jeudi 1 février 2018

La salle de bal d'Anna Hope

Contrairement à la musique, il a été démontré que la lecture pratiquée avec excès était dangereuse pour l'esprit féminin.

Nous sommes en 1911 dans le Yorkshire. Ella, ouvrière dans une filature, casse un carreau, désespérée par la situation de ses collègues. C'est ce l'on appellerait de nos jours, très familièrement, un "pétage de plombs". Parfois, ça fait du bien mais elle le paie cher, là voici internée à Sharston. Elle y découvre des personnes de tous les âges et de tous les milieux, même si les plus aisés sont normalement internés dans des établissements privés. Celle qui deviendra son amie, Clem, déteint dans le paysage puisqu'elle est élégamment vêtue et ne sort pas de ses livres. Mais l'univers n'est pas uniquement féminin ; le vendredi, hommes et femmes se retrouvent dans la salle de bal, à condition d'avoir été appelés. 
J'avais lu le précédent roman d'Anna Hope et j'avais eu l'impression que tout le monde l'avait aimé, sauf moi. Je m'y étais ennuyée, n'arrivant pas à m'attacher à ces femmes, touchée néanmoins par un ou deux passages. J'ai donc hésité mais le thème de celui-ci, le traitement des patients dans les asiles d'aliénés me tentait beaucoup. Le fait qu'il arrive entre mes mains par le biais du Prix Elle des lycéennes a précipité ma lecture. Tout commençait bien, la description de l'usine de filature et l'arrivée d'Ella à l'asile m'ont intéressée. Mais très vite, l'auteure centre toute son attention sur quatre personnages, Ella, Clem, John, trojs patients et un médecin. Or, j'aurais aimé en apprendre davantage sur la gestion des lieux plutôt que de ne suivre que le parcours d'un médecin raté mélomane, qui rêve de se faire remarquer par Churchill pour ses projets eugénistes. Certains morceaux de l'intrigue m'ont semblé bien convenus et je n'adhère pas à l'écriture. Et comme avec Ces rêves qu'on piétine, j'ai été gênée par la fausse lettre attribuée à Churchill (j'ai tout de même appris ici qu'il fut porté sur l'eugénisme). Si je finis pas lui laisser une dernière chance, je la lirai en version originale pour voir si l'effet est le même. Me voilà donc bien seule à rester insensible à la plume et aux intrigues de cette auteure. Sur le même thème, j'ai de loin préféré La disparition d'Esme Lennox de Maggie O'Farrell. 

Sorti en août 2017 chez Gallimard- 400 pages

Merci au Prix des lectrices de Elle des lycéennes (j'ai hâte d 'avoir les retours de mes élèves).
A conseiller à tous puisque je suis la seule à ne pas être emballée.  

19 commentaires:

  1. Ce n'est peut-être pas une auteure faite pour toi .. J'ai été prise par cette lecture du début à la fin et j'avoue que ce qui est décrit du fonctionnement de l'asile m'a suffit ! (mais je ne ferais pas de comparaison avec "la disparition d'Esme Lenox" qui est en effet supérieur.)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense que l'explication tient dans ta première phrase.

      Supprimer
  2. J'adore ta dernière phrase! J'hésite car j'ai l'impression d'avoir déjà lu sur ces gens enfermés il y a un siècle. A voir, donc. Faut que je pense à venir te voir ensuite;.. ^_^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Surtout si tu n'aimes pas, je me sentirais moins seule!

      Supprimer
    2. Pour Esme, j'avais déjà eu une interrogation à la fin... ^_^

      Supprimer
  3. je l'ai encore dans ma Pal mais tu freines mon envie là , j'ai comme toi beaucoup aimé Esmé Lennox alors on verra

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. IL faut dire qu'Esme, je l'avais lu en VO, peut-être que ça joue.

      Supprimer
  4. Je commence la lecture de ce roman ce soir. J'espère qu'il me plaira plus qu'à toi ! J'ai beaucoup aimé Le chagrin des vivants.

    RépondreSupprimer
  5. Il me tentait mais tu me refroidis quelque peu.

    RépondreSupprimer
  6. Il ne me tente pas, et là, encore moins!
    J'aurais plutôt envie d'aller du côté du Maggie O'Farrell!

    RépondreSupprimer
  7. Je ne sais pas si c'est bon que tu t'obstines. Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison, l'obstination n'est pas une bonne idée. ;()

      Supprimer
  8. Déçue aussi.
    As-tu lu 'Hôpital psychiatrique' de Raymond Castells ?
    Y a pas le côté bluette qui m'a agacée dans ce roman d'Anna Hope.

    RépondreSupprimer
  9. Ha ha ha, moi aussi je trouve ta dernière phrase très drôle !
    Comme tu le sais, Anna Hope fut pour moi la révélation de 2017, j'ai préféré le chagrin des vivants mais adoré aussi La salle de bal...
    C'est peut-être aussi ce genre de livre que tu n'aimes pas...le roman à partir de l' Histoire et de faits réels...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si, ça je peux aimer. Parce qu'elle ne mélange pas tant faits réels et fiction qu'elle ne crée à partir d'un contexte historique. Franchement, je suis bien en peine d'expliquer les raisons de mon ennui.

      Supprimer

Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...