dimanche 29 novembre 2015

jeudi 26 novembre 2015

Victoria de Sebastian Schipper (DVD)

VictoriaLe 1er décembre sortira le DVD de ce film allemand que je suis allée voir à la séance d'art et d'essai de ma ville. J'avais déjà eu envie de voir ce film à sa sortie en juillet mais, vous l'imaginez bien, un film allemand, ça ne se trouve pas dans tous les cinémas. 

Victoria est espagnole. Débarquée de Madrid depuis quatre mois, elle ne connaît toujours personne dans la capitale allemande. Elle s'ennuie et elle panse aussi ses blessures : elle qui a consacré des heures à travailler le piano a reçu un jour le verdict du Conservatoire, mieux valait penser à faire autre chose de sa vie que de devenir pianiste. Elle rencontre trois jeunes hommes en boîte, ou plutôt à l'entrée de la boîte car eux sont refoulés. S'annonce alors une nuit mouvementée.

Je ne vais pas vous en dire plus car c'est déjà plus que ce que je savais sur ce film avant d'aller le voir et il me semble qu'il vaut mieux ne pas trop en savoir. Je peux tout de même vous dire qu'il n'y est pas question de viol, ce que je craignais après avoir lu le résumé. L'une des particularités de ce film, c'est qu'il fut tourné en un seul plan séquence de 2h 14 et que c'est loin d'être anodin. Il m'a vraiment semblé être davantage au coeur de l'action que d'habitude. Et puis, franchement, je trouve la prouesse du plan séquence bluffante. C'est un film que je recommande de voir en salle, quand c'est encore possible, parce que le début semble un peu long (mais je pense que ce début en lenteur est nécessaire) et parce que je pense que la tension est toujours plus palpable dans une salle obscure. Et je peux vous dire qu'il y avait suffisamment de tension pour que je ne vois pas les 2h14 passer et pour que le retour dans ma campagne me fiche un peu la trouille. 



Sortie en salle: le 1er juillet 2015.  Prix du Public et le Prix des Salles Art et Essai lors de la dernière édition de la Berlinale et  Grand Prix lors de la dernière édition du Festival International du Film policier de Beaune. Il a aussi remporté l'équivalent allemand du César du meilleur film. 
A recommander à ceux qui pensent que le cinéma allemand est ennuyeux. 
Merci à l'association Derrière l'écran qui nous permet enfin d'avoir des films autres que d'action et à la pleine lune qui m'a bien rassurée quand il a fallu que je sorte de ma voiture pour rentrer chez moi (moralité : il faut toujours vérifier la lune avant d'aller voir un film qui fait flipper).


mardi 24 novembre 2015

Des garçons bien élevés de Tony Parsons

Ils étaient sept élèves de la très select école de Potter's Field, en Angleterre. Ils y ont tissé des liens très forts et pourtant, ils ont pris des chemins différents. Le destin les réunit vingt ans après leur première rencontre quand plusieurs d'entre eux sont égorgés. 

J'aime les romans qui se déroulent dans les pensionnats anglo-saxons, qu'ils soient féminins ou masculins. J'aime cette fascination qu'éprouvent les écrivains britanniques ou américains pour ces années qui tissent des liens indélébiles et pour ces écoles qui font à la fois rêver et fantasmer. Il suffit de se promener dans l'une d'entre elle pour se croire dans un autre monde, ce qui m'est arrivé à Harrow. On a toujours l'impression que les pires secrets y sont enfouis. Je connaissais Tony Parsons pour avoir lu l'un de ses romans à succès dont on retrouvait souvent des extraits dans les épreuves d'anglais au baccalauréat (on pourrait facilement y trouver un extrait de celui-ci tant il est ancré dans la culture anglaise). J'étais curieuse de voir comment il allait se débrouiller sans utiliser l'humour et comment il traiterait le genre du polar. Il le fait avec succès. Le destin de ces sept garçons est à la fois fascinant car hors du commun pour chacun d'entre eux et terrible. On sait dès les premières pages quel acte ils paient dans le reste du roman mais on ne sait pas qui le leur fait payer. On ne connait pas non plus les détails de cet acte. Le lecteur ressent cette fascination pour ces lieux hors du temps que sont ces écoles qui influent sur l'économie à venir du pays grâce aux rapprochements qu'elle permet d'effectuer entre les futures élites. Max Wolfe, l'enquêteur, est attachant et puis, comme dans tout bon polar, il y a plusieurs rebondissements, à la fois dans la vie privée de Max et dans l'enquête, et cela jusqu'à la toute fin. 

Cela faisait un moment qu'un polar ne m'avait pas autant plu. 
Publié le 22 octobre 2015 aux éditions de La Martinière. 

A recommander à ceux qui aiment les ambiances de pensionnats British. 
Merci à l'agence Anne & Arnaud et aux éditions La Martinière


vendredi 20 novembre 2015

Mes déceptions


Je ne m'étends pas mais en quelques mots, j'ai été déçue par Les intéressants parce que je n'ai trouvé aucun intérêt ni dans l'intrigue, ni dans l'écriture, par le Pessl parce qu'il a beau être très intéressant à feuilleter du fait qu'il mélange roman et coupures de presse ou autres documents de ce genre, c'est pour moi plus un exercice de style qu'un roman. Quant au Livre de Baltimore, désolée les copines, mais je l'ai trouvé si fade que l'écriture n'est pas ce qui m'a le plus gênée. J'ai trouvé qu'il y avait du Irving dans les cent premières pages, la scène de la fessée dans le bureau du proviseur m'a réjouie, mais ensuite, le soufflé retombe. Mais je sais que les copines ne sont pas d'accord. 

Un grand merci à Galéa qui m'a offert deux de ces romans et au Prix Elle des lycéennes pour le troisième. 

mercredi 18 novembre 2015

Les échoués de Pascal Manoukian

Chaque fil tenu s'accrochait à un autre et la somme de leur fragilités finissait par résister à tout, comme la toile d'une araignée. 

Ils sont quatre étrangers fraîchement débarqués en France en cette année 1992. Virgil a quitté la Moldavie en espérant faire venir femme et enfants, Assan et sa fille viennent de Somalie où le reste de la famille a été massacré. Chanchal est pakistanais et sur lui repose l'espoir de sa famille restée au pays. Pour ces quatre-là, l'arrivée en France a été un long et douloureux périple. Pour ces quatre-là, comme pour beaucoup d'autres, la France est l'ultime espoir d'une vie meilleure. A défaut de vie, c'est la survie qu'il découvre.

On a beaucoup parlé de ce roman sur les blogs en cette rentrée littéraire et je suis d'accord avec ce qui a été souligné : c'est une lecture indispensable. Alors, soyons honnête, elle ne l'est pas pour des raisons littéraires. Le roman n'est pas mal écrit mais il n'a pas non plus un charme particulier de ce côté-là. Il est indispensable parce qu'il explique très bien les conditions d'arrivée et de vie de ces migrants, parce qu'il nous fait réfléchir sur nos pratiques, parce qu'il montre aussi que l'angélisme n'est pas la bonne solution. On comprend aussi pourquoi ils n'ont eu d'autre choix que de partir, on ne quitte pas son pays et les siens par plaisir, et la scène de l'excision de la fille d'Assan l'illustre très bien. Je ne dirais pas que ce roman est toujours politiquement correct et ça m'a fait du bien aussi de sourire parce certaines phrases égratignaient certaines nationalités. Je crois que j'aurais détesté un roman trop lisse avec un tel sujet. Là, ça gratte parfois un peu. 

Publié en août 2015 chez Don Quichotte. 300 p. 

A conseiller à tous, surtout en ce moment. Je ne me voyais pas reprendre par un autre roman.
Merci à Tiphanie qui m'a offert ce roman pour mon anniversaire. Merci aussi à Jérôme et Yv, dont les billets m'ont mis l'eau à la bouche.  

jeudi 12 novembre 2015

Madame Bovary de Sophie Barthes

Adapter Madame Bovary et le tourner en anglais me semblait à la fois original et attirant. Je n'imaginais pas les mots de Flaubert en anglais, j'avais très envie d'entendre (sans doute plus que de voir) le résultat. Et le résultat est réussi. Je vous épargne le résumé, les émois d'Emma. Lu à l'adolescence, à un âge où j'étais incapable de comprendre les égarements de cette femme, j'en gardais un mauvais souvenir jusqu'à ce que je le relise, jeune adulte et admire la plume et la psychologie de Flaubert (en même temps, j'habitais dans une rue qui portait le nom de son père, il me fallait bien le relire). 

Nous étions trois filles à cette séance, d'âges très divers. Nous avons toutes les trois beaucoup aimé ce film. Les décors sont bien sûrs très beaux, les acteurs sont justes (j'ai une préférence pour Ezra Miller que j'avais découvert dans Le monde de Charlie) et même ma fille qui, je vous le rappelle, n'aime pas "les films dans lesquels quelqu'un est trompé par son conjoint" a aimé le parcours d'Emma, sa dérive vers le consumérisme, celui des objets comme celui de ce qu'elle pense être de l'amour, ce parcours qui mène une femme qui sait dire non au désir à une absence totale de dignité. Un film tourné dans le Perche et j'ai justement visité Mortagne-au-Perche, ce village hors du temps,  cet été. La réalisatrice a pris quelques libertés avec l'intrigue qu'elle réduit à une année de la vie Emma qui y est donc représentée jeune mais cela n'enlève rien à l'esprit du roman. 


Sortie le 4 novembre 2015

A conseiller à tous les lycéens qui pourraient bien là trouver que le dépoussiérage de classique a du bon. 
Merci à ma fille qui a accepté cette idée sans rechigner et à celle qui était là, encore une fois.

mardi 10 novembre 2015

D'amour et de poussière d'Ernest J.Gaines

Vous êtes des adultes, un Noir et une Blanche. Et il n'y a pas de nord pour vous. Tout ce qu'il y a, c'est la mort. Pour lui, une branche d'arbre, et pour vous...

Jim, notre narrateur, vit et travaille sur une plantation en Louisiane. Il fut le témoin privilégié des amours interdits qui unirent son contremaître et Pauline, une domestique noire ainsi que la femme du contremaître et du condamné noir Marcus. 

Ce roman est moins puissant que Dites-leur que je suis un homme mais on ne peut pas reprocher à un auteur de ne pas parvenir à franchir la même hauteur de barre à chaque essai. Et Ernest J.Gaines n'a pas à rougir de ce roman-ci. Il a la force des romans à la langue colorée et celle des drames que l'on sent venir sans que cela ne nous empêche de tourner fébrilement les pages pour s'en assurer. La tension grimpe, on étouffe dans cette chaleur du Sud, on s'agace contre Marcus, qui n'a peur de rien et met tout le monde en danger, et pourtant on l'aime pour son esprit rebelle, parce que lui, jamais, n'accepte de se coucher. Un très beau personnage d'homme droit posé à côté d'un narrateur plus peureux mais tout aussi touchant. Les femmes ne sont pas à tout à fait à la hauteur mais c'était déjà le cas dans Dites-leur que je suis un homme. Peu importe, on ira chez Toni Morrison pour trouver d'inoubliables femmes noires. Si vous n'avez toujours pas lu cet auteur, il faut vraiment vous y mettre. C'est l'écrivain de la Louisiane des années 1930 à 1960 par excellence. 

Publié en 2010 chez Liana Levi (je crois que c'est une réédition)- Je n'ai trouvé aucune trace de mon exemplaire 10/18. 

A conseiller à tous ceux qui aiment la littérature noire américaine.
Merci à Jérôme qui m'a fait découvrir cet auteur. 




dimanche 8 novembre 2015

Et si...

Et si on allait à Lyon, une ville que je vient de découvrir et que j'aime beaucoup?




Dans l'ordre des photos: l'une des premières machines volantes, les premières machines pour dépouiller les votes aux Etats-Unis (la machine à statistiques d'Hollerith- 1889), les joueurs d'échecs dans l'appartement temoin imaginé par Michel Laubu et la compagnie Turak (un vrai coup de coeur pour moi), le tout au Musée des Confluences. 
Pas d'adresse resto cette fois mais une librairie que je vous recommande chaudement, c'est à Meyzieu, au CoLibris. L'accueil mérite vraiment qu'on y fasse un petit détour et les entretiens entre la libraire et les auteurs (j'espère bien qu'il y en aura plein d'autres) sont de qualité (et sachez que je peste très souvent dans mon coin parce que c'est loin d'être toujours le cas).

A conseiller à tous, petits et grands. 
Merci à celle qui m'a offert ces deux nuits de luxe à Lyon et à Kathel pour les idées sorties et resto. 

jeudi 5 novembre 2015

The Affair (série) de Sarah Treem et Hagai Levi

Cette série met en scène un couple adultère qui, le temps d'un été à Montauk, va vivre une passion amoureuse. Rien de bien original me direz-vous, sauf que chaque épisode est divisé en deux parties avec le point de vue de l'homme, Noah et celui de la femme, Alison, très souvent dans cet ordre-ci d'ailleurs mais pas toujours. 
The Affair 2014 Poster.jpg







C'est une série très addictive pour plusieurs raisons. D'abord parce que Montauk, situé au bout de la péninsule de Long Island, dans l'état de New-York est un lieu fascinant. S'y mêlent les locaux (c'est le cas d'Alison) et les touristes huppés (comme la belle-famille de Noah), chacun avec des préoccupations bien différentes. Pour les uns, il faut se demander comment survivre et pour les autres, comment trouver l'inspiration pour le prochain roman. Ensuite parce que les deux acteurs principaux sont excellents, tout comme le sont les personnages secondaires. Les personnages ne sont ni blancs ni noirs, même si on nous le laisse parfois croire assez longtemps. Le revirement n'en est alors que plus réussi. Et puis, il y a ce suspense qui nous tient tout au long de la série puisque les personnages sont interrogés par un policier mais on ne sait pas tout de suite pourquoi. Pendant quelques épisodes, on croit que les deux versions diffèrent parce que ce sont celles qu'ils choisissent de donner à la police, puis on découvre que c'est loin d'être si simple. Et pour finir, il y a tous ces détails vestimentaires ou pas qui diffèrent selon le point de vue, détails qui peuvent être totalement anodins ou qui ont leur importance dans l'histoire. Mon léger bémol concerne la fin parce que je n'aime pas les cliffhangers. Mais force est de constater que ça fonctionne : à la fin de la série, je n'ai eu qu'une envie, enchaîner avec la deuxième saison.

Avec Dominic West et Ruth Wilson. La première saison est sortie en octobre 2014 et la seconde le mois dernier. 


A conseiller à celles qui ne sont pas contre les histoires d'adultère (je précise car en écoutant mon résumé de l'intrigue, ma fille m'a dit: "Je n'aime pas les histoires où quelqu'un trompe l'autre")
Merci à celle qui avait parlé de cette série sur FB ou sur un blog et dont je ne parviens à me souvenir. 
                                                       

mardi 3 novembre 2015

Délivrances de Toni Morrison

Comme le sont souvent les romans de Toni Morrison, celui-ci est polyphonique. Le personnage central est néanmoins Bride, une femme à la peau très noire d'une beauté remarquable. Au début du roman, l'homme qu'elle aime, Booker, lui assène une phrase implacable: "T'es pas la femme que je veux". Nous découvrons peu à peu l'histoire de cette femme rejetée enfant par sa mère à cause de la couleur de peau, puis acceptée par elle lorsqu'elle accusera une adulte d'un délit très grave. 

J'aime Toni Morrison. La rencontrer et l'écouter au Festival America il y a trois ans reste pour moi un grand moment. Mais je crois que je vais devoir moduler cette phrase : j'aime  Toni Morrison jusqu'à Un Don. Si j'ai préféré Délivrances au fade Home, il manque dans ces deux romans la poésie des débuts, celle qui fait pour moi tout le charme de Toni Morrison. Impossible de savoir si cela vient de la traduction ou non, mais j'ai tendance à penser que Christine Laferrière fait très bien son travail, sinon on ne la chargerait pas de traduire un auteur de cet acabit. J'ai été intéressée par certains passages du roman mais je me suis aussi ennuyée parfois. J'ai été étonnée de trouver le nom de Jane Austen écrit Austin. 

Si vous n'avez jamais lu Toni Morrison, je vous conseille de lire Un don et Beloved (peut-être pas pour commencer, c'est le plus beau mais aussi le plus ardu) afin de découvrir sa ou plutôt ses voix.

Un roman essentiel pour Hélène. 

A conseiller à ceux qui ont peur de commencer par Beloved (mais le but est d'arriver à celui-ci)
Merci à mon amie Nathalie pour le prêt de ce roman. 


dimanche 1 novembre 2015

Et si... ?

Et si on découvrait la Suisse, Montreux, les bords du lac Léman et ses superbes nuances de bleu  et le château de Chillon ?






A conseiller aux amateurs de calme et de belles balades.
Merci à celle qui m'y a amenée, sans laquelle je n'aurais sans doute jamais posé mes bagages à Montreux. 

Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...