Chloé a mal au ventre mais sa gynécologue ne voit rien; elle pense donc que c'est dans sa tête que ça se passe. Elle décide d'aller consulter un psychiatre et se sent vite mieux. Et pour cause, elle fait un transfert (en même temps, difficile de ne pas transférer quand on choisit un psy qui a la tête de Jérémie Rénier). Ce qui est plus surprenant, c'est que Paul, le psychiatre, décide de cesser la thérapie car il commence à éprouver des sentiments pour sa patiente. Ils s'aiment donc et finissent par emménager ensemble et c'est là que l'ensemble se craquelle.
Je ne vais pas m'étaler sur l'intrigue de ce film mais sachez que tout est plus profond et compliqué que ce résumé du début de film. Je n'ai pas toujours été une adepte de François Ozon mais Franz m'avait beaucoup plu et je suis encore plus emballée par ce film-ci. J'apprécie que le réalisateur nous embarque dans un univers très différent à chaque film. Après la quasi chasteté de Franz qui était en noir et blanc, Ozon nous mène ici dans un univers fantasmatique violent, comme l'est sans doute une psychothérapie. Et là où Franz jouait déjà sur différents niveaux (l'amitié masculine notamment y était perçue différemment selon les spectateurs), Ozon creuse encore le sujet, le spectateur n'est jamais là où il croit être. Il y a bien un moment où on tique, en se disant "Mais, c'est bizarre quand-même" mais sans comprendre. Bref, laissez-vous aller. Il est évident que ce film cru choquera d'abord par sa première scène que j'aurais détestée il y a quelques années mais que je trouve très bien filmée (par contre, quand je la raconte en mangeant, je rencontre toujours des mines dégoûtées), puis par la violence de certaines scènes sexuelles mais il me semble que tout s'explique. En tout cas, mon côté féministe prononcé ne s'en est pas offusqué. Les acteurs sont très bons et Jérémie Rénier excelle vraiment dans ce double rôle.
Sortie en salle: le 26 mai 2017. 1h47
A déconseiller avant sa première séance de psychothérapie peut-être.