vendredi 26 mai 2017

Une présence idéale d'Eduardo Berti

Avant qu'Eduardo Berti ne fasse une résidence au CHU de Rouen dans le cadre du festival Terres de Paroles, je n'avais jamais entendu parlé de lui. Mais il est un peu devenu le chouchou de ce festival auquel il participait cette année pour la troisième fois. Et on le comprend aisément en la rencontrant: Eduardo Berti est la gentillesse et l'humilité incarnées. Il est sans doute aussi doué d'une profonde empathie puisqu'à la lecture de son nouveau roman, le premier écrit en français, j'ai été particulièrement touchée par les situations décrites. Et pourtant, l'idée de suivre une cinquantaine de témoignages différents, dont il faut préciser que ce sont des témoignages romancés car le livre est bien un roman, ne m'enchantait guère. Ce sont toutes ces voix qui vont de la lectrice de l'hôpital au seul infirmier, en passant par la secrétaire médicale, qui donnent une âme au service de soins palliatifs du CHU. On perçoit à la fois la dureté du travail mais aussi les conditions particulières qui font que les infirmières ont beaucoup plus de temps à consacrer à chaque patient. Je pense que même si, comme moi, vous n'êtes pas particulièrement friand des romans hospitaliers, celui-ci vous touchera car c'est aussi, à mon avis, un livre sur l'humanité, porteur d'un optimisme qui fait du bien: l'homme n'est pas toujours un loup pour l'homme. Chacun y trouvera une histoire qui le touchera particulièrement, une histoire d'amour peut-être ou au contraire, celle d'une mère qui refuse jusqu'au dernier moment de revoir son fils. 
Il n'est pas certain qu'Eduardo écrive à nouveau en français puisqu'il explique que cette fois, les témoignages recueillis lors de sa résidence étaient en français et qu'il lui est apparu vite artificiel de les traduire, mais il pourrait tout à fait le faire: sa langue est simple mais pas simpliste et agréable à lire. Si vous avez l'occasion d'entendre Eduardo parler de son roman, je vous conseille d'y aller, il parle très bien de son expérience dans le service palliatif et on sent que cela l'a profondément marqué. 

Publié en mars 2017 chez Flammarion- 176 pages. 

Merci au Festival Terres de Paroles de m'avoir fait découvrir cet auteur mais aussi cet homme.
A conseiller à tous, vraiment. 


8 commentaires:

  1. L'idée est passionnante. Je suis curieuse de le lire et de savoir si ça tient bien la route du début à la fin...

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  2. Inutile de te dire que la rencontre avec lui m'a convaincue de le lire. On sent sa profonde humanité et il est extrêmement sympathique, tellement éloigné du cynisme ambiant. Un homme que l'on aimerait connaître davantage ..

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  3. Ah ben je ne me serais sans doute jamais arrêter sur ce livre sans ton billet. Me voilà intriguée. En dehors de la thématique, je suis assez curieuse de lire cet auteur argentin écrivant en français.

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    1. Je pense qu'on ne peut pas deviner qu'il l'est en lisant le roman.

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  4. un peu comme A_girl. Le thème ne m'attire pas du tout, je ne suis pas loin d'être phobique des hôpitaux mais tu en parles bien !

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    1. Je le fus aussi. Malheureusement, parfois, la vie nous oblige à y faire de longs séjours.

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