jeudi 30 juin 2016

Bloodline (série Netflix)

Après des années loin de sa famille, Danny Rayburn revient près des siens, en Floride, pour le 45e anniversaire de l'hôtel que tiennent ses parents. Danny est la brebis galeuse de la famille car il est au coeur du drame familial survenu pendant son adolescence. Danny revoit donc ses parents, sa soeur avocate, son frère qui est l'adjoint du shérif et le benjamin sanguin de la famille, Kevin. Sa venue va faire resurgir les fantômes du passé et faire basculer cette famille qui semblait jusque là sans problème. 

J'aime beaucoup Kyle Chandler que l'on a pu voir dans le rôle du mari de Carol, sorti cette année au cinéma et le personnage qu'il joue, ce frère qui porte toute la famille, n'est pas si lisse qu'on le pense au début. L'histoire est un long flash-back qui au début, se mêle à des scènes plus récentes, ce qui augmente le suspense puisqu'on se demande comment on a pu en arriver là. C'est une technique qui est souvent utilisée en littérature, moins dans les séries, il me semble, ou pas à ce degré là. Et c'est véritablement la réussite de cette série, d'autant que ces scènes plus récentes disparaissent pendant plusieurs épisodes, à tel point qu'on finit (presque) par les oublier pour réapparaître ensuite et nous rappeler le drame. J'ai particulièrement apprécié la manière dont sont traités les personnages: le téléspectateur trouve Danny tour à tour odieux et attachant, à vous de découvrir quelle impression perdure à la fin. Et puis, le décor est plus qu'agréable. 

Première diffusion en 2015 sur Netflix. La saison deux est en cours. Format: 42 mns. 

A conseiller à ceux qui aiment les drames et secrets familiaux.
Merci à l'Express, fournisseur de bonnes idées de séries. 






mardi 28 juin 2016

Le secret de Tristan Sadler (The Absolutist) de John Boyne

L'été est le moment où je pioche dans ma PAL. J'y retrouve des romans qui sont là depuis parfois trois ans, rarement plus tout de même. Mon choix s'est cette fois porté sur un roman adulte de John Boyne, l'auteur du best-seller Le garçon au pyjama rayé que j'adore. Le contexte est encore une fois celui d'une guerre, mais cette fois, il s'agit de la grande guerre. La couverture anglaise est bien plus parlante que la française, et le titre original bien mieux choisi. Au début du roman, Tristan Sadler, romancier de renommée mondiale, est sur le point de rencontrer Marian Bancroft pour la première fois. C'est la soeur de Will, dont il fut très proche pendant la guerre et qui fut tué, pour des raisons qui ont a voir avec cette plume blanche et ce titre. Car l'absolutiste, c'est Will. 

Tous ceux qui ont regardé Downtown Abbey ou lu Maisie Dobbs (entre autre) se souviennent du symbole de cette plume blanche. Si vous ne le connaissez pas, je vous invite à découvrir ce beau roman. C'est un roman délicat sur l'homosexualité masculine, et en vous disant ça, je ne vous révèle pas le secret final, puisqu'on comprend très vite que Tristan s'est fait renvoyé de l'école et de chez ses parents pour avoir tenté d'embrasser son meilleur ami. Tristan, qui est aussi, notre narrateur, ne cache pas non plus sont attirance pour Will. Même s'il ne fait pas bon être homosexuel dans les années 20 et encore moins dans les tranchées et qu'il doit donc cacher ses penchants naturels, il n'en est pas honteux et assume dans la mesure du possible ses sentiments. C'est sans doute pour cela que même après avoir tourné la dernière page, il m'est resté attachant. Je suis ravie d'avoir retrouvée John
Boyne avec ce beau récit. J'avais peur de m'y replonger après mon coup de coeur pour son best-seller et j'avais tort. Il y a aussi dans ce roman de beaux passages sur notre façon d'appréhender notre sort: Marian exprime souvent son ressentiment face à une société qui ne laisse que peu de place aux femmes, allant jusqu'à dire que les femmes sont plus à plaindre que ces soldats qui reviennent de la guerre. C'est un roman sans pitié, dans lequel on ne pardonne pas, ni aux autres, ni à soi-même. 

Je pensais n'avoir jamais lu de billets sur ce roman, qui après vérification a été très bien accueilli par la presse anglo-saxonne et les blogueurs qui l'ont présenté: Une valise remplie d'histoires, Tête de lecture et Encres et Calames

Publié en France avril 2015 aux éditions de l'Archipel.

A conseiller à ceux qui ont aimé  Maisie Dobbs
Merci à ceux qui s'occupent des librairies de plage qui permettent ainsi l'échange de romans. 

dimanche 26 juin 2016

Singing Sunday

Cela faisait un long moment que je n'avais pas eu un coup de coeur pour un chanteur. J'aime beaucoup ce que fait Max Jury, chanteur découvert par Lana Del Rey (qui par contre me laisse indifférente). 




jeudi 23 juin 2016

L'outsider de Christophe Barratier

Ce film raconte le parcours de Jérôme Kerviel, de son entrée à la Société Générale jusqu'à sa chute. C'est bien sûr un film à charge, mais pas à charge contre l'individu. C'est le système qui est visé, ce système qui fait jouer avec des sommes mirobolantes. Car on a vraiment l'impression en regardant ce film que trader, c'est jouer. C'est comme prendre des paris sur l'avenir, parier sur les attentats qui mène à l'effondrement des marchés par exemple. Jérôme Kerviel est présenté comme un homme qui ne vit, pendant une grande partie du film, que pour son travail. Pour le spectateur, il est facile de comprendre comment il en arrive à jouer des milliards qu'il fera perdre à ses employeurs. Tout est clairement expliqué, la manière de gagner de l'argent, et d'en cacher une partie sous la "carpet" pour qu'on ne vous demande de faire de plus chiffres l'année d'après (principe qui est valable dans de nombreux autres métiers) et surtout, le fait que Kerviel n'a pas détourné de l'argent pour s'en mettre plein les poches. Il l'a fait parce que telle était la règle du jeu et que pendant ses premières années en tant que trader, il fut tellement bon et/ou chanceux qu'il a perdu le sens des réalités. Mais comme le montre le film, sa hiérarchie était au courant et a laissé faire, l'a même encouragé sur cette pente dangereuse. La fin du film rappelle que Kerviel a été blanchi par la justice. 
C'est un film qui ne rend pas les traders sympathiques. On voit ces bandes d'hommes se défouler après le stress énorme que génère leur travail, en utilisant de l'humour bien lourd. Contrairement au Loup de Wall Street, on nous épargne les scènes de drogue (il y en a une mais elle concerne un courtier et non un trader), peut-être parce que les personnages ne sont pas fictifs cette fois. C'est un film que je conseille pour comprendre l'univers des traders, qui ne fait pas l'apologie du trading mais qui explique comment Kerviel a pu en arriver là. 
Sortie:  le 22 juin 2016


mardi 21 juin 2016

La déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Rachel, ma mère, prétend que la maternité est un syndrome de Stockholm. Les parents s'attachent malgré eux aux enfants qui prennent leur vie en otage.

Anna est une jeune documentaliste travaillant pour l'université de Princeton. Sa mission est de récupérer des documents ayant appartenu au mathématicien Kurt Gödel, mort deux ans auparavant. Pour cela, elle rend visite à sa veuve, Adèle, dans sa maison de retraite. Celle-ci se montre d'abord revêche mais elle se laisse séduire par l'honnêteté d'Anna qui ne tente pas de cacher sa véritable motivation. Quand à Anna, perdue dans le désert de sa vie privée, elle se prend d'affection pour cette femme qui a beaucoup souffert des sautes d'humeur et de santé de son génie de mari. 
J'ai apprécié ce roman très différemment selon les passages. J'ai beaucoup aimé les liens qui se nouent entre Adèle et Anna. J'ai aussi aimé le début de la relation entre Anna et Kurt qui se déroule à Vienne, qu'ils seront obligés de fuir comme beaucoup avant la seconde guerre mondiale. Je me suis parfois lassée du génie malade du mathématicien car j'ai du mal à concevoir qu'on se sacrifie à ce point, même par amour et c'est ainsi que j'ai vu la relation entre Anna et Kurt, qui n'est pas présenté comme quelqu'un d'aimant, loin s'en faut. AproposdelivresKeisha l'ont aussi apprécié. 

Merci à Canel qui l'avait aimé pendant son prix Elle. 
A conseiller à ceux qui ont aimé Imitation Game peut-être (on parle d'Alan Turing dans ce roman et on y croise souvent Einstein, ami de Gödel). 

dimanche 19 juin 2016

Illégitime d'Adrian Sitaru

Ce film est presque un huis-clos familial. Dans la deuxième scène, un homme d'une cinquantaine d'années se dispute fortement avec ses enfants à l'exception de l'une de ses filles, parce que les enfants ont découvert que leur père avait dénoncé des femmes qui venaient pour avorter sous Caucescù. Le père n'éprouve aucun remord puisqu'en le faisant, il restait dans la légalité et respectait ce que voulait le gouvernement. Les enfants ne comprennent pas du tout cette absence de remords. Le père sort de table, non sans balancer avant à ses jumeaux que leur mère voulait se faire avorter quand elle a appris qu'elle les attendait tous les deux. Les enfants cherchent à savoir pourquoi on a leur caché ce secret de famille alors que d'autres personnes autour d'eux sont au courant. La scène qui suit nous montre que le père n'est pas le seul à avoir un secret: nous voyons les jumeaux, une jeune femme et son frère, faire l'amour.
On sort de ce film en se demandant si on a aimé mais ensuite, on passe des heures à le disséquer, à tenter de comprendre le propos du réalisateur. Film anti-avortement à tout prix ou pro-tolérance à tout prix? Il semble que les médias aient tranché en faveur de cette seconde option qui me plaît évidemment davantage que la première. Dans ce cas, on peut dire que c'est l'histoire d'un amour rendu impossible par la société. On sort mal à l'aise, j'ai lu ici ou là qu'on en finissait presque, à la fin, par oublier qu'il s'agit ici d'un frère et d'une soeur; ce ne fut pas mon cas. Mais il y a dans ce film dont les scènes n'ont toutes été tournées qu'une seule fois un peu du Pialat qu'on a aimé, de cette spontanéité et véracité dans les disputes familiales. Les thèmes sont tous intéressants et bien traitées: la tendance des enfants à juger le passé et l'Histoire de leurs parents/ aînés, la tolérance qui prend le pas sur nos valeurs qui pourraient nous pousser à ne pas l'être, le fait que les membres de la famille- parents ou enfants- s'immiscent sans cesse dans la vie des autres, les jugeant sans concession.

Date de sortie 8 juin 2016 (1h 29min)
Merci à mon éternelle compagne de cinéma pour le nécessaire débriefing.
A conseiller à ceux qui aiment être bousculés. 




jeudi 16 juin 2016

Jamais deux sans trois.

Après mars et septembre, je serai cette fois membre du jury de décembre. Et j'en suis à nouveau ravie!



mardi 14 juin 2016

Londres de Peter Ackroyd

Londres a toujours été laid. ça fait partie de son identité. 

Je ne sais pas résister aux biographies écrites par Peter Ackroyd, alors que je ne suis pas fan du romancier. Ma préférée reste celle consacrée à Shakespeare. Lire la biographie d'une ville, puisque c'est le sous-titre du livre, m'intriguait. C'est en fait la bible de Londres que ce livre-là. Je ne peux évidemment pas vous le résumer, mais il aborde tous les sujets possibles concernant la capitale anglaise, du cockney dont il explique à la fois l'origine et l'évolution à l'architecture en passant pas le mal-être londonien, la disparition du brouillard tel qu'il a pu exister jusqu'au début du XXe siècle. Le tout émaillé d'exemples précis. Ce n'est pas indigeste, loin s'en faut, et c'est un exploit. Je conseillerais peut-être tout de même de ne pas le lire d'une traite. Pour prendre quelques exemples de thèmes que j'ai trouvés particulièrement bien traités et passionnants, il y a tout d'abord celui du thé vendu pour la première fois en 1650 par l'épicier Daniel Rowlinson. Cent ans plus tard, ce breuvage avait plutôt mauvaise réputation car considéré comme mauvais pour l'estomac. On dit même qu'un essayiste, William Hazlitt, mourut d'un excès de thé. D'ailleurs en ce qui concerne la boisson, les londoniens n'y allaient pas de main morte puisque durant tout le XIXe siècle, on arrêta au moins 25000 personnes par an pour ébriété.
La partie consacrée au brouillard est aussi très instructive. Personnage central des romans londoniens, il est parfait pour cacher les mystères narrés dans les aventures de Sherlock Holmes. C'est sans doute dans L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mr Hyde que le brouillard est le mieux utilisé (et je dois dire que ça m'a donné l'envie d'utiliser le thème du brouillard dans mon cours de littérature étrangère). Certains disent que le dernier vrai brouillard tel que l'ont connu les londoniens pendant des siècles eut lieu en 1904. Dans les années 1920 et 1930, ce sont les purées de pois qui s'abattent sur Londres, mais ce n'est pas du brouillard à proprement parler. Je vous conseille aussi la lecture du passage sur les confréries de mendiants qui étaient entraînés et subissaient des rites d'initiation. Vous y découvrirez aussi que c'est après le Blitz que Londres devient ce que nous connaissons (et franchement, je ne suis pas sûre que j'aurais autant aimé le Londres d'avant) et puis aussi, l'étrange coïncidence qui fait que des périodes de vandalisme eurent lieu en 1260, 1760, 1860 et 1960. Peter Ackroyd conclut sur l'une des particularité londoniennes: la ville évolue, comme toutes les capitales, avec de nouveaux quartiers et des bâtiments aux formes pour le moins particulières, et pourtant tout cela finit toujours par s'intégrer à la ville et à en devenir une part indispensable.
Réédité en février 2016. Traduit par Bernard Turle. 968 pages (oui quand-même!).

Merci aux éditions Philippe Rey
A conseiller aux amoureux de Londres et je sais que nous sommes nombreux. 


samedi 11 juin 2016

Fête de la nouvelle

C'est près d'Orléans que je passerai mon dimanche, pour une fête de la nouvelle (un peu paradoxal quand on sait le mal que j'ai avec ce genre) placée sous le signe d'un repas, d'échanges sans doute et surtout du plaisir d'entendre des comédiens lire des textes, ce qui me réjouit toujours. Si vous êtes dans le coin, vous pouvez vous aussi venir partager ce plaisir. Les informations sur le prix Boccace sont ici.
12h : Un déjeuner avec les auteurs
déjeuner avec les auteurs membres du jury et les auteurs sélectionnés. Sur réservation, chacun pourra converser avec l’auteur de son choix (Christiane Baroche, Hervé Le Tellier, Jean-Marie Blas de Roblès, Paul Fournel, Cécile Coulon) sur son œuvre. (réservations obligatoires auprès de l'association - Chacun apporte son pique-nique)

A partir de 14h : Spectacles littéraires pour petits et grands, rencontres avec les auteurs...
 Comédiens (Aurélie Audax, Kristof Legarff, Jérôme Marin, Hugo Zermati, Cécile Hurbault), musicien (Eric Amrofel), chanteur (Valérian Renault) marionnettiste, peintre, danseuse… offriront, au détour d’un salon, d’un bosquet, d’une tour, quelques œuvres éphémères adaptées des recueils sélectionnés pour le Prix Boccace.


18h30, REMISE DU PRIX BOCCACE


C'est l'occasion de vous demander si l'un de vous a lu le nouveau prix Inter attribué pour une fois à un recueil de nouvelles?

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jeudi 9 juin 2016

Fin d'année scolaire

L'année n'est pas finie mais les cours le sont pour moi. Cette photo prise le tout dernier jour est pleine de nostalgie : celle de quitter des élèves avec qui j'ai partagé deux, voire trois années, celle de quitter mon groupe d'élèves avec qui je passais cette année sept heures par semaine. Et puis en regardant de plus près mon panier (et on ne voit pas tout sur la photo), je me suis aperçue que ces fins d'année me reliaient aussi à tous ces cadeaux offerts par des blogueuses au fil du temps. Il y avait là plusieurs cadeaux offert par Tiphanie (sache Tiphanie que tu es celle qui m'a le plus offert d'objets devenus cultes dans ma cuisine, au sommet desquels je mets mon minuteur Mr Bump), par Galéa et par Dominique qui fut un temps blogueuse. Merci à vous trois mais aussi à toutes celles qui ont empli ma maison de ces indispensables. J'ai l'impression que les swaps ont un peu disparu de la blogosphère littéraire; je me trompe?

mardi 7 juin 2016

La route de Beit Zera d'Hubert Mingarelli

Stéphan vit dans un endroit reculé, séparé de Beit Zera par une forêt. Son fils Yankel a dû quitter Israël après avoir  tué accidentellement un homme. Depuis, Stéphan ne voit qu'un ami qui est aussi son employeur et avec qui il prend une cuite de temps en temps. Mais à part lui, personne ne lui rend visite jusqu'à l'arrivée d'un petit garçon silencieux qui se prend d'affection pour son chien et revient régulièrement.

Je n'avais jamais lu Hubert Mingarelli écrivant seul. J'avais apprécié le roman qu'il avait co-écrit avec Antoine Choplin, me disant que leurs écritures devaient être vraiment proches car je n'arrivais pas à distinguer l'une de l'autre. Et c'est vrai que tous les deux partagent une forme de minimalisme à la fois dans l'écriture et dans l'intrigue. Hubert Mingarelli, si je m'en tiens à ce roman, le pousse tout de même plus loin. Il ne se passe pas grand chose dans La route de Beit Zera. D'ailleurs si l'intrigue est ponctuée de retours en arrière, expliquant pourquoi Stéphan se retrouve seul, elle tient sur une journée. Stéphan décide d'une action au début du roman et il la mène au bout à la fin. Il faut donc aimer les romans d'ambiance pour apprécier cet auteur. Je ne sais pas si je continuerai à découvrir sa plume, tout comme je ne savais pas en refermant ce livre hier si je l'avais aimé, mais avec j'ai pris un certain plaisir à passer ce court moment en compagnie de Stéphan. Hubert Mingarelli laisse de larges zones d'ombre : il n'est par exemple jamais fait allusion à la mère de Yankel. C'est finalement l'un de mes romans préférés de cette sélection Points. Aifelle et Clara avaient été séduites. 

Merci aux éditions Points. 
A conseiller à ceux qui sortent d'un polar jonché de cadavres et de coups de feu. 
Prix du meilleur roman des lecteurs de Points
6,2€ // 168 pages
Paru le 06/05/2016 chez Points

dimanche 5 juin 2016

Prix Elle des lycéennes 2016

Comme l'an dernier, cinq de mes élèves ont participé au Prix Elle des lycéennes 2016. C'est toujours un beau moment de partage même si mon petit groupe a été plus difficile à motiver cette année, peut-être en partie parce qu'elles savaient avec l'état d'urgence, nous ne pourrions pas aller à la remise des prix, les sorties scolaires à Paris étant toujours interdites par notre proviseur. J'ai eu du mal à obtenir des commentaires assez longs et celles qui en ont fait des longs au début ont eu besoin de nombreuses relances pour me les rendre jusqu'au bout. C'est donc un vrai travail d'accompagnement et c'est forcément un petit échec quand on ne peut le mener à bout, c'est à dire jusqu'à Paris. Notre déception a été amoindrie lorsqu'on a appris que contrairement à l'an passé, la remise des prix ne se ferait pas au siège du magazine. 
Cela faisait plusieurs années que le lauréat était différent de celui du prix adulte. Cette année, le choix des grandes et des moins grandes s'est porté sur:
Mes élèves avaient dans leur trio de tête : Les Intéressants de Meg Wolitzer, arrivé bon dernier chez les lycéennes, le Seigle et Les Gens dans l'enveloppe d'Isabelle Monin. J'avoue qu'aucun roman de la sélection ne m'avait emballée. 

vendredi 3 juin 2016

Cavale pour Leia de Marius Faber

...c'est une fille, et dans une situation de ce genre, elles ont toutes la même réaction, à cent pour cent: lorsqu'un homme leur demande de jouer à l'infirmière, elles craquent toutes. 

Pierre Sic est photographe. Il y a presque un an, sa femme disparaissait à Saint-Martin, une île antillaise. Son agent et ami lui apprend qu'une de ses mannequins vient de disparaître sur la même île. Pour Pierre, ce n'est bien sûr pas une coïncidence. Quand il découvre son agent presque mort dans son appartement, il prend ses affaires et repart sur cette île où tout a commencé. 

Je crois que je n'avais pas encore lu un polar qui ressemble à Cavale pour Leia et il ne faut pas le prendre comme un compliment. C'est un polar bourré de clichés autant dans les personnages que dans les phrases toutes faites et jonché de cadavres. Pour couronner le tout, c'est en torturant qu'on obtient ici les meilleurs résultats. Je me suis franchement demandé si tout était à prendre au second degré, ce qui est bien possible vu que j'ai passé mon temps à avoir envie d'écrire "sic" à la fin des phrases et que c'est justement le nom du héros mais même au second  degré, je n'ai pas pris plaisir à le lire et pourtant, je suis allée jusqu'au bout des cinq cent pages. J'avais lu de très bonnes critiques de lecteurs, qui ont sans doute plus d'humour que moi même s'ils ne mentionnent aucun second degré dans leurs billets. Je me suis rendue compte que je n'avais jamais lu de romans publiés aux éditions du toucan. Et vous?

  • Paru le 03 Mai 2016
  • 528 pages
  • Merci à Babelio et son opération Masse critique (ça m'apprendra à découvrir qu'il y a une opération le soir de l'ouverture). 
  • A conseiller aux gros baraqués peut-être (puisque nous sommes dans les clichés...). 


mercredi 1 juin 2016

Elle de Paul Verhoeven

On ne peut pas nier que le thème de ce film est sulfureux: une femme se fait violer chez elle par un homme masqué. Elle reçoit des sms de son agresseur et soupçonnant un collègue de bureau, cherche à découvrir son identité. Je fuis tout ce qui concerne le viol au cinéma comme en littérature, et pourtant, la bande annonce de ce film m'a tout de suite donné envie de le voir et il faut croire qu'elle est alléchante car ma fille m'a dit qu'elle voulait  y aller aussi et devant mon air dubitatif, a allégué que quand-même, elle avait 15 ans maintenant. J'ai donc décidé d'y aller d'abord sans elle afin de décider si j'assumais de le voir en sa présence. La réponse est claire : pas du tout. Déjà que ma fille est un peu prude et déteste les histoires d'adultère, je ne me vois pas regarder la scène dans laquelle Isabelle Huppert se masturbe en regardant son voisin à travers ses jumelles avec elle à mes côtés. Ceci étant dit, je trouve que la bande annonce est très bien fichue car elle ne nous permet pas de déduire ce qui va se passer. Je peste suffisamment contre les bandes annonces qui racontent tout le film pour le signaler. 
Tous les acteurs de ce film sont très bons, Isabelle Huppert et Laurent Lafitte en tête. Et j'ai vraiment beaucoup aimé ce film, que j'ai vu qualifié de "thriller féministe", ce qui correspond très bien à ce que j'ai compris. Notons que tout le monde ne sortira pas avec la même représentation du film, nous avons pu nous en rendre compte en écoutant les commentaires de nos voisins et c'est souvent ce que j'apprécie en sortant d'une séance. Je ne sais pas ce que faisait de ce thème Philippe Dijan avec son roman Oh! qui est à l'origine du film, mais je pense que Paul Verhoeven a évité de nombreux écueils, notamment le voyeurisme même si le film n'est évidemment pas à mettre entre toutes les mains. 

Date de sortie 25 mai 2016 (2h 10min)

Me voilà bien en peine de savoir à qui le conseiller ou le déconseiller.
Merci à mon accompagnatrice préférée pour les débats de fin de film; elle l'a aussi beaucoup aimé. 








Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...