mardi 29 septembre 2015

Un été avec Proust

Le malheur, c'est qu'il faut que les gens soient très malades ou se cassent une jambe pour avoir le temps de lire La Recherche (Robert Proust)

Quand Galéa m'a offert ce livre dans lequel huit romanciers, biographes ou philosophes abordent La Recherche, l'été était déjà fini. Je ne pouvais décemment pas ouvrir ce livre en automne, j'ai des principes, j'ai donc attendu plus de neuf mois pour l'ouvrir (Galéa, si tu pouvais faire attention à ne pas choisir un titre avec été cette fois, ça me permettra de ne pas m'impatienter de l'ordre immuable des saisons). 

Ce recueil divisé en thèmes (le temps, les personnages, Proust et son monde, l'amour, l'imaginaire, les lieux, Proust et les philosophes, les arts) est à lire absolument lorsqu'on a fait, comme moi, une pause dans La Recherche et qu'on a un peu de mal à s'y remettre, alors même qu'on a beaucoup aimé passer du temps avec les personnages proustiens. Je ne sais pas si c'est le cas pour tout le monde mais j'ai éprouvé une petite lassitude après Sodome et Gomorrhe et j'ai fait une pause qui a duré presque un an. C'est vraiment la lecture de ce recueil qui m'a donné envie de m'y remettre, ce qui est chose faite depuis le 31 août. 

J'ai beaucoup appris avec ce livre et j'ai envisagé La recherche sous des aspects qui m'avaient échappé. Antoine Compagnon nous rappelle que les pays étrangers ont tout de suite salué La Recherche comme une oeuvre innovante et importante. Il nous redonne la loi qui veut que la moitié des acheteurs de Du côté de chez Swann se procure le second tome, et que la moitié des acheteurs de celui-ci achète le troisième. Mais après, les lecteurs persévèrent. Antoine Compagnon nous apprend aussi que l'illustre première phrase est apparue tardivement après de nombreux essais. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la partie rédigée par Antoine Compagnon, qui ne se résume pas, loin s'en faut, aux anecdotes. Celle écrite par Jean-Yves Tadié compare Proust et son maître Balzac et elle m'a aussi passionnée. Nicolas Grimaldi nous apprend quel est le mot le plus employé dans La Recherche.  Je ne vais pas tout vous révéler parce qu'il faut que vous lisiez ce livre si vous avez commencé La recherche. Comme dans tous les recueils, il y a des parties plus intéressantes que d'autres, selon notre culture et notre sensibilité. 


A conseiller à tous ceux qui lisent La recherche et ils sont nombreux: Attila, Malika, Galéa, Mind the gap, Tania, Karine et Luocine
Merci à Galéa qui m'a offert ce livre dont je n'avais pas entendu parler (le même en version Baudelaire existe)

dimanche 27 septembre 2015

Et si...

Et si on découvrait deux sites d'information? Tout d'abord APAR très esthétique, plutôt branché art visuel, dont le ton sait me faire rire. J'apprécie aussi l'analyse d'APAR sur les média, comme par exemple cet article sur comment la pub, le cinéma et la télé récupèrent le phénomène transgenre (même si je trouve que justement, Orange is the new black évite d'en faire du sensationnalisme). 



Autre blog, autre style, celui de VICE qui combine articles amusants (mais toujours informatifs) et articles dérangeants, comme ces trois reportages sur le centre qui voulait soigner les gays (on notera d'ailleurs une section entière LGBT): 



A conseiller à ceux qui aiment les informations décalées (ce qui ne signifie pas  anecdotiques).
Merci à Simon Antony de partager les articles APAR, ce qui m'a permis de découvrir son travail et à celle qui m'a fait découvrir VICE. 


jeudi 24 septembre 2015

We are your friends de Max Joseph

Quand nos enfants sont petits, on se force (ou pas) à aller voir des dessins animés parce que bon, c'est aussi ça être parent. J'ai parfois laissé cette corvée à ma mère, et parfois la corvée n'en était pas une. Ma fille me servit même d'excuse pour aller voir Rebelle qui reste mon personnage de princesse Disney préféré (parce que quand-même, une princesse qui ne finit pas épouser un galant, c'était nouveau). Le problème du choix du film commence à se poser quand ils deviennent ados, surtout quand on n'est pas très fan de comédies et que c'est le genre que choisit presque systématiquement notre ado. 

Mon ado voulait donc aller voir un film avec Poelvoorde (acteur qui m'agace prodigieusement, et je l'écris en sachant qu'il a ses fans parmi mes copines). Après négociations, nous sommes tombées d'accord sur un film dont nous n'avions pas entendu parler, We are your friends. Comme nous n'étions que deux dans la salle, je me demande si ce film fonctionne bien en France. Cole Carter est un jeune DJ vivant à Los Angeles. Il rencontre un DJ célèbre qui le prend sous son aile. Comme c'est un film pour ado, Cole tombe bien sûr amoureux de la petite amie du DJ. 

Le hasard faisant parfois bien les choses, nous avons toutes les deux aimé ce film (ouf, mon honneur est sauf, c'est moi qui avais proposé ce film). Je pense que les beaux yeux de Zac Efron n'y sont pas pour rien du côté de mon ado (elle n'a jamais été fan de High School Musical car dixit "C'est trop vieux, ça, maman!"). Il faut avouer que c'est un film tonique, et c'est son grand point fort. Le bémol, c'est qu'on l'oublie très vite mais c'est le lot de nombreux films.

Sortie française: 21/08/2015
Avec:  Zac Efron, Emily Ratajkowski et Wes Bentley
Je vous conseille le regard d'un vrai  DJ sur le film.  



A conseiller pour une sortie avec une ado.
Merci à mon ado qui m'a fait confiance. Et qui m'a servi d'excuse hier pour aller voir Laurent Lafitte, l'un de nos acteurs fétiches au cinéma (oui, parce que même dans un mélo qui me rebute, je vais le voir). 

mardi 22 septembre 2015

Une forêt d'arbres creux d'Antoine Choplin

Bedrich s'installe dans le ghetto de Terezin en République Tchèque en 1941. Il est immédiatement séparé de sa femme et de son enfant et très vite, il se joint à l'équipe des dessinateurs chargés de créer sur papier un camp de concentration. Mais en fait, la nuit, le groupe les dessinateurs fait acte de rébellion en dessinant la vie du ghetto. 

J'aime la plume d'Antoine Choplin depuis Le héron de Guernica mais c'est La nuit tombée qui m'a vraiment conquise. En plus de l'écriture, j'en avais aimé l'ambiance étouffante. Alors replonger dans un roman de Choplin est comme un rituel de rentrée littéraire, ce sont des retrouvailles à chaque fois. Je ne pense pas pouvoir ne pas aimer un roman de Choplin, même si ce sont toujours des romans très courts. J'ai retrouvé dans ce roman la mélancolie propre aux romans de cet auteur, ces personnages habités par la tristesse mais qui offrent toujours une lueur d'espoir. Mais je n'y ai pas tout à fait retrouvé la force de La nuit tombée.

Philisine est touchée en plein coeur. Jérôme vous recommande de foncer les yeux fermés. Jostein trouve ce roman touchant. Maryline trouve, comme moi, qu'il manque l'émotion de La nuit tombée.

La fosse aux ours, 2015. 116 pages

A conseiller à ceux qui aiment les ambiances feutrées et mélancoliques.
Merci à Fabienne et La fosse aux ours. 




dimanche 20 septembre 2015

Et si ...

Et si on allait faire un tour au musée du quai Branly pour voir à la fois l'exposition Tatoueurs, tatoués que je suis loin d'être la seule à avoir aimé (je vous cite en vrac, une tatouée, une vraie de vrai, un professeur d'espagnol qui je crois ne l'est pas, ses trois enfants qui ne doivent pas l'être non plus et la non tatouée que je suis donc). A voir pour se rappeler que le tatouage prend différentes formes : de celui subi (dans les camps par exemple) à celui choisi. J'ai beaucoup aimé cette expo que je n'aurais pas choisie de mon propre chef. 
On en profitera pour faire un tour dans le musée (une première pour moi en août, il était vraiment temps que je comble ce manque), j'ai personnellement une nette préférence pour la partie Océanie. 

Jusqu'au 18 octobre 2015. 

DU MARDI 6 MAI 2014 AU DIMANCHE 18 OCTOBRE 2015

COMMISSARIAT

  • Anne & Julien / Hey !

CONSEILLER ARTISTIQUE

  • Tin-Tin

CONSEILLERS SCIENTIFIQUES

  • Pascal Bagot 
  • Sébastien Galliot
Avec la collaboration de Christine Hemmet et Philippe Pons

A conseiller à ceux qui n'ont pas peur des vrais durs. 
Merci à ma tatouée préférée pour le choix de l'expo. 


jeudi 17 septembre 2015

La belle saison de Catherine Corsini

Delphine semble avoir son destin tout tracé dans sa ferme de campagne. Mais elle monte à Paris pour travailler en entreprise et découvre un groupe féministe. Elle a vécu des aventures amoureuses avec des jeunes filles, elle sait bien qu'elle n'est attirée que par les femmes, ce qui n'est pas le cas de Carole, la prof d'espagnol plus âgée qu'elle rencontre. Carole vit sa vie de militante féministe, flanquée d'un compagnon avec qui tout se passe à merveille. Mais un beau jour, Delphine l'embrasse. Et Carole se rend compte que celle qu'elle prenait pour son amie est sans doute bien plus que ça. 

Je ne vais pas m'étendre sur ce film qui a bénéficié d'une forte exposition, notamment dans les rues de Paris. Mais j'ai tout de même envie de vous dire que je l'ai aimé, moi qui ai pourtant bien du mal avec Cécile de France et notamment avec sa façon de parler. Elle est très bien dans ce rôle de la femme dont le monde bascule et qui pourtant ensuite prend en main son destin. Et que dire d'Izïa Higelin, que je ne connaissais pas, parfaite dans le rôle de celle qui n'ose pas dire à sa mère ce qu'elle est réellement. Saluons aussi la performance de  Noémie Lvovsky dans le rôle de Monique, la mère. Si l'homosexualité est au centre de ce film, le droit des femmes y est tout autant, à travers les luttes de Delphine et surtout de Carole et aussi à travers la situation de Monique, qui s'occupe de la ferme sans toucher de salaire. 

Dasola a beaucoup aimé. Lisez aussi le passionnant billet d'Alain

Sortie en salle: le 19 août 2015. 


A conseiller à celles qui ont besoin de se souvenir que nos mères se sont battues pour nos droits.
Merci à toi, comme toujours (pour le popcorn partagé lors de cette séance et pour tout le reste).



mardi 15 septembre 2015

Amours de Léonor de Récondo

Nous sommes en 1908, dans le Cher. Victoire est mariée à Anselme de Boisvaillant et ils attendent en vain un héritier. Par contre, Céleste, la bonne, attend un enfant d'Anselme qui lui rend souvent visite la nuit, visite dont elle se passerait bien. 

Ces quelques lignes ne résument pas l'intrigue qui est faite de multiples rebondissements. Malheureusement, trop en dire vous gâcherait la surprise du récit (ceci-dit, on apprécie d'arriver au chocolat fondant dans le Michoko, même si on sait par avance qu'il y en aura mais je préfère vous laisser découvrir par vous-même la teneur de ce chocolat fondant). Mais ne rien vous dire m'empêche aussi de vous expliquer clairement pourquoi ce roman m'a touchée et pourquoi j'en fait un coup de coeur. Sachez donc juste que les liens entre les personnages sont très forts, que les rebondissements sont à la fois inattendus et plausibles, qu'aucun personnage n'est noir ou blanc et que chacun à sa façon est touchant parce qu'il contient ses failles et que ces failles s'expliquent. C'est un roman à la fois sensible, sensuel et pudique et une plume précise et délicate. Ce roman a été mon fil rouge de l'été, mon plaisir est indissociable de tout ce qui a entouré ces lectures fragmentées et toujours attendues avec impatience. 

Ce roman est particulièrement propice à une lecture à haute voix, si les éditions Audiliob venaient à lire ce billet, ce qui est peu probable, je tenais à le signaler de manière explicite.

Publié chez Sabine Wespieser Editeur le 8 janvier 2015, 276 pages
Grand Prix RTL- Lire et Grand Prix des Libraires 2015

Antigone a été poursuivie par ce roman. Philisine est emballée. L'Irrégulière le trouve sublime et lumineux. Mina Merteuil le qualifie de "roman sensuel et contrasté". 

A conseiller particulièrement pour une lecture à haute voix. 
Merci à ma lectrice (qui prononce le prénom d'Anselme comme si c'était une gourmandise) 


 




dimanche 13 septembre 2015

Face avouée: Valerie by Amy Winehouse

Quand on se met à courir, on se met très vite à la recherche de musique, si on en écoutait peu avant, ce qui est mon cas. Certaines aiment les podcasts, moi j'ai besoin de musique. Vous retrouverez donc régulièrement sur ce blog les chansons qui me font courir. La face avouée pour celles que j'assume mais aussi peut-être parfois, la face cachée parce que je n'assume pas tout ce que j'écoute (mais je vais essayer de me soigner). 

Je ne peux que commencer par cette chanson parce que mon prénom prononcé à l'anglaise, j'ai toujours adoré alors chanté par Amy Winehouse, c'est de la gourmandise. Disons que ce sera la chanson mascotte de ce blog.

Si vous avez des idées de chansons à ajouter dans mes playlists, n'hésitez pas à me recommander des titres (vieux ou récents, peu importe) , j'en manque cruellement en ce moment. 





jeudi 10 septembre 2015

Et à part ça? Orange is the new Black réalisé par Jenji Kohan

Cette série diffusée sur Netflix depuis 2013  est basée sur le livre de Piper Kerman, Orange is the new black: My year in a women's prison. Piper Chapman est le personnage principal de cette série. Elle purge une peine de prison pour avoir été mêlée à un trafic de stupéfiants dix ans auparavant. Sa vie était bien rangée et elle laisse sur le carreau son fiancé, journaliste en devenir, qui a presque plus de mal à supporter que sa fiancée ait eu une relation lesbienne que de la voir en prison. En prison, Piper retrouve justement Alex, qui l'a dénoncée. 

De cette série qui compte trois saisons pour le moment, je n'ai vu que la première mais j'avais très envie de partager avec vous mon coup de coeur pour ces personnages de femme, une belle gamme de couleurs, d'origines et de milieux sociaux différents, toutes de forts caractères. J'aime les liens qui se tissent entre elles, ces coquilles qui parfois se fendillent, ces coeurs durs qui se ramollissent. Même Piper Chapman que je trouvais fade au début prend de la consistance au fur et à mesure, même si je ne parviens pas à éprouver de l'empathie pour ce personnage. On y parle de racisme car les groupes ethniques sont parfois assez marqués, notamment les hispaniques qui se mélangent très peu aux autres mais aussi bien sûr du système de justice, des abus des gardiens, d'amour entre filles. On perçoit très bien aussi la distance qui se crée entre la vie extérieure et la vie en prison, la présence d'un poulet dans la cour de prison prenant le pas sur un coup de fil important pour le travail. Chaque épisode est l'occasion de nous raconter comment l'une des détenues est arrivée en prison, ce qui permet de nous attacher à chacune. Les détenues sont toutes là pour vol ou trafic de stupéfiants, ce qui est sans doute un facteur essentiel pour nous les rendre sympathiques. 
Chaque spectatrice aura ses propres préférences parmi les personnages. Les miens sont sans conteste Alex, l'ancienne petite amie de Piper et Nicky qui vient d'un milieu huppé et qui sait me faire rire et m'émouvoir. Et même Crazy Eyes/ Suzanne, le personnage qui aurait tendance à me faire faire des cauchemars, finit par me paraître sympathique. On peut peut-être reprocher à la série de ne pas épargner les hommes.  Entre le fiancé de Piper (joué par Jason Biggs, le héros d'American Pie, ce qui le rend à la fois sympathique et un peu pathétique, parce que pendant toute la saison 1, j'ai un peu vu ce personnage comme le héros d'American Pie devenu adulte- oui, je sais, je tiens un blog culturel, je ne suis pas censée avoir vu American Pie) et les gardiens de la prison, on peut trouver que les hommes sont dépeints comme lâches, homophobes ou abusant de leur pouvoir. Mais j'ai envie de dire que ça ne m'a pas gênée. 


USA
Première saison 
La série compte à ce jour 39 épisodes de 55 minutes répartis en trois saisons. 

mardi 8 septembre 2015

Le soir du chien de Marie-Hélène Lafon

Je ne suis pas dans l'exil de la chair des femmes; j'ai des occasions de peau. Je ne ressemble pas aux autres hommes. Celles qui me veulent le savent, je me prête.

Elle est belle, Marlène, belle, jeune et farouche. Tout le monde la regarde mais elle ne voit que Laurent et les livres qu'elle emprunte au bibliobus. Un soir, son chien se fait renverser et tout change.

Comme d'habitude, Marie-Hélène Lafon fait dans la sobriété. Pas de grandes analyses des sentiments, juste des actes simples qui en disent long. La force de ce roman réside dans le fait que, comme les autres personnages, le lecteur gravite autour de Marlène sans découvrir ses pensées. Nous avons accès à ce que pensent de nombreux personnages, mais pas à sa vie intérieure. On peut avoir l'impression de rester sur le carreau parce que la décision que prend Marlène reste incompréhensible. Mais c'est exactement ce qui nous arrive dans la vie. A cause de ce choix narratif, j'ai été plus touchée par Laurent que par Marlène mais ce personnage féminin est dans la lignée de ces femmes mystérieuses croisées au détour de pages ou au détour de nos vies, qui restent à jamais des mystères, de celles dont les autres parlent parce qu'ils n'ont rien d'autre à dire. De ces femmes qui restent donc en nous. Et puis bien sûr, il y a cette écriture, sans fioriture peut-être mais parfois très puissante. 

C'est le premier roman de Marie-Hélène Lafon et mon préféré à ce jour. Gambadou l'a aussi apprécié.

Publié le 24/08/2001 chez Buchet Chastel.
Publié le 05/09/2003 chez Points.
Prix Renaudot des lycéens 2001.

A conseiller aux amateurs de belles phrases. 
Merci à celle qui m'a offert ce roman. 





dimanche 6 septembre 2015

Et si...

Et si on se promenait sur les berges de la Seine, à Paris, en face du musée d'Orsay pour admirer les photos de Reza et des ados qui l'ont accompagné dans un camp de réfugiés syriens au Kurdistan? Une fresque de 370 mètres qui peut vous être commentée par des jeunes gens disponibles sur place.
Quand j'ai programmé ce billet, je ne savais pas à quel point il serait d'actualité. Et pourtant, pour moi, ce n'est pas le sujet de la semaine, c'est celui de ces deux dernières années. Pas de photo choc mais des regards et des sourires.



Jusqu'au 12 octobre.

A conseiller à ceux qui n'ont pas besoin de la mort d'un enfant pour se sentir concernés par les migrants. 
Merci à mon amie Hélène qui m'a parlé de cette expo (ces deux photos sont particulièrement pour toi).

jeudi 3 septembre 2015

Sur grand écran: Sur la ligne d'Andréa Sedlackova

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Anna vit en Tchécoslovaquie dans les années 80 (la veinarde) et elle est bien décidée à se qualifier pour les prochains JO. Ca tombe bien puisque c'est le moment où le bloc communiste voit dans le sport le moyen de se mettre en avant. Mais pour cela, il faut mettre toutes les chances de son côté et les dirigeants n'hésitent pas à avoir recours aux stéroïdes, en omettant bien sûr de mentionner les aspects négatifs du traitement. Mais Anna voit très vite sa pilosité s'accroître et elle décide de secrètement arrêter le traitement. C'est oublier que pour sa mère, la qualification, impossible sans ce traitement, est le seul moyen de donner une chance à sa fille, celle de fuir un jour vers un autre pays.

Soulevons tout suite le bémol concernant ce film, il n'y a aucune originalité concernant la mise en scène ou la manière de filmer. J'aurais tendance à dire que c'est un film de l'Est avec l'implication péjorative que je peux parfois y mettre. Le personnage de la mère est par contre parfaitement réussi. C'est une femme engagée, avec de vrais principes mais qui va pourtant aller contre ces principes pour donner une chance à sa fille. Elle est à la fois forte car elle résiste au Parti mais capable aussi de se lier à ce Parti et de faire preuve de duplicité contre sa fille. On sent bien que rien n'est possible dans un pays qui entrave les libertés, qu'aucune décision ne semble être la bonne. Parce que la seule solution possible, partir, implique aussi de faire souffrir ceux qui restent. Un film intéressant parce qu'il nous rappelle que rien ne vaut le libre arbitre. 

Réalisé en 2014 par Andréa Sedlackova  
Avec ...  

Sortie en salle depuis le  05/08/2015


A conseiller à celles qui aiment la pilosité féminine (Attila, si tu passes par ici). 

Merci à celle qui m'a emmenée voir ce film que je n'aurais jamais choisi seule.




mardi 1 septembre 2015

En toute subjectivité : Nos âmes seules de Luc Blanvillain

Jusqu'à ce soir, les moments où il se retrouvait avec Myriam constituaient des plages de temps impropres à contenir des événements. S'y reformait chaque soir un continuum qui absorbait les aventures de la journée, une durée spécifiques sans devenir.

Je vous rassure, je ne connais pas suffisamment de beau monde pour qu'un article sur deux concernant les livres soit subjectif. Mais il se trouve que dans cette rentrée littéraire, un auteur prend un peu le pas sur les autres pour moi parce que je le suis depuis longtemps et parce qu'il n'est pas pour rien dans le plaisir de lecture qu'a éprouvé ma fille ces dernières années. Luc Blanvillain s'est en effet d'abord fait connaître en littérature jeunesse et il fait partie des quelques auteurs que ma fille a toujours suivis avec grand plaisir et dont elle connait le nom par coeur. Crimes et Jeans Slim est le roman jeunesse que nous avons le plus offert ou prêté et les retours furent toujours enthousiastes. Et tout ça, ça compte. 

Nos âmes seules est le premier roman adulte de Luc publié chez Plon. La moelle de ce roman, c'est une société high-tech nommée Vogal Software. Clément y fait ses armes et ses dents rayent le parquet. Il vit avec Myriam qui se voit bien être aux côtés de Clément quand il décrochera le Graal, le poste tout en haut de l'échelle. mais il suffit parfois d'un grain de sable pour gripper les rouages d'un couple et souvent ce grain de sable porte un prénom. Dans ce roman, il se prénomme Meryl. C'est une marginale qui semble hanter les locaux de Vorgal mais qui est cette jeune femme? 

Je ne suis pas une grande fan des romans qui se passent en entreprise. Je suis incapable d'expliquer pourquoi ce thème a en général tendance à me faire fuir. Ce n'est donc pas cet aspect que j'ai préféré, ce sont les relations entre les personnages et plus particulièrement entre les couples. Ceux qui se font sans vraiment se faire, ceux qui se défont parce que le moment est venu de ne plus faire semblant. Le personnage de Meryl est attachant, les relations entre les employés mais aussi entre les enfants et les parents et beaux-parents sont habilement disséquées. 

A conseiller à ceux qui veulent encore croire que la vie n'est pas toute tracée. 
Merci aux éditions Plon pour l'envoi de ce roman et à l'auteur pour leur en avoir soufflé l'idée. 


Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...