jeudi 21 juin 2018

La chance du perdant de Christophe Guillaumot

Renato, dit le Kanak, est un beau géant qui adore menacer les vilains d'une paire de gifle amicale et affubler ses camarades du surnom de "gros chameau". Comme son supérieur qui répond au surnom de Six, il est arrivé au SRPJ de Toulouse pour y être mis au placard, un placard qui consiste officiellement à réprimer les fraudes de jeu. En fait, ils pourraient tout aussi ne rien faire car on n'attend pas grand chose d'eux. Mais ce n'est pas du tout du genre de Renato de se tourner les pouces. Quand un homme est retrouvé mort dans un compresseur à déchets, la police pense à un suicide. Jusqu'à ce que ce son visage se retrouve sur une oeuvre murale de la ville. 
J'ai trouvé la lecture de ce polar agréable pour deux raisons essentielles : j'en ai aimé les personnages, particulièrement le Kanak, et j'ai trouvé les différents milieux décrits originaux et intéressants. Je suis tellement naïve (là, c'est vrai, ça frôle la stupidité) que je n'avais jamais imaginé que nos déchets étaient triés par des humains et le personnage de Miss May, qui travaille dans un centre de tri de déchets est à ce titre passionnant et l'est doublement puisqu'elle est aussi graffeuse. Je pense que ce livre aura au moins pour conséquence de me faire réfléchir au contenu de ma poubelle. Le milieu des jeux d'argent est aussi intéressant car il regroupe des pratiques aussi variées que le loto-bouse, dont j'ai pour la première fois entendu parler en Auvergne, ou des paris bien plus dangereux pour les participants en passant par la simple triche au casino. Ce n'est pas un roman à lire si vous aimez les rebondissements à répétitions mais il a d'autres atouts. Et vous verrez que Six a une manière très particulière (entre autres manières) de se faire mal et je ne peux que le plaindre de son allergie, qui serait un supplice pour moi. J'ai un peu moins aimé la phrase moralisatrice suivante (un peu de nuance dans la morale ne nuit jamais) : 
Détenu ou visiteur, c'est toujours avec plaisir que l'on retrouve sa liberté : poser un pied dehors et entendre la porte blindée se refermer derrière soi, sentir le vent frapper son visage, respirer l'air vivifiant et oublier cette sensation d'enfermement. Quiconque n'a pas connu cette ambiance oppressante est incapable de comprendre ce que représente une journée de prison et encore moins d'évaluer une peine juste et adéquate en punition d'une infraction. 

Publié en octobre 2017 chez Liana Levi. 340 p. 

Merci aux club des explorateurs du polar de Lecteurs.com et à Liana Levi. 
A conseiller aux amateurs de "milieux". 


8 commentaires:

  1. Je l'ai croisé plusieurs fois à des salons à Toulouse, mais je ne me suis jamais laissé tenter, il faudra peut-être que j'essaie au moins une fois de le lire. Tu n'as pas l'air plus emballée que ça...

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    1. Effectivement, c'est sympa mais pas indispensable.

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  2. Clairement, la nuance est indispensable pour moi dans un roman, qu'elle concerne la morale ou autre chose d'ailleurs.

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    1. J'avais pourtant l'impression que sur certains sujets, tu aimais bien parfois qu'on y aille avec des gros sabots, quand c'est fait exprès. Pour la morale, ça me partait plus indispensable mais nuance ou pas, je déteste qu'on me fasse la morale.

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  3. Une plongée dans le milieu qui parait intéressante.

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