C'est un film réussi sur l'amitié masculine et sur le triangle amoureux, un grand classique du cinéma, réussi mais pas forcément indispensable. 

Sortie: le 23/09/2015

A conseiller à celles qui aiment les ténébreux paumés qui en font un peu trop. 
Merci à ma compagne de ciné. 

mardi 13 octobre 2015

Leurs contes de Perrault (collectif)

Magali Brénon et Stéphane Bou ont eu l'idée originale de proposer à onze auteurs représentatifs de la littérature contemporaine mais aux univers bien différents, de réécrire les contes de Perrault. Ce principe de réécriture est d'ailleurs le but de la collection Remake de Belfond, apparue en 2014. Ce recueil nous présente donc des réécritures, parfois très proches des originaux, parfois plus dans l'esprit de ... . mais le texte de départ est toujours reconnaissable, pour autant que je puisse en juger car il y a quelques contes de Perrault que je ne connaissais pas. 

L'un des intérêts de ce recueil, c'est que chaque auteur sait créer une ambiance bien différente de la nouvelle précédente. Ainsi, la version remaniée de Riquet à la Houppe m'a fait rire. Il fallait oser utiliser ce ton dans une réécriture de Perrault:
A peine avait-elle posé le pied sur le palier qu'elle sentit à nouveau un jus ruisseler entre ses cuisses. Elle posa son cabas, gémissant putain c'est pas vrai de transpirer comme ça ! Le temps de relever sa robe pour voir ce qui se passait à l'entresol que le truc était sorti en faisant "plop" et avait atterri dans les courses, entre les poireaux et les chips. 

Le remake de Cendrillon qui devient Cendrillon et le petit gant de soie est très proche du conte de Perrault tout en étant très original et dans l'air du temps, Nathalie Azoulai a parfaitement réussi sa nouvelle. Quant à Barbe-Bleue, Cécile Coulon en transpose l'intrigue dans un pensionnat de garçons et réussit parfaitement à créer une ambiance digne des écoles british tout en gardant les caractéristiques de sa plume acérée: 
Paul jouait mieux que personne. Il régnait sur la salle du rez-de-chaussée comme un cerbère sur les enfers, personne n'y entrait sans son autorisation, personne n'en sortait après lui, il réglait l'horloge, dispensait les cours d'un ton glacial, sans bienveillance, sans gentillesse, il les brimait, les rabaissait sans cesse et plus il enfonçait la lame, plus ses victimes gigotaient.

Stéphane Bou animait des émissions consacrées au cinéma sur France Inter, c'est ainsi que lui est venue l'idée de réinterpréter des classiques de la littérature, comme les réalisateurs le font régulièrement avec les classiques cinématographiques. Avec Magali Brénon, ils ont choisi onze auteurs à qui ils ont donné comme consigne de réinterpréter un conte de Perrault en toute liberté pourvu que le nom des personnages reste celui d'origine et qu'on retrouve la trace du titre de Perrault. Chaque auteur a choisi son conte, Gérard Mordillat fut le premier. Les contes les plus connus n'ont pas forcément été choisis en premier, Cendrillon est par exemple celui qui fut choisi en dernier. Il était prévu de suivre le même ordre qu'une édition connue pour l'ordre des contes mais l'idée d'alterner les textes qui s'éloignaient des originaux avec ceux qui restaient proches s'est imposée, tout comme celle de commencer par le truculent texte de Gérard Mordillat. 

Les auteurs sont: 
Frédéric ARIBIT- Nathalie AZOULAI- Alexis BROCAS- Manuel CANDRE- Cécile COULON- Fabienne JACOB- Hervé LE TELLIER- Christine MONTALBETTI- Gérard MORDILLAT- Emmanuelle PAGANO- Leila SLIMANI
Publié en octobre 2015 chez Belfond-  Remake-  256 p.

Antigone en fait un coup de coeur. 

A conseiller particulièrement aux profs de lettres pour qui ce recueil sera une mine mais pas seulement, bien sûr.
Merci aux éditions Belfond, plus particulièrement à Anny Poughon pour l'envoi du livre et à Magali Brénon qui a bien voulu répondre à mes questions. 


dimanche 11 octobre 2015

Et si?

Et si on repensait aux vacances d'été, juste avant de penser aux suivantes?
Souvenirs de Pont de Barret dans la  Drôme, d'un été exceptionnel (dans tous les sens du terme)...
Et envie de vous recommander le restaurant Le Smile à Rochebaudin et ses enchiladas au poulet, ses hamburgers, son carrot cake et j'en passe. Il y a environ quatre plats au menu mais ils changent régulièrement.  Et n'oublions pas le sourire des propriétaires, Caroline et Jimmy. Si vous êtes courageux, vous pouvez même faire les cinq kilomètres qui séparent Pont de Barret au Smile en courant mais ne comptez pas faire de même au retour, vous serez un peu trop lourds. Mon adresse resto de l'été. 



A conseiller à ceux qui aiment le calme et le charme de la pierre. 
Merci à mon hôte. 

jeudi 8 octobre 2015

Mathilde est revenue de Grégory Nicolas

L'idée de partir ne s'est pas imposée à moi d'un coup. Elle s'est imposée à moi, contre moi. Ca a commencé tout doucement, puis ça a grandi.

Mathilde et Jérôme sont comme de nombreux jeunes couples. Ils s'aiment et ont un enfant. Sauf que leur quotidien est vite perturbé par les pleurs incessants du bébé, puis plus tard par les otites à répétition de l'enfant. Alors un jour, Mathilde prend ses cliques et ses claques et quitte tout.

Ce roman est divisé en trois parties distinctes qui se chevauchent. La première est racontée par un narrateur externe, la seconde par Mathilde et la troisième par Jérôme. Les deux premières parties se finissent par un point culminant (je préfère le terme anglais de climax). Ce n'est pas la première partie la plus passionnante mais quand je suis arrivée à la deuxième partie, j'ai eu l'impression que ce démarrage en douceur avait été nécessaire. L'auteur est (était?) professeur des écoles et ça se sent, lorsqu'il décrit le développement moteur de Louis, on sent qu'il sait de quoi il parle et ça fait du bien. Il n'hésite pas à parsemer quelques touches d'humour bienvenues: en même temps, un prof de maternelle, y avait toutes les chances qu'il soit homo. Si comme moi, vous ne connaissez pas le sens du mot priapisme, vous irez le chercher dans le dictionnaire et sourirez sans doute, comme à la lecture de son paragraphe qui commence par C'est malhonnête d'être drôle. Il réussit à l'être, drôle mais aussi à émouvoir et il décrit très bien les lieux, la Bretagne comme les îles lointaines. Il décrit le moment qui a fait basculer la vie de Jérôme du bonheur à ce qui ne peut plus jamais en être avec brio. Il prend fait et cause tour à tour pour ses deux personnages, avec (mais peut-être n'est-ce qu'une impression) une tendresse un peu plus prononcée pour Mathilde.  Mathilde m'a beaucoup touchée et pour cause. Et puis, une femme qui appelle son amour "mon chat", que voulez-vous, ça me fait craquer ( à chacun des faiblesses). J'ai aimé la plume de Grégory Nicolas et je lui souhaite de rencontrer le succès qu'il mérite. 
Je précise que c'est un roman qui n'est a priori pas ma tasse de thé, que j'ai d'abord refusé de recevoir et que j'ai finalement dévoré comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps en période de travail. Ce roman reste à ce jour mon préféré de cette rentrée littéraire. 

Publié le 8 octobre 2015 chez Rue des promenades. 

A conseiller à ceux qui ont envie d'autres romans que ceux mis en avant lors de cette rentrée littéraire.
Merci à Grégory Nicolas. 






mardi 6 octobre 2015

Le Prodige d'Edward Zwick

Le ProdigeCe film nous raconte l'histoire de Bobby Fischer, le prodige américain des échecs, qui très tôt se passionna pour ce sport, surpassa très vite son entraîneur et n'eut qu'un seul but, battre tous les russes et devenir champion du monde. Mais si Bobby Fischer est si célèbre, c'est aussi pour ses démons. Paranoïaque, il était persuadé d'être mis sur écoute par les russes et il enchaîna caprice sur caprice lorsqu'il fut  opposé à Spassky. 

Je ne suis pas fan de Tobey Maguire mais il est parfait dans le rôle de cet homme qui aurait bien besoin d'être aidé mais qui ne le fut pas, sans doute parce qu'il était un génie dans son domaine mais aussi parce que pendant la guerre froide, seule comptait la possibilité de battre  les russes dans un domaine qui était sans conteste le leur. Toby Maguire réussit à rendre Bobby Fischer, cet homme horripilant, fragile et donc un tantinet attachant puisqu'il ne maîtrise plus rien et qu'il devient, comme le signale le titre original, le pion sacrifié. On sort de ce film en se demandant comment les masses peuvent aduler des hommes aussi antipathiques que Bobby Fischer? Est-ce dû uniquement à un patriotisme exacerbé? Comme souvent dans les biopics, on peut reprocher un manque d'originalité dans la réalisation. 

Sortie: le 16 septembre 2015.

A conseiller à ceux qui ont aimé Le Duel d'Indridason
Merci à celle qui, comme d'habitude, m'a emmenée loin de mes sentiers battus.





dimanche 4 octobre 2015

Et si...

Et si on se promenait un peu le long de la côte normande? Direction Varengeville-sur-mer, avec son cimetière marin, les vitraux de Braque, ses randonnées en forêt et le long des côtes (quand on ne prend pas le chemin dans le mauvais sens), les endroits où on n'a pas le droit d'aller (mais on s'en rend compte en remontant) et son charme très bourgeois certes, mais le charme est bien là.
On peut en profiter pour manger du poisson ou des moules à l'Auberge du relais.



A conseiller aux amoureux des balades sur les sentiers côtiers. A déconseiller aux dépressifs. 
Merci à la bacchante pour l'idée. Et à ma fidèle compagne de randonnée (et de restaurant). 

jeudi 1 octobre 2015

Boomerang film de François Favrat

Je ne suis pas fan du tout de Tatiana de Rosnay, j'ai lu deux de ses romans, en ai aimé un qui n'était pas du tout mélo et n'ai pas aimé Rose. Soyons clairs, je ne serais jamais allée voir ce film si Laurent Lafitte n'avait pas joué dedans. Après avoir vu le film, je ne suis pas sûre non plus que j'aurais aimé le roman. Mais j'ai adoré ce film. 

Affiche Boomerang : Laurent Laffite en plein drameLaurent Lafitte joue le rôle d'Antoine, un homme qui vient de se faire quitter par sa femme parce qu'il ne sait pas quoi faire des fardeaux qui l'encombrent. Depuis six mois, il voit un psy mais les rendez-vous tournent en rond puisqu'il recule toujours le moment de confronter son père. Ce père qui ne veut pas parler de la noyade accidentelle de sa femme qui eût lieu trente ans plus tôt.

Je suis allée voir ce film en ne connaissant que trois éléments: il était porté par Laurent Lafitte (et Mélanie Laurent), il était adapté d'un roman de Tatiana de Rosnay et il s'agissait d'un secret de famille. Je vous conseille de ne pas chercher à en savoir plus. Il y a des thèmes vers lesquels on est sans cesse ramené, on peut appeler ça le destin, ou se dire qu'on les remarque plus quand ils nous touchent. Ce film ne pouvait que me toucher et Laurent Lafitte y est excellent, portant le film de son talent. Audrey Dana et Mélanie Laurent sont aussi à la hauteur. Alors oui, c'est tout de même un mélo sur la fin mais ça n'a pas gâché mon plaisir parce que c'est aussi un peu un polar, d'une certaine manière. Et puis il y a le passage du Gois, acteur à part entière de ce film. Mon ado a aussi aimé.
Sortie: le 23 septembre 2015 

A conseiller à ceux qui ont besoin d'une excuse pour sortir les mouchoirs. 
Merci à mon Ado qui a le même bon goût que sa mère et adore Laurent Lafitte (pour des raisons bien différentes). 



                                                                             


mardi 29 septembre 2015

Un été avec Proust

Le malheur, c'est qu'il faut que les gens soient très malades ou se cassent une jambe pour avoir le temps de lire La Recherche (Robert Proust)

Quand Galéa m'a offert ce livre dans lequel huit romanciers, biographes ou philosophes abordent La Recherche, l'été était déjà fini. Je ne pouvais décemment pas ouvrir ce livre en automne, j'ai des principes, j'ai donc attendu plus de neuf mois pour l'ouvrir (Galéa, si tu pouvais faire attention à ne pas choisir un titre avec été cette fois, ça me permettra de ne pas m'impatienter de l'ordre immuable des saisons). 

Ce recueil divisé en thèmes (le temps, les personnages, Proust et son monde, l'amour, l'imaginaire, les lieux, Proust et les philosophes, les arts) est à lire absolument lorsqu'on a fait, comme moi, une pause dans La Recherche et qu'on a un peu de mal à s'y remettre, alors même qu'on a beaucoup aimé passer du temps avec les personnages proustiens. Je ne sais pas si c'est le cas pour tout le monde mais j'ai éprouvé une petite lassitude après Sodome et Gomorrhe et j'ai fait une pause qui a duré presque un an. C'est vraiment la lecture de ce recueil qui m'a donné envie de m'y remettre, ce qui est chose faite depuis le 31 août. 

J'ai beaucoup appris avec ce livre et j'ai envisagé La recherche sous des aspects qui m'avaient échappé. Antoine Compagnon nous rappelle que les pays étrangers ont tout de suite salué La Recherche comme une oeuvre innovante et importante. Il nous redonne la loi qui veut que la moitié des acheteurs de Du côté de chez Swann se procure le second tome, et que la moitié des acheteurs de celui-ci achète le troisième. Mais après, les lecteurs persévèrent. Antoine Compagnon nous apprend aussi que l'illustre première phrase est apparue tardivement après de nombreux essais. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la partie rédigée par Antoine Compagnon, qui ne se résume pas, loin s'en faut, aux anecdotes. Celle écrite par Jean-Yves Tadié compare Proust et son maître Balzac et elle m'a aussi passionnée. Nicolas Grimaldi nous apprend quel est le mot le plus employé dans La Recherche.  Je ne vais pas tout vous révéler parce qu'il faut que vous lisiez ce livre si vous avez commencé La recherche. Comme dans tous les recueils, il y a des parties plus intéressantes que d'autres, selon notre culture et notre sensibilité. 


A conseiller à tous ceux qui lisent La recherche et ils sont nombreux: Attila, Malika, Galéa, Mind the gap, Tania, Karine et Luocine
Merci à Galéa qui m'a offert ce livre dont je n'avais pas entendu parler (le même en version Baudelaire existe)

dimanche 27 septembre 2015

Et si...

Et si on découvrait deux sites d'information? Tout d'abord APAR très esthétique, plutôt branché art visuel, dont le ton sait me faire rire. J'apprécie aussi l'analyse d'APAR sur les média, comme par exemple cet article sur comment la pub, le cinéma et la télé récupèrent le phénomène transgenre (même si je trouve que justement, Orange is the new black évite d'en faire du sensationnalisme). 



Autre blog, autre style, celui de VICE qui combine articles amusants (mais toujours informatifs) et articles dérangeants, comme ces trois reportages sur le centre qui voulait soigner les gays (on notera d'ailleurs une section entière LGBT): 



A conseiller à ceux qui aiment les informations décalées (ce qui ne signifie pas  anecdotiques).
Merci à Simon Antony de partager les articles APAR, ce qui m'a permis de découvrir son travail et à celle qui m'a fait découvrir VICE. 


Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...