samedi 16 juillet 2016

Pause

J'avais prévu de vous mettre de belles photos de la côte normande, de la Bretagne, de Stockholm pour vous annoncer ma pause estivale. Ce billet ne sera qu'une immense pensée pour ceux qui souffrent, parce qu'on a nous aussi connu cette fois-ci et/ou celle d'avant la peur de ne pas revoir quelqu'un qui était (presque) au mauvais endroit au mauvais moment. Et qu'on n'arrive presque plus à se réjouir quand les nouvelles arrivent enfin, finalement bonnes. Parce que nous ne sommes plus immunes à la peine à des autres, parce que l'autre peut être nous, demain et qu'on ne peut plus faire l'autruche et l'ignorer.
Si ce qui s'est passé à Nice pouvait enfin faire réfléchir les médias et les utilisateurs des réseaux sociaux qu'il faut vraiment stopper cette escalade de rumeurs et de commentaires inutiles, on pourrait peut-être cesser d'ajouter la honte à la douleur. Parce que chaque événement nous tue à petit feu, que nous restera-t'il quand nous aurons perdu la dignité? Celle de ne pas surenchérir, de ne pas mettre tout le monde dans le même panier et de ne pas se rejeter les fautes les uns sur les autres.
















jeudi 14 juillet 2016

deux films en passant

Je n'ai pas été éblouie au cinéma depuis Julieta d'Almodovar mais je voulais vous parler de deux films vus récemment. L'effet aquatique, film franco-islandais de Solveig Anspach (décédée l'été dernier) est une comédie, genre qui n'est pas celui vers lequel je me tourne d'emblée. Mais j'ai du mal à résister à un titre aquatique. Bien m'en a pris car j'ai aimé cette comédie sans prétention qui se passe en deux lieux différents: une piscine de Montreuil, puis l'Islande, décidément très à la mode en ce moment. La première partie est drôle, grâce à la galerie de personnages que forme le personnel de la piscine. Le plus jeune m'a fait penser à Orelsan puissance 10 dans sa façon de parler. J'ai beaucoup aimé (vous vous en doutez) les scènes purement aquatiques, celles qui ressemblent à un ballet pendant lequel Samir (joué par Samir Guesmi) regarde le corps de celle dont il est amoureux et qu'il a choisi comme maître-nageuse, prétendant ne pas savoir nager. Et puis, j'ai aimé retrouver ces vieux paniers où on posait nos habits, je suppose que ce système n'existe plus du tout, remplacé désormais par des casiers. La partie en Islande est plus tendre et donne évidemment l'occasion de découvrir de beaux paysages. Bref, c'est un film que je recommande surtout aux amoureux/ses des piscines (Clara, il est peut-être pour toi, ce film). Les deux acteurs principaux, sont très bons et Florence Loiret-Caille joue la boudeuse à la perfection (et j'ai des années d'expérience d'ado boudeuse derrière moi, je suis bon juge en la matière). 

Date de sortie 29 juin 2016 (1h 23min)

J'ai vu aussi le film irlando-cubain Viva de De , bien moins drôle qui raconte l'histoire d'un jeune coiffeur pour travestis qui décide de passer une audition pour le devenir lui aussi. Lors de son tout premier passage sur scène, un homme l'agresse: c'est son père qu'il ne connait pas. Alors que je croyais que le film serait sur le travail du jeune homme en tant que chanteur travesti, il est surtout centré sur les liens difficiles entre ce père alcoolique et violent et ce jeune homme qui semble avoir besoin de recréer une famille. Je n'ai pas été emballée par l'aspect familial alors que les scènes de chant m'ont vraiment plu, elles font forcément penser à Almodovar. Une déception donc. 

Date de sortie 6 juillet 2016 (1h 40min)

mardi 12 juillet 2016

La danse des paons de Sharon Maas

Je continue de piocher dans ma PAL et cette fois, c'est une auteure de Guyane Britannique qui est sortie du chapeau, une première pour moi. Elle nous raconte l'histoire de Rita, guyanaise aux allures de garçon manqué élevée par son père et sa belle-mère après la mort de sa mère. La belle-mère est acariâtre (forcément) et son arrivée dans la maison familiale bouleverse la vie de Rita qui a jusqu'à présent été laissée très libre de ses mouvements. Quand la belle-mère tombe enceinte, elle fait comprendre à Rita que son père ne l'aimera plus, maintenant qu'il va avoir ce qu'il veut : un fils. Mais il faut croire que la méchanceté est toujours punie puisqu'elle donnera naissance à Isabelle, et encore seulement après avoir perdu le premier enfant qu'elle portait. Rita va s'attacher à Isabelle, un peu contrainte et forcée d'ailleurs. On continue à suivre ces deux soeurs dans l'âge adulte et Rita va découvrir qu'il est bien difficile d'avoir une soeur reine de beauté. 
J'avais choisi de me procurer ce roman parce qu'il se passe en partie en Inde, pays auquel je ne peux résister en littérature. C'est un roman qui ravira ceux qui aiment les contes de fée, on y retrouve tous les éléments: la belle-mère détestable, la soeur qui ne l'est pas moins, la protagoniste que personne ne voit et dont le coeur se brise, les pères qui ne savent pas s'occuper de leurs filles (et qui ne font pas non plus preuve de beaucoup de volonté) et le prince charmant.  Mais il y a aussi la seconde partie, celle où Rita découvre l'Inde ou plutôt le pire de l'Inde puisqu'elle se retrouve mêlée à une affaire de kidnapping et de prostitution. Je ne peux pas dire que j'ai été emballée par ce roman parce qu'il est trop caricatural pour moi mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'il plaira à de nombreuses lectrices. 

Publié en 2003 chez Flammarion et en poche aux éditions J'ai Lu.

A conseiller à celles qui aiment à la fois les contes de fée et Alice de la bibliothèque verte (Rita se fourre dans des situations compliquées). 



dimanche 10 juillet 2016

Le Montmartre secret



Je ne suis pas très originale dans mes goûts parisiens: je ne connais pas Paris comme ma poche, loin s'en faut, mais Montmartre fait partie de mes quartiers préférés. J'ai découvert l'itinéraire Le Montmartre Secret qui démarre devant cette maison et j'ai décidé de le suivre cette semaine, en charmante compagnie. Un très beau moment, agrémenté la veille par des retrouvailles avec Laure. Voici un résumé de cette balade en images. Avec de l'art d'abord, la statue hommage à Marcel Aymé et à son Passe-Muraille et un graffiti qui a un look à la Jean-Paul Gauthier:


Difficile de rater celle qui vécut à Montmartre et qui y repose: 

Le célèbre mur des "Je t'aime" :

Pour finir, nous avons hésité entre le musée de l'Erotisme et celui de la Vie Romantique, d'après la photo, vous allez facilement deviner quelle décision fut prise (c'est d'ailleurs un bel endroit pour y prendre un thé): 



Merci à celle qui fit de cette balade un moment particulièrement délicieux.
A déconseiller aux susceptibles (vous pouvez croiser des peintres qui vont vous proposer de faire le portrait de celle qui vous accompagne, et qui, quand vous vous insurgerez de savoir pourquoi on le lui propose à elle et pas à vous, tenteront de se rattraper en disant que la jeune femme a de la chance de ressembler à sa mère.. qui bien sûr, n'est pas sa mère). Il a eu de la chance, j'étais particulièrement de bonne humeur ce jour-là. 



jeudi 7 juillet 2016

The Five , série TV créée par Harlen Coben

Mark, Danny, Slade et Pru étaient des amis d'enfance, unis comme les doigts de la main (ça tombe bien si on prend en compte le titre). Mais vous savez compter, il manque un prénom pour faire à la fois la main complète et référence au titre. Il y a vingt ans, le petit frère de Mark, Jesse, a disparu. Son enlèvement a été revendiqué par un pédophile qui a toujours dit l'avoir tué. Son corps, néanmoins, n'a jamais été retrouvé. Quinze ans après donc, on retrouve l'ADN de Jesse sur une, puis deux scènes de crime. Mark et sa mère commencent à croire à nouveau qu'ils reverront un jour Jesse. 
J'ai lu quelques romans d'Harlen Coben dont ma soeur raffole mais à part un que j'ai adoré et dont bien sûr, j'ai totalement oublié le titre, je n'ai pas aimé le reste. Mais je ne suis pas étonnée qu'il réussisse à me convaincre sur une série. Certains trouveront peut-être qu'il y a un peu trop de rebondissements mais ce ne fut pas mon cas. Certains personnages sont peut-être moins crédibles que d'autres (je pense à Slade) mais l'ensemble m'a convaincue et nous avons dévoré les dix épisodes à vitesse grand V. Aucune suite ne semble prévue et c'est bien ainsi: il est temps de se rappeler qu'une saison peut suffire, mêmesi Coben laisse planer le doute. Il faut dire ques les audiences ont chuté tout au long de la diffusion de la série en Grande-Bretagne.  On retrouve dans cette série Tom Cullen dont je vous ai déjà parlé car il fut le soupirant de Mary dans Downton Abbey et joua dans un épisode de Black Mirrors. J'ai un petit faible pour ce beau ténébreux. 

Sortie: avril 2016 sur Sky one et en mai 2016 sur Canal +. 

Merci à ma compagne de série d'avoir suggéré qu'on regarde The Five
A conseiller aux amateurs de suspense (et de beaux ténébreux faisant un jogging à une allure que je ne suis pas près d'égaler). 


mardi 5 juillet 2016

Bad monkeys de Matt Ruff

Jane Charlotte explique au psychiatre chargé de son cas pourquoi elle a tué plusieurs personnes: selon elle, elle fait partie des "Bad Monkeys", organisation qui combat le mal en tuant des hommes qui ont commis des actes néfastes à la société. Grâce à son pistolet qui simule une attaque cardiaque, le meurtre ressemble à une mort naturelle. Elle dévide la bobine de son explication abracadabrantesque qui commence au premier contact avec les Bad Monkeys, qui utilisent des moyens très simples pour interférer avec ses membres ou futurs membres, choisissant des programmes de télévision adaptés à ce qu'ils attendent de ses membres. Par exemple, lorsque Jane Charlotte doit se rendre à Las Vegas, mais refuse ce choix, ne sachant pas qu'une mission l'attend, elle verra défiler sur son écran trois émissions consacrées à cette ville. Les dirigeants de ce groupuscule savent tout d'elle et elle se rend compte que ces actions passées ont été enregistrées. Big Brother est là.
On sent très vite l'influence de grands classiques dans ce roman, Philip K.Dick en tête. Certains personnages sont allégoriques et se nomment True ou Love en VO. Le lecteur cherche des indices dans la version que Jane Charlotte soumet au psy. Je n'aurais jamais acheté ce roman parce que la science-fiction me plait rarement (mais ça arrive tout de même) et parce que la couverture m'avait fait penser à un roman pour ados. La différence de tonalité entre les couvertures françaises et américaines est d'ailleurs étonnante. Je ne regrette pas du tout d'avoir découvert la plume de Matt Ruff qui est un vrai raconteur d'histoires. Il nous ménage du suspense et des retournements de situation jusqu'à la fin, même si celle-ci ne m'a pas convaincue dans la forme. J'ai trouvé l'idée bonne mais pas assez finement travaillée.


  • Publié chez 10/18 le 21/01/2010
  • Traduit par : Laurence VIALLET- 304 pages

Merci à mon amie Nathalie et à sa fille Léa qui m'ont rapporté ce roman de Londres.
A conseiller à ceux qui aiment la science-fiction qui a des allures de thriller. 


dimanche 3 juillet 2016

Envoyée spéciale de Jean Echenoz

Constance s'ennuie avec son mari. D'ailleurs, elle s'ennuie dans sa vie. Parfois, elle prend un amant mais il faut bien l'avouer, un amant, ça va un moment et ça ne remplit pas une vie. La Vie avec un grand V commence pour elle quand elle se fait kidnapper. Elle fait ami-ami avec ses ravisseurs qui de leur côté ont vite un petit faible pour elle. 

Ce roman ne se réduit pas à une intrigue car il est construit sur des histoires parallèles qui convergent en différents points. Ce n'est pas facile de réussir un roman cocasse et Jean Echenoz s'en sort bien, bien mieux que Romain Puertolas à mon humble avis. On ne s'ennuie pas, les personnages sont truculents tout en étant attachants et l'auteur joue avec l'emploi du "on", immergeant ainsi le lecteur dans le récit. Bien sûr, la voix et la lecture de Dominique Pinon ajoutent un peu à l'aspect cocasse. On est très loin des romans d'Echenoz que j'avais lus, mon préféré restant 14, et si l'auteur avait encore des choses à prouver, on pourrait dire qu'il a réussi à faire ses preuves. Mais comme chacun le sait, c'est loin d'être la cas et c'est à mon avis, d'autant plus courageux de s'éloigner du sentier où on l'attendait. 

Date de parution : 
08 Juin 2016- Durée : 6h39

Merci à Audiolib.
A conseiller aux amateurs de belles plumes loufoques. 


Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...