Disons pour commencer qu'ils ont un point commun, ils tiennent sur les épaules de deux acteurs qui jouent dans la démesure et que cette démesure leur sied à merveille. D'ailleurs, je ne suis allée les voir que pour ces deux acteurs, Joaquim Phoenix dans un cas, Vincent Cassel dans l'autre.
Dans L'homme irrationnel, Joaquim Phoenix incarne un professeur de philosophie qui arrive sur un nouveau campus américain, précédé de sa réputation. Si je vous dis que Joaquim Phoenix parvient à rester séduisant malgré une énorme brioche, vous ne me croirez peut-être pas, et pourtant... J'ai aimé ce Woody Allen parce qu'il repose sur un acteur qui ne cesse de m'impressionner, mais pas seulement. Emma Stone est comme toujours juste et le lieu dans lequel se déroule l'action, un campus américain huppé, a grandement contribué au plaisir que j'ai ressenti. C'est une réflexion très intéressante sur la différence entre nos valeurs et nos actes et sur l'attrait qu'exercent certains statuts sur d'autres (le prof d'université sur son élève, et vice-versa par exemple). Et c'est drôle.
Sortie: le 14 octobre 2015
Etonnamment, Mon roi de Maïwenn est drôle lui aussi. Vincent Cassel y incarne un homme "larger than life" comme dirait les anglais. Il fait tout avec passion, aimer, tromper et se faire pardonner, fait preuve d'une mauvaise foi absolue et fait sombrer le personnage féminin joué par Emmanuelle Bercot dans un mal-être dont elle n'était pas coutumière. Pour moi, ce film est aussi une réussite en grande partie grâce à Cassel, taillé pour ce rôle, qui sait à la fois nous charmer, nous agacer et nous faire rire. Mais aussi parce qu'en emmêlant la douleur physique et mentale de la femme, Maïwenn réussit à donner corps à la souffrance. Et cerise sur le gâteau, elle a eu un coup de génie en donnant à Louis Garrel (Louis, je regrette tout ce que j'ai dit sur vous dans un billet précédent), le rôle du frère à la fois prévenant et drôle. Il y excelle.
Sortie: le 21 octobre 2015
A conseiller à ceux qui aiment la démesure et les acteurs charismatiques.
Merci à ma compagne de ciné avec qui les discussions post-séances sont toujours un régal (et l'honnêteté m'oblige à avouer qu'elle fut aussi enthousiaste que moi sur le Woody Allen mais moins sur Mon Roi).