Quand la toute jeune Laurine fait le mur avec son cousin Jonathan en pleine nuit et qu'ils tombent nez à nez avec le cadavre d'une jeune fille, cela leur ôte toute envie de recommencer. Par contre, cela permet à Laurine, dont la mère fut elle aussi assassinée, de rouvrir la plaie pour pouvoir peut-être enfin, permettre la cicatrisation. Elle se lie de sympathie avec une avocate, Deborah, qui justement, décide de créer une association afin de permettre la réouverture de quatorze affaires de meurtres de femmes non élucidés.
On n'a sans doute pas besoin d'être féministe pour se pencher sur ces cas de femmes disparues, pourtant le "Féministement vôtre" de la préface ne pouvait que me plaire. L'auteure, chroniqueuse judiciaire, nous précise donc que ce polar reprend des éléments des disparitions de femmes survenues en Bourgogne entre 1984 et 1997: douze jeunes femmes ou adolescentes assassinées dont les meurtres sont parfois restés impunis. Marie Vindy entend réhabiliter ces victimes et leurs familles et c'est d'ailleurs à ces victimes que ce livre est dédié. J'ai aimé ce polar pour plusieurs raisons: tout d'abord, l'idée de rendre hommage à ces femmes, de ne pas les oublier sous prétexte que l'enquête a été classée parce qu'il y a prescription me semble juste et cette fois (je fais ici référence à un "roman" de la rentrée de septembre qui tournait autour du meurtre de la jeune Laeticia, que Marie Vindy utilise aussi ici), je n'ai pas été mise mal à l'aise par la manière de procéder de l'auteure, sans doute parce que le polar permet une mise à distance que le roman qui n'en était pas un ne permettait pas. Et puis il y a ce personnage sans doute inventé de la fille de l'une des victimes qui décoiffe et ça fait du bien, une petite pointe de féminisme en herbe qui est raccord avec le thème. C'est donc une belle découverte que ce polar et cette auteure.
Merci à lecteurs.com et à leur club des explorateurs (je l'ai reçu et lu en duo avec mon amie IRL, Nathalie et vous pouvez lire nos deux avis ici. ).
A conseiller aux féministes, aux misandres et aux hommes (c'est de l'humour, évidemment).
Publié le 8 juin aux éditions Sang neuf- 318 pages.