jeudi 29 juin 2017

Justice soit-elle de Marie Vindy

Quand la toute jeune Laurine fait le mur avec son cousin Jonathan en pleine nuit et qu'ils tombent nez à nez avec le cadavre d'une jeune fille, cela leur ôte toute envie de recommencer. Par contre, cela permet à Laurine, dont la mère fut elle aussi assassinée, de rouvrir la plaie pour pouvoir peut-être enfin, permettre la cicatrisation. Elle se lie de sympathie avec une avocate, Deborah, qui justement, décide de créer une association afin de permettre la réouverture de quatorze affaires de meurtres de femmes non élucidés. 

On n'a sans doute pas besoin d'être féministe pour se pencher sur ces cas de femmes disparues, pourtant le "Féministement vôtre" de la préface ne pouvait que me plaire. L'auteure, chroniqueuse judiciaire, nous précise donc que ce polar reprend des éléments des disparitions de femmes survenues en Bourgogne entre 1984 et 1997: douze jeunes femmes ou adolescentes assassinées dont les meurtres sont parfois restés impunis. Marie Vindy entend réhabiliter ces victimes et leurs familles et c'est d'ailleurs à ces victimes que ce livre est dédié. J'ai aimé ce polar pour plusieurs raisons: tout d'abord, l'idée de rendre hommage à ces femmes, de ne pas les oublier sous prétexte que l'enquête a été classée parce qu'il y a prescription me semble juste et cette fois (je fais ici référence à un "roman" de la rentrée de septembre qui tournait autour du meurtre de la jeune Laeticia, que Marie Vindy utilise aussi ici), je n'ai pas été mise mal à l'aise par la manière de procéder de l'auteure, sans doute parce que le polar permet une mise à distance que le roman qui n'en était pas un ne permettait pas. Et puis il y a ce personnage sans doute inventé de la fille de l'une des victimes qui décoiffe et ça fait du bien, une petite pointe de féminisme en herbe qui est raccord avec le thème. C'est donc une belle découverte que ce polar et cette auteure.


Merci à lecteurs.com et à leur club des explorateurs (je l'ai reçu et lu en duo avec mon amie IRL, Nathalie et vous pouvez lire nos deux avis ici. ). 
A conseiller aux féministes, aux misandres et aux hommes (c'est de l'humour, évidemment). 

Publié le 8 juin aux éditions Sang neuf- 318 pages. 

mardi 27 juin 2017

Ma Normandie unifiée

Fini le temps où je taquinais les copines de Basse-Normandie, nous voilà toutes dans la même région et, il était grand temps! Pour fêter ça, deux photos de mon week-end, l'une d'Etretat (76), l'autre de Cabourg (j'ai quand-même une préférence pour les côtes du Calvados: Ouistreham, Houlgate, Cabourg, Trouville, Deauville...). 

J'en profite pour vous souhaiter à tous, puisque votre moment finira bien par arriver, de bonnes vacances. 

Merci aux deux fabuleuses personnes qui m'ont accompagnée lors de ce week-end. 
A conseiller aux amoureux du bord de mer, dont je fais partie. 



dimanche 25 juin 2017

Place aux femmes, 60 dessins de presse avec une préface d'Elizabeth Badinter



Voici deux des soixante dessins consacrés à la défense des droits de la femme, classés selon des grands thèmes comme maternité et sexualité ou scolarisation et émancipation. Ca se passe évidemment de commentaires et c'est souvent très bien vu. 

Publié en mai 2017 chez Gallimard Loisirs. 

Un grand merci à Aline pour cet album et pour m'avoir servi de guide à Orléans, une ville bien agréable. 
A conseiller aux hommes comme aux femmes. 




jeudi 22 juin 2017

Je dansais de Carole Zalberg

Tu es ma terre neuve et exaltante, entends-tu? Je te parcours , je relève et dessine tes reliefs, ta cartographie. Tout est familier, tout est inconnu, changeant, merveilleux. Je suis heureux dans mes moments que j'appelle mes explorations, et ta passivité, je crois, n'est pas aussi hostile qu'à l'accoutumée. 

Parfois, on achète un roman parce que le précédent roman de l'auteure nous avait plu. On ne lit pas trop les billets dessus pour ne rien déflorer, on voit juste que ce roman plait beaucoup et ça suffit. Puis on entre dans une librairie d'Orléans, Les Temps Modernes pour les citer, et on trouve la libraire tellement sympa (il faut dire qu'on est très bien accompagnée aussi) qu'on se dit que c'est là qu'on va l'acheter, le dernier Zalberg. Et une fois bien rentrée en Normandie, comme il fait chaud et qu'on n'est plus vraiment habituée à travailler intensément depuis un mois et demi, on fait des pauses sur le transat, histoire de se détendre entre deux séances de préparation de rentrée. Enfin, ça, c'est ce qu'on croit!

Parce que bien évidemment, pour se détendre, il y a mieux qu'un roman qui alterne les voix d'un homme qui séquestre une jeune ado et la viole, de sa victime et du chœur des jeunes filles qu'on viole et maltraite à travers le monde. Je pourrais vous dire que c'est un beau roman mais qu'il n'est pas pour moi. Alors, ça, c'est sûr, il n'est pas pour moi, je vais être violente mais je l'ai détesté, ce roman, j'ai détesté qu'on transforme la voix de cet homme en belles phrases décrivant l’innommable. Cette phrase citée plus haut, belle si elle est décrite par un amant devient terrible dans les mots d'un violeur. C'était à la limite de ce que je pouvais supporter. Pourtant, j'ai fini par lâcher ce roman pour une autre raison, j'ai trouvé que finalement, c'était creux, que ça tournait en rond. Bref, j'ai fini par m'ennuyer, ce qui est un comble vu ce que je ressentais au début. Je sauverais une scène, celle de la robe à l'école qui symbolise bien le problème des robes en général. Eh oui, nous les filles, si on ne veut pas être embêtée, nous n'avons qu'à mettre des pantalons, c'est tellement évident! 

Ne voyez pas dans ce billet une rancœur contre vous, lecteurs, qui l'avez aimé, ni contre l'auteure et son talent que je ne remets nullement en cause (Feu pour feu m'avait ravie, malgré la dureté du thème). Je ne suis pas une petite nature et la beauté de l'art est de ne pas laisser insensible. Je ne l'ai pas été. 

Publié en févier 2017 chez Grasset. 150 pages que je ne suis pas parvenue à finir.

Un livre que je ne saurais conseiller à quiconque et que je me garderais bien d'offrir. 


mardi 20 juin 2017

L'exposition Rodin au Grand Palais

La sculpture me touche davantage que la peinture, même si j'aime les deux formes d'art, et j'aime particulièrement Rodin. J'ai d'ailleurs très envie de visiter à nouveau le musée Rodin dans lequel je n'ai pas mis les pieds depuis un moment. J'ai plutôt profité de l'exposition en me disant que retournerai au musée plus tard et je vous la conseille. Vous y redécouvrirez des classiques de Rodin, mais aussi des œuvres moins connues et des sculptures plus ou moins librement inspirées de Rodin.


Femmes damnées (une oeuvre que je ne connaissais pas)
Le célèbre Penseur



Je l'aime sous toutes ses coutures, ce Baiser et mais c'est ce dos masculin qui a ma préférence! 
Large monument de Barry Flanagan



Du 22 mars au 31 juillet au Grand Palais. 13 €.

dimanche 18 juin 2017

La liseuse de Paul Fournel


L'artichaut est un légume de solitude, difficile à manger en face de quelqu'un, divin lorsqu'on est seul. Un légume méditatif, réservé aux bricoleurs et aux gourmets (...) Rien ne presse dans l'artichaut, on peut sucer une feuille pendant plusieurs minutes jusqu'à l'amertume, on peut au contraire, racler des incisives la chair de plusieurs feuilles à la suite pour se donner une bouchée consistante. 

Robert Dubois est éditeur dans une petite maison d'édition qui peine à survivre. Lorsque sa stagiaire lui met une liseuse entre les mains, Robert découvre une autre façon de lire. 

Ce roman n'est pas seulement un roman sur les liseuses, loin de là. C'est un roman sur le monde de l'édition et sur la vie d'un éditeur, que Paul Fournel connaît bien puisqu'il fut, dans l'une de ses nombreuses vies, éditeur. Nous suivons l'éditeur dans ses nombreux rôles, de la découverte des manuscrits à l'accompagnement des écrivains en rencontre, en passant par la défense de tel ou tel livre en comité et par le départ d'écrivains pour une autre maison d'édition. Et puis, ce qui me plait beaucoup dans ce roman, c'est aussi le rapport à la nourriture et on sent le parallèle entre les deux domaines, le restaurant traditionnel étant d'ailleurs racheté et donc appelé à disparaître pour devenir un restaurant de sushis. Il est difficile de ne pas aimer ce livre quand on est un lecteur compulsif et/ou intéressé par le monde de l'édition, celui qui se développe à petite échelle. Il y a là la plus belle page que je connaisse consacrée à l'artichaut, un légume que je n'aime pas mais qui me renvoie immanquablement à ma mère. J'aime beaucoup la couverture Folio. La contrainte oulipienne du roman fut d'épouser la forme d'une sextine, forme poétique inventée au XIIe siècle. 

La sextine est une forme poétique, composée de six sizains, dont les mots en fin de vers restent les mêmes, mais répartis selon un ordre différent : mathématiquement parlant, il s'agit d'une permutation d'ordre 6. La première sextine est l'œuvre du troubadour Arnaut Daniel au XII e siècle.

192 pages. Publié en Folio en juin 2013. 

A conseiller aux amoureux des livres. 

jeudi 15 juin 2017

Les petites reines de Clémentine Beauvais

Il est des concours qu'on préfère ne pas gagner, celui de boudins du collège de Bourg-en-Bresse en fait partie. Pourtant c'est ce concours qui va sceller l'amitié des trois lauréates. Elles vont se rapprocher et décider se rendre à l'Elysée pour le 14 juillet, afin de s'opposer à la décoration de celui qui est à l'origine de l'opération qui a décimé tout le bataillon du frère d'Hakima et l'a laissé handicapé. Mireille en profite pour tomber amoureuse du jeune homme. 

Je ne chronique plus de romans jeunesse depuis bien longtemps mais j'avais très envie de découvrir cette auteure dont j'entends beaucoup parler et je ne regrette pas. Je ne suis pas sûre que j'aurais pris autant de plaisir en lisant la version papier car la lecture de Rachel Arditi donne un vrai plus à cette lecture. Elle rend les jeunes filles vivantes et rend parfaitement l'humour de l'auteure. Car j'ai beaucoup ri en ayant parfois que l'ensemble n'était pas politiquement correct puisque Clémentine Beauvais semble tourner en dérision le harcèlement. Pourtant, elle met bien le doigt là où ça fait mal. Les relations mère/ fille sont drôles mais là encore, la douleur de Mireille qui n'a pas été reconnue par son père est bien présente. Bref, je ne résisterai pas à un nouveau roman de Clémentine Beauvais lu par Rachel Arditi, c'est certain. 

Ce roman fait partie de la toute nouvelle collection d'Audiolib destinée aux ados et je trouve que c'est une excellente initiative. 

Prix Sorcières • Prix Lire - Meilleur livre jeunesse- Prix NRP de Littérature jeunesse • Prix Millepages

Sortie le 22 mars 2017- 6h15. 

Merci à Audiolib
A conseiller aux ados pour commencer les lectures audio (ou à partager dans la voiture en allant au collège/ lycée).


mardi 13 juin 2017

Markos and Markos de Tigran

J'adore ce morceau, je voulais le partager avec vous:



Merci à Dominique de m'avoir fait découvrir cet artiste. 

dimanche 11 juin 2017

Les mystères d'Averbury de Robert Goddard

En 1981, David Umber a rendez-vous à Avebury: il espère enfin voir une édition spéciale de l'oeuvre de Junuis qui le passionne. Mais celui qui l'a contacté, un dénommé Griffin, ne viendra jamais et à la place, David se retrouve témoin d'un kidnapping et du décès de la sœur de la kidnappée qui tente de poursuivre la voiture. Cet événement bouleverse sa vie. Des années plus tard, l'inspecteur à la retraite qui ne s'est jamais remis de l'échec de cette affaire vient le retrouver à Prague et lui demande de le suivre en Angleterre pour reprendre l'affaire. 

J'ai aimé tous les romans de Robert Goddard que j'ai lus mais je pense que celui-ci est mon préféré. Il possède sans doute davantage que les autres les ingrédients d'un polar, sans temps mort. Robert Goddard a souvent l'habitude de distiller une ambiance et de prendre son temps pour le faire, c'est moins le cas ici. Ce qui importe, c'est davantage le traitement des personnages qui sont des incontournables du genre: le flic, le personnage souvent manipulé qui est au centre de l'intrigue, la victime, la femme fatale... ainsi que les retournements de situation qui sont toujours crédibles. 

Traduit par Maxime Berrée. Publié en mai 2017 chez Sonatine. 480 pages. 

A recommander aux amateurs de polars (je le précise car on peut aimer cet auteur sans pour autant aimer ce genre d'habitude).
Merci à Babelio

jeudi 8 juin 2017

Notre désir est sans remède de Mathieu Larnaudie

Elle naît à une époque où l'on meurt; où dans la mémoire des hommes, les dates se confondent avec les carnages qu'elles marquent; où de l'autre côté du monde, en même temps que les abus s'abattent, retournent la terre et les êtres qui y traînent leur barda, s'y planquent, y courent en tous sens comme des cafards, une ancienne civilisation se retourne et s'enterre elle-même. 

Frances Palmer devient une actrice hollywoodienne à la fin des années 30. Sa mère, admiratrice des actrices américaines comme Joan Crawford, se réjouit de ce succès. Mais Frances ne rentre dans aucun moule: communiste ou anarchiste, on ne le sait pas vraiment, féministe et athée, elle boit et se drogue et finit par frapper un policier qui l'arrête. C'est le début d'un parcours difficile qu'elle ne fut pas la seule suivre à suivre, celui des personnes internées contre leur gré. 

J'aime la manière dont Mathieu Larnaudie nous fait entrer dans l'univers de Frances Palmer, d'Hollywood mais aussi de ces centres dans lesquels on retenait prisonniers des individus dont le seul défaut était de ne pas rentrer dans le moule. A travers sept moments clés de la vie de l'actrice, étayés par des photos ou une vidéo qu'il décrit, l'auteur nous donne l'impression d'entrer par une fenêtre et de découvrir ce qui se trame. C'est parfois fort, même s'il n'y aucun pathos mais au contraire, une certaine distance. Néanmoins les passages concernant la façon dont les femmes internées étaient vendues aux soldats par des gardiens ne peuvent pas laisser indifférent. Notre désir est sans remède est à la fois un beau portrait de femme forte et le portrait d'une société qui ne pouvait accepter ceux qui déviaient de la norme (mais les temps ont-ils vraiment changé?). La plume de l'auteur est à l'image de sa rhétorique, extrêmement agréable. C'est autant un plaisir de le lire que de l'écouter. Mathieu Larnaudie était présent au festival Epoque de Caen et est intervenu, au côté de Marie Le Gall et de la passionnante psychiatre du CHU de Caen, Perrine Brazo, dans un débat qui portait autant sur l'évolution du traitement de la "folie" que sur le féminisme. Et écouter un homme défendre passionnément le droit des femmes à "être", quelque que soit cette manière d'être est déjà un plaisir. 

Publié en août 2015 chez Actes Sud.  228 pages. 

A conseiller à ceux qui aiment à la fois les portraits de femmes fortes et les tableaux sociétaux. 
Merci à ce roman qui m'a sortie d'une situation un peu délicate. Et merci ç celui ou celle qui a trouvé ce si beau titre. 

mardi 6 juin 2017

Les fantômes d'Ismaël d'Arnaud Despleschin

Ismaël est un scénariste qui prépare un film sur l'histoire de son frère diplomate. C'est pendant l'écriture du scénario que sa femme Carlotta, disparue vingt ans auparavant refait surface. Après des années de souffrance, Ismaël venait de retrouver un certain équilibre auprès de Sylvia. 

Alors me demanderez-vous, il est comment ce nouveau Desplechin? A mon avis, très semblable aux autres Desplechin, la misanthropie en moins. Si vous aimez le cinéma de ce réalisateur, il y a de fortes chances pour que vous aimiez mais vous risquez peut-être d'être étonné par cet amour et ce besoin de l'autre que l'on ressent.  J'ai beaucoup aimé le jeu et le rôle de Charlotte Gainsbourg, cette femme qui a remis Ismaël sur pied grâce à son amour et à son équilibre et qui se retrouve face au fantôme du passé. J'ai comme souvent eu du mal avec le jeu de Marion Cotillard qui évidemment, n'a pas le beau rôle. Le scénario passe du touchant au farfelu et à l'ennui et l’enchevêtrement du scénario d'Ismaël avec sa vie m'a laissée dubitative même si on sent le thème commun du doute sur l'identité et la duplicité de l'autre. Heureusement, le personnage de l'espion est joué par Louis Garrel à qui on demande pour une fois de ne pas jouer sur la carte du beau gosse. 

A voir donc pour vous faire une idée (vous allez me dire, en voilà un billet qui ne sert pas à grand chose), moi je ne suis pas emballée.

Sorti le 17 mai 2017- 1h54


dimanche 4 juin 2017

Ma part de gaulois de Magyd Cherfi lu par l'auteur

Magyd Cherfi grandit dans une cité toulousaine où il ne fait pas bon passer son temps dans les livres. Pourtant rien n'y fait, c'est là qu'il se sent bien. Premier lauréat du baccalauréat de cette cité, il subit les moqueries face à son plaisir d'apprendre. Mais Magyd ne se laisse pas détourner de la culture française. 

Ce livre est un ode à la culture mais aussi à la France et à ce que ce pays a pu lui apporter. Pour autant, Magyd Cherfi ne fait pas preuve d'idéalisme et égratigne ce système scolaire qui met les siens dans un carcan. L'ensemble est enlevé, souvent drôle, parfois touchant. J'ai parfois ri aux éclats, ce qui ne m'arrive pas si souvent. J'ai aimé l'accent toulousain de l'auteur et la lecture qu'il en fait et je n'aurais sans doute pas autant apprécié ce livre en version papier. 

Pour moi, ce livre est une déclaration d'amour plutôt courageuse envers son pays d'accueil. 

Lu dans le cadre du prix Audiolib 2017. Parution: avril 2017- durée: 06h14.

A conseiller à ceux qui aiment varier les accents. 
Merci à Audiolib. 


jeudi 1 juin 2017

En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut

Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu'il faut éviter à tout prix. Les végétariens et les cyclistes professionnels. Le premier parce qu'un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds parce qu'un homme chapeauté d'un suppositoire qui moule grossièrement des bourses dans un collant fluorescent n'a certainement plus toute sa tête. 

Le narrateur est un petit garçon qui s'émerveille de la vie mais s'ennuie à l'école, et pour cause, ses parents font de leur vie un roman déjanté, dans lequel la femme change de prénom toutes les semaines et l'homme est à la fois le mari et le grand-père. L'enfant vit souvent la nuit, moment propice aux discussions avec les adultes les plus passionnés et bien sûr, ne peut se lever le matin. Vous l'aurez compris, dans cette famille, on ne respecte aucun code, sauf celui d'être heureux.

Raconté comme ça, tout semble rose et bien évidemment, la vie n'est jamais aussi rose. Si cette famille ne respecte pas les règles, c'est parce que l'un de ses membres est tout simplement incapable de les respecter pour des raisons qu'il ne maîtrise pas. La loufoquerie tourne donc au tragique. Je suis toujours étonnée de voir comment un thème qui peut vous rebuter pendant très longtemps, ici la folie si tant est que ce mot désigne réellement quoique ce soit, cesse soudain de vous rebuter. J'ai aimé les différents tons de ce roman, j'en ai aussi aimé les personnages pour lesquels il me semble difficile de ne pas ressentir de la sympathie. J'ai éprouvé une légère lassitude sur la fin mais c'est néanmoins une lecture que je recommande. 

Publié en janvier 2016 chez Finitudes, désormais en Folio. 

Merci à Valentyne qui m'a offert ce roman. 
A recommander à celles qui rêvent que la vie soit un roman.


Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...