samedi 16 juin 2018

La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez

Josef Mengele arrive en Argentine en 1949, libéré, pense-t'il, des menaces qui pèsent sur lui, le médecin d'Auschwitz, en Europe. L'Allemagne se reconstruit sans les nazis en fuite, mais avec ceux qui ont habilement su cacher leur passé. Mengele espère que l'Europe aura d'autres chats à fouetter que de le poursuivre en Amérique Latine mais il a tort. Il doit sans cesse disparaître et renaître ailleurs pour échapper à ses poursuivants, ceux qui pensent que la paix ne s'obtient qu'en condamnant les anciens bourreaux. 

J'ai beaucoup lu sur les camps quand j'étais ado parce que mon père possédait un certain nombre de témoignages sur le thème mais je me rends compte que n'avais jamais lu de roman ou d'essai sur la traque de nazis ou tout simplement sur que furent leurs vies après la guerre. A ce titre, j'ai trouvé ce livre intéressant car on ressent bien la paranoïa grandissante de cet homme traqué et son besoin, à la fin,  de sentir de la chaleur  humaine autour de lui. C'est probablement ce qui est annexe à Mengele qui m'a le plus intéressée, ces traques menées ici et là, celles qu'on tente réellement de mener à terme, celles que le gouvernement préfère voir avorter car l'ancien nazi a collaboré pour lutter contre le communisme. J'ai découvert par exemple le caractère controversé du rôle de Simon Wiesenthal dans l'arrestation d'Eichmann. C'est un sujet difficile à traiter et je ne sais pas quel est le meilleur moyen de l'aborder mais j'ai trouvé que c'était un peu trop froid, trop clinique, ce qui, d'ailleurs, m'a semblé en totale contradiction avec la fin, bien trop moraliste. Je crois qu'il ne faut pas prendre le lecteur pour un idiot et lui écrire noir sur blanc le message qui apparaissait déjà clairement dans le récit. Oliviez Guez lit son propre roman; il faut un certain temps pour s'adapter à sa voix monocorde mais finalement, il m'a semblé que ça allait bien avec sa plume.
Publié le 14 mars 2018- 5h48. Prix Renaudot 2018. 

Merci à Audiolib
A conseiller à ceux qui veulent en savoir plus sur ce que sont devenus certains nazis après la guerre.

14 commentaires:

  1. Ah... ton avis me refroidi : j'ai tenté de le lire en version papier car je l'avais offert à mon homme (qui a beaucoup aimé) mais le côté froid m'a arrêté assez vite et je comptait le reprendre en audio mais ce que tu dis sur le lecteur (encore un auteur qui lit...) ne me parait pas très engageant... on verra bien, ça ne sera pas une priorité ;-)

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    1. Je pense que la version audio m'a davantage plu que ne l'aurait fait la version papier. C'est vrai que le ton du lecteur/ auteur est froid mais c'est surtout le texte qui l'est.

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  2. Je suis plus enthousiaste que toi. Je l'ai lu comme une enquête journalistique, la froideur de la narration ne m'a donc pas dérangée. En revanche, je te rejoins sur l'interprétation.

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    1. Dérangée n'est pas le mot. Disons que ça ne m'a pas permet d'être embabllée.

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  3. j'ai beaucoup aimé… en version papier. Moi j'aimerais aussi savoir ce que sont devenus le cercle proche des amis, leurs familles, leurs descendants… à l'heure actuelle!

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    1. Moi j'avoue que son destin a lui m'a suffi. Il me semble qu'il avait tant coupé les ponts avec la famille que ce n'était pas si important.

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  4. Lu et chroniqué il y a quelques semaines et... même avis que toi !

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  5. J'ai parfois l'impression d'avoir beaucoup lu sur la Seconde Guerre mondiale mais je m'aperçois régulièrement que j'ai encore bien des choses à découvrir. Cela a été le cas avec "Max" de Sarah Cohen-Scali ou "Kinderzimmer" de Valentine Gobby par exemple.

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  6. Tu as raison, c'est un peu froid comme récit.

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    1. Et je n'arrive pas à savoir si c'était la bonne solution. Peut-être que oui.

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