mardi 19 décembre 2017

La porte de Magda Szabo

La narratrice est une jeune écrivain hongroise qui est la patronne d'Emerence, femme âgée d'un abord pour le moins rugueux. Pendant vingt ans, ces deux femmes vont tisser des liens extrêmement forts sans pourtant se comprendre. Et si l'une entre dans le quotidien de l'autre, l'inverse ne sera pas vrai pendant très longtemps.
Ce livre n'est pas un roman mais le récit autobiographique de Magda Sazbo. Pourquoi l'a-t'elle écrit? Je suppose que ce livre a pour elle une vertu expiatoire puisqu'elle se sent visiblement coupable de ne pas avoir protégé l'intimité de son employé de maison, et par là-même, de l'avoir menée à la mort. Ce livre ayant été traduit dans de nombreuses langues, je suppose que ce n'est pas sa seule fonction, qu'il a aussi une valeur plus universelle. Plusieurs aspects me gênent dans la publication de ce roman. Tout d'abord, je n'aime pas qu'on écrive sur des personnes qui n'ont pas choisi d'être ainsi mise à l'honneur. Qu'Emerence soit décédée n'y change rien, voire même empire l'acte: on comprend que toute sa personnalité allait à l'encontre de la publication d'un livre.  D'autre part, cette histoire m'a rappelé L'Elégance du hérisson et le personnage stéréotypé de la concierge. Bref, je suis passée d'autant plus à côté de ce roman que vraiment, les histoires mettant en scène des chiens ne sont pas pour moi, c'est en  tout cas la leçon que je tire de cette lecture qui n'aura donc pas été vaine. Le point positif est tout de même cette belle couverture (qui s'oppose d'ailleurs à l'affreuse couverture de chez Viviane Hamy). 

Publié en janvier 2017 en livre de poche. 350 pages. 

Merci à Galéa pour ce cadeau d'anniversaire. 
A déconseiller à celles que l'autofiction agace profondément. 

21 commentaires:

  1. J'ai lu de toutes sortes d'avis sur ce livre, de franchement enthousiastes (j'en fais partie), à plus mitigés, voire agacés par les personnages, mais c'est la première fois que je lis un avis négatif sur l'aspect et la portée autobiographiques de ce livre. Intéressant comme point de vue.

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    1. Disons qu'il y a ce que certains lecteurs supportent et ce qui est insupportable pour d'autres.

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  2. J'ai lu deux billets très positifs récemment sur ce roman (?). Je n'avais pas compris qu'il s'agissait d'un récit autobiographique, en tout cas pas complètement.

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  3. Ce livre m'est tombé des mains il y a quelques années... il est sorti en 2005, mon souvenir n'est plus très frais, mais je crois que tu mets le doigt sur ce qui m'avait déplu.

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    1. Ah je vais tenter de retrouver ton billet si tu en as fait un.

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  4. Mon problème durant cette lecture est que je ne pouvais faire abstraction de l'agaçante narratrice, et je suis donc passée à côté d'Emérence

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    1. Cette narratrice bourgeoise est effectivement insupportable!

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  5. je l'avais noté depuis le billet enthousiaste de Galéa, mais tu viens de me refroidir...

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  6. Tu n'as pas trouvé grand chose à sauver de ce roman on dirait. Une mauvaise pioche ça arrive malheureusement.

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  7. Les avis sont mitigés je vais donc vers plus de sécurité ! ;-)

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    1. Parfois, les avis mitigés m'intriguent plus que les autres.

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  8. Heu, comment dire, même les chroniques sur ce livre je ne capte déjà rien alors...pas pour moi de toute manière !

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    1. Je commence à me poser des questions: soit tu ne comprends pas ce que j'écris, soit j'écris à la Musso. :)

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  9. J'aime la façon dont tu en tires du positif.

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    1. Oui, tu vois, je suis une fille extrêmement positive.

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  10. Oh ! Ton billet me surprend, d'abord parce que j'ai été fort touchée par ce roman et ensuite, ou en même temps plutôt, parce que je l'ai lu comme une fiction et non comme un récit autobiographique ou autofictif comme tu l'appelles.
    Reprocherais-tu à Flaubert d'avoir décrit Félicité dans "Un coeur simple" ? Il me semble que Magda Szabo rend hommage à Emerence et montre la narratrice sans complaisance.
    Tu m'as fait rire à propos du chien ;-).

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  11. Je ne connait pas suffisamment l'histoire qui entoure un Cœur Simple pour juger. L'écriture peut être autant salvatrice pour l'auteur qu'insupportable pour celui ou celle qui n'a pas choisi d'en être l'objet. Ensuite, tout dépend du degré utilisé pour romancer. Mais je suis sans pitié envers le pillage de vie à des fin artistiques sans l'avis de l'intéressé. Tout est une question de point de vue.

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  12. Je l'ai lu il y a plusieurs années et j'avais beaucoup aimé, j'ai d'ailleurs ensuite lu d'autres livres d'elle. Mais je ne me souviens plus trop des détails aujourd'hui.

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