dimanche 29 avril 2018

Love Addict de Frank Bellocq

Un blog, c'est souvent un versant de nous-même. Il y a les autres versants, ceux qu'on préfère cacher. Nos faiblesses,  nos mauvais goûts. Ou ce que les autres percevront comme du mauvais goût. Il est temps pour moi d'assumer l'une de mes faiblesses.
Je vais rarement voir des comédies au cinéma, j'en regarde même très rarement en général. Pourtant, il m'arrive d'avoir envie d'en voir, disons une tous les deux ou trois ans. Je me suis donc demandé ce qui me donnait envie de les voir et souvent, c'est leur tête d'affiche. Je suis allée voir Intouchables pour la beauté d'Omar Sy et parce que je ne résiste que très rarement aux films avec François Cluzet, sans quand il devient un agriculteur normand . Cette fois, j'ai eu envie de voir Kev Adams sur grand écran. Découvert dans Soda, je le trouvais au dessus du lot des autres adolescents de la série. Je faisais remarquer à ma fille que personne d'autre que nous ne semblait l'aimer et elle me confirma qu'elle était la seule dans son groupe de copines (évidemment, je n'ai jamais demandé aux miennes ce qu'elles pensent de Kev Adams). Nous sommes donc peut-être seulement deux à l'apprécier, et vu le nombre de personnes dans la salle à notre séance, j'ai bien peur de ne pas beaucoup exagérer. 
Je pourrais vous raconter l'histoire de ce film, ça n'aurait aucun intérêt parce qu'une seule raison vous le fera aimer, si vous l'aimez, c'est Kev Adams. Ma fille a trouvé le film "moyen". Moi, il m'a séduite (même si je suis la première à avouer qu'il ne casse pas trois pattes à un canard) parce que je trouve Kev Adams à la fois drôle et touchant. C'est en fait un show de Kev Adams, avec des passages chantés et dansés comme j'adore.  J'ai ri et surtout, j'en suis sortie avec un sourire que j'ai eu du mal à effacer.

Sorti le 18 avril 2018- 1h 33.  Avec Kev Adams, Mélanie Bernier, Marc Lavoine...

vendredi 27 avril 2018

Dans les angles morts d'Elizabeth Brundage

Elle avait croisé des gens comme lui toute sa vie. Le genre de type sorti indemne de l'adolescence, sans trace ou cicatrice visible, sans histoire apparente. 

George Clare rentre de son travail et retrouve sa femme assassinée et sa fille endormie. Il prétend évidemment qu'elle était bien vivante à son départ le matin même. Pour la police, le mari est souvent le premier suspect. La maison dans laquelle la famille Clare vivait avait déjà abrité un drame puisque les précédents propriétaires s'y étaient suicidés, laissant trois garçons à la charge d'un oncle.
J'aime souvent les histoires qui font la part belle aux maisons et ce roman ne fut pas une exception. Elle relie les Clare et les trois garçons et le destin de ces deux familles maudites. Ce qui les rassemble tous, surtout, c'est un mariage mal assorti parce qu'on le sent très vite, George Clare et sa femme ne s'aimaient plus. Ce roman qui pourrait être classé dans les romans noirs est un roman d'ambiance. On y avance petit à petit, on s'immisce dans ces vies, découvrant les failles des uns et des autres. Soyons honnête, on sent le patte féminine, les failles sont toutes masculines mais ce sont les trois garçons (un enfant et deux adolescents) qui réhabilitent la gente masculine. On sent l'ambiance s'alourdir dans les deux intrigues et la pression que subissent les femmes. Je ne m'attendais pas à une telle fin dans ce roman et j'ai été agréablement surprise. C'est un roman que je recommande, quand on a le temps, car on y entre lentement mais sûrement. C'est l'histoire d'une époque, celle au cours de laquelle les femmes restaient encore souvent à la maison, et celle d'un lieu, l'Amérique rurale. C'est l'histoire de ce qui peut se passer quand il est difficile de quitter une relation néfaste dans laquelle aucune des deux parties ne trouve plus son compte, et du poids qu'on fait porter aux enfants. 
Tous les parents sont coupables de quelque chose. On fait ce qu'on peut pour réparer. Parfois, ça marche. D'autres fois, hélas, on est obligé de lâcher. 

Publié en janvier 2018 à La Table Ronde. Traduit par Cécile Arnaud. 528 pages. 

Merci au Prix Elle des lycéennes. 
A conseiller aux amateurs de maisons "hantées". Celle-ci m'a rappelé une maison devant laquelle je passe en courant et que je ne peux revoir sans penser au drame qui s'y est un jour produit. Je me demande toujours comment on peut vivre dans un lieu autant chargé de violence. 

mercredi 25 avril 2018

Falaise des fous de Patrick Grainville (RL janvier n°10)

Tout passe! Les passions passent, la paix suit la guerre, les affaires reprennent de plus belle, le progrès fait encore un bond en avant malgré les monarchistes, les révolutionnaires fanatiques. Vous verrez qu'on finira par voler dans le ciel comme les petits oiseaux républicains. Il suffira de mettre au point la machine adéquate. L'amour dans tout ça est un divertissement, n'est-ce pas?

Ce volumineux roman embrasse presque soixante ans de l'art normand. Notre narrateur vit à Etretat et nous raconte sa vie et surtout ses rencontres amoureuses et artistiques. Entre Mathilde, la parisienne plus vieille avec qui il vécut une longue aventure plus ou moins tolérée par le mari et Anna, la fille dudit mari, avec qui il vécut une autre aventure qui lui valut les foudres du père, il nous parle de ces artistes qu'il a rencontrés ou dont il entend parler dans cette période qui va de 1868 à 1927. 
Ce roman est une déclaration d'amour à ma Normandie ou plutôt à celle de Monet, de Maupassant et de Flaubert. On y croise nombre d'artistes qui ont écrit sur et séjourné en Normandie. C'est aussi le reflet d'une époque riche en événements. Grainville réussit un acte littéraire difficile, décrire l'acte de peindre et le résultat. C'est extrêmement précis et documenté sur l'époque et les histoires de cœur, si on peut les appeler ainsi car le narrateur y parle surtout de sexe, en délicatesse et me semble-t'il, surtout par pudeur, ajoutent un soupçon d'âme à ce qui aurait pu n'être qu'une démonstration. La plume de Grainville, que je découvre avec ce roman, est agréable à lire. C'est un roman qui demande d'avoir du temps devant soi et que je recommanderais sans nul doute lors d'un séjour à Etretat. C'est tout de même très dense et certains s'y perdront sans doute. Il faut à mon avis, deux conditions pour aimer ce roman, aimer la Normandie et la peinture. 

Publié en janvier 2018 au Seuil. 646 pages. C'est une lecture commune avec ma parisienne

Merci à l'émission La Dispute (ou Le Masque et la Plume ?) sans qui je n'aurais pas remarqué ce roman.
A conseiller comme cadeau d'anniversaire à une amie avec qui on a partagé un moment à Etretat. 

dimanche 22 avril 2018

Même pas honte

Est-ce le soleil ? Cette semaine, j'ai eu envie de ressortir les robes bien sûr mais aussi la musique qui donne envie de bouger, dans une langue que je ne comprends pas mais qui est liée à la personne qui partage mes déjeuners du lundi. Ses chansons ont accompagné mon mercredi ensoleillé et mes séances d'abdo de la semaine (on n'a pas inventé mieux pour la gym) et mon dimanche matin aux fourneaux. 





Merci à mon espagnole préférée de me préparer tous les lundis des desserts qui m'obligent à faire du sport le reste de la semaine (je vais tenter la prouesse d'éliminer les calories qu'elle m'aura fait prendre aujourd'hui et demain, ça va demander des efforts !). Merci à elle de me signaler ce matin pourquoi il peut être hasardeux d'envoyer cette chanson. 
A conseiller à toutes celles qui veulent faire virevolter les robes au soleil.

jeudi 19 avril 2018

La mise à nue de Jean-Philippe Blondel (RL janvier n°10)

Je l'ai eu en cinquième. T'as eu de la chance de ne pas avoir la mère Aumont. C'est ainsi que nous nous définissons, eux et nous. Nous nous appartenons pendant quelques mois. Puis, nous nous redonnons notre liberté. 

Louis s'approche à grand pas de la soixantaine. Divorcé, père de deux grandes filles avec qui il communique surtout à distance, il est un peu perdu. Même son métier, qui semble l'avoir pourtant passionné, ne parvient plus à enrichir ses journées. Lorsqu'il reçoit un carton d'invitation pour le vernissage de l'un de ses anciens élèves, il pense d'abord ne pas y aller, puis se dit que cela lui fera une occasion de sortir et de manger gratuitement. Revoir Alexandre va bouleverser son quotidien. Le jeune homme souhaite faire son portrait. 
Que peuvent bien se confier un ancien élève et son ex-professeur, une fois émises les banalités d'usage sur leurs carrières respectives et sur l'eau, qui, évidemment, a coulé sous les ponts et creusé des rigoles sur les visages?
J'avais lu deux romans de Blondel avant celui-ci. L'un qui parlait de sa salle de classe et qui ressemblait trop à mon quotidien pour me passionner et l'autre, Un hiver à Paris, qui évoquait l'enfer que peuvent être les classes prépa et qui m'avait touchée. Jean-Philippe Blondel et moi avons un point commun, nous enseignons tous les deux l'anglais. J'ai l'impression que nous avons aussi une conception de notre métier qui se ressemble. J'ai beaucoup aimé la première moitié de ce roman qui porte essentiellement sur les liens entre un enseignant et ses élèves, ou ses anciens élèves, qui dissèque ce lien, révèle les différences entre ce que perçoivent l'élève et l'enseignant. Il se trouve que j'ai lu ce roman au cours d'une semaine où j'ai reçu de la part de mes élèves, ou des parents de mes élèves, plus de preuves de la force du lien qui nous lie que je ne peux parfois en avoir en une année. Je ne pouvais donc qu'être touchée. Parfois, on se rend compte de l'importance qu'on prend dans la vie de ceux avec qui on passe tant de temps.  Et il y a ceux qui ne montrent rien. Alexandre est de ceux-là. Savoir qu'il allait passer du temps avec Louis lui a permis de se lever et d'aller en cours et Louis n'en a jamais rien su. Il va découvrir, dans l'adulte qu'il a devant lui, un être à la fois ressemblant et différent de l'ado assis dans sa classe:
C'est après le lycée qu'ils prennent leur envol. Forment leur alliances. Montent, descendent, stagnent. Mais alors, généralement, on ne peut plus leur venir en aide, parce qu'ils ne nous adressent plus aucun signe. On ne fait que les accompagner pendant un très court laps de temps. 
Louis et Alexandre se retrouvent quand ils sont chacun à des moments importants de leurs vies, un peu perdus, l'un sur une pente descendante, l'autre sur une pente ascendante. Qui des deux va le plus profiter de ces retrouvailles? Difficile de le savoir, entre ce prof presque au rebut qui se sent désiré dans le regard de l'artiste et ce grand timide qui peut enfin dire à son prof toutes les blessures mais aussi le bonheur que ces anciens moments partagés lui ont procurés. J'ai trouvé que dans la seconde moitié, l'ensemble tournait un peu en rond mais peu importe, c'est un roman qui touchera sans doute les enseignants, surtout ceux qui, comme moi, peuvent à la fin de certaines années particulièrement intenses, ressentir un gros pincement au cœur. Ce n'est sans doute pas un hasard si après avoir lu ce roman, j'ai ressorti de vieux souvenirs musicaux qui m'ont fait rire autant qu'ils m'ont émue. 

Publié en janvier 2018. 250 pages. 

Merci à ceux qui à qui j'ai appartenu le temps d'une année, parfois plus (je crois que mon record est de quatre ans) et qui m'ont eux aussi un peu appartenu. 
A conseiller aux enseignants mais aussi tous ceux qui, d'un côté comme de l'autre de la barrière, ont un jour tissé un lien du même genre. 


lundi 16 avril 2018

Le jour d'avant de Sorj Chalandon

Michel se souvient de la tragédie de Liévin qui fit quarante-deux morts le 27 décembre 1974, quarante ans plus tôt. Son frère, Joseph, décéda le lendemain. Quand la femme de Michel meurt, toute sa mélancolie l'engloutit et il décide de commettre un acte pour lequel il va se retrouver devant le juge.
Parce que j'ai beaucoup aimé les deux premiers titres que j'ai lu de Chalandon, Mon traître et encore davantage Retour à Killybegs, j'ai longtemps cru que j'allais finir par aimer d'autres de ses romans. Je me suis d'abord penchée sur les plus anciens, puis sur des plus récents mais je crois que je n'aime Sorj Chalandon que lorsqu'il nous parle de cette Irlande qu'il chérit. J'avoue n'avoir pas trouvé grand intérêt à ce roman, si ce n'est, évidemment, le fait d'en apprendre un peu sur cette tragédie et surtout sur la manière dont elle a été gérée par les gouvernants de notre pays, mais là, on ne peut pas dire qu'il y ait vraiment une surprise à découvrir que les média préfèrent filmer la tête du premier ministre en visite que les mineurs. Quand aux passages sur la femme de Michel, je les ai vraiment trouvés ennuyeux. Bref, c'est un auteur que je sais devoir éviter (mais je l'avais compris avant d'écouter ce livre). Sur le thème des mineurs, je préfère nettement revoir Billy Elliot. Si vous allez un jour au Pays de Galle, je vous conseille la visite de Big Pit. J'imagine que des visites similaires existent dans le nord de la France. Lu par Stéphane Boucher. 

Date de parution : 
29 Novembre 2017
Durée : 
7h59

Merci à Audiolib.
A conseiller aux amateurs de drames familiaux et historiques. 
                                                               

dimanche 15 avril 2018

Mon spectacle d'avril : Arlequin poli par l'amour de Marivaux (mise en scène de Thomas Jolly)

Une fée tombée amoureuse d'Arlequin le tient prisonnier dans son château. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas tombée amoureuse de son intelligence, il est d'une bêtise qui frôle le handicap. C'est son joli minois qui a attiré la dame. Arlequin ne semble pas vraiment souffrir de la situation, jusqu'à ce qu'il rencontre Sylvia, la bergère, qui aimerait bien, elle, être amoureuse du berger qui la courtise mais il la laisse insensible. Entre Arlequin et Sylvia, c'est le coup de foudre. Et pour Arlequin, l'intelligence naît avec l'amour. 
Il faut accepter le principe que l'amour rend intelligent, ce qui n'est déjà pas une mince affaire. Il faut ensuite accepter de marier l'intrigue de Marivaux avec la farce shakespearienne, mais sans les mots et le génie de Shakespeare (mon amie me faisait remarquer que ça lui avait fait penser à du Shakespeare, et en y réfléchissant, c'est vrai que l'esprit est là). Vous aurez compris qu'au niveau du texte et de l'intrigue, je n'ai pas été emballée mais j'ai toujours trouvé Marivaux un peu fade. Par contre, saluons la mise en scène de Thomas Jolly et la prestation des comédiens car j'ai assisté à une séance scolaire et les premières minutes m'ont fait craindre le pire, la salle me paraissait très bruyante. Très vite, les élèves ont été happés par la pièce, par la musique très rythmée, par le superbe décor et les scènes virevoltantes. Et j'avoue que rarement sur une scène de théâtre, qui ne permet pas la proximité avec le spectateur, je n'ai vu aussi bien représentée une scène de premier baiser, avec la magie que peut avoir ce moment. 
J'irai avec plaisir revoir la compagnie de la Piccola Familia mais dans un autre registre. Cette pièce tourne en France depuis au moins sept ans maintenant, avec des changements réguliers dans l'intrigue. 
Vu au théâtre de l'Arsenal à Val de Reuil. 

Merci à ma collègue Michèle qui m'a conviée à cette représentation (ou plutôt qui a accepté que je m'incruste).
A conseiller pour donner envie aux jeunes de voir des classiques. 

Bonheur de la semaine: mon article sur A contre-courant d'Antoine Choplin est entré dans le top 10 de mes articles les plus consultés depuis la création du blog (il est même en 7e position). Ça me ravit. 

                                                       

jeudi 12 avril 2018

Ma reine de Jean-Baptiste Andréa

Notre narrateur a douze ans. Fils de pompistes, il a l'habitude des moqueries et des sourires en coin : il est ce qu'on qualifie pudiquement de "différent". Un beau jour, il déclare à ses parents qu'il va partir faire la guerre. Bien sûr, ses parents ne le croient pas mais le voilà parti sur les routes de Haute-Provence, où il va rencontrer Viviane, une ado qui semble très sûre d'elle mais qui va surtout l'écouter, lui parler et lui donner un rôle en se définissant comme sa reine. 

Je ne suis jamais enthousiasmée par les romans donnant la parole à des personnages d'enfants et ce roman ne fut pas une exception. Pourtant, dans son style, je le trouve réussi et je lisais dans Télérama qu'il y avait du Howard Buten dans ce roman;  je suis d'accord même si la comparaison ne me serait pas venue d'emblée. Si vous aimez les romans réalistes, passez votre chemin, nous ne sommes ici pas si loin de la fable, il y a du Petit Prince dans ce roman, dans la rencontre entre le personnage et les autres, même si ce sont des humains : la reine ou fée Viviane qui va le transformer en garçon comme les autres, le berger qui saura jouer l'ange gardien. Ce que j'ai préféré, et de très loin, c'est l'importance de l'environnement que l'on visualise parfaitement, sans me semble-t-il que ne soient pourtant donnés trop de détails. 
Lu par Guillaume Jacquemont, parfait pour interpréter un enfant. 
Paru le 14 mars 2014- 3h48  juste le temps du trajet pour amener et aller rechercher ma fille à son stage d'immersion dans l'école qu'elle souhaite intégrer l'an prochain).

Merci à Audiolib.
A conseiller aux amateurs de jeunes narrateurs. 


mardi 10 avril 2018

Underground Railroad de Colson Whitehead

Cora est esclave sur une plantation de coton. Sa vie est rythmée selon les humeurs de ses maîtres qui peuvent, s'ils le souhaitent, séparer les familles en en revendant des membres. Quand son nouvel amoureux lui propose de s'enfuir, Cora accepte et débute alors une vie de hors-la-loi.
Quand j'avais lu le résumé de ce roman en septembre dernier, je m'étais dit que ce roman sur le réseau clandestin permettant aux esclaves de s'échapper pouvait m’intéresser car si j'ai beaucoup lu sur les afro-américains toutes époques confondues, ce thème-ci, que j'ai travaillé avec des élèves, n'était finalement pas si souvent abordé en détail. Et puis, je ne sais plus ce qui, dans les billets des uns et des autres, m'a fait craindre que ce livre ne soit finalement pas pour moi. J'y suis malgré tout allée confiante. Le premier jogging avec Underground Railroad ne m'a pas donné envie de rechausser mes baskets dans la semaine, et je me suis forcé à l'écouter en voiture sur plusieurs parcours, donc un trajet de près de deux heures. Mais non, vraiment, j'ai vite eu l'impression de perdre mon temps et de m'ennuyer. Voilà donc un prix Pulitzer qui n'est pas pour moi et ce n'est pas la faute de la lectrice, Aissa Maïga, qui a le ton qu'il faut pour ce genre de roman. 

Merci à Audiolib. Publié en novembre 2017- 10h45.
A conseiller aux amateurs d'épopées.


dimanche 8 avril 2018

L'historiale Jeanne d'Arc

Je crois que je n'aime jamais autant Rouen que lorsque je la regarde à travers les yeux de quelqu'un qui la découvre. Quand mes parisiennes sont venues passer la journée à Rouen (l'une d'entre elle était déjà venue mais pas l'autre), j'ai eu envie de jouer les touristes. Nous avons donc déambuler dans les rues, sommes entrées dans la cathédrale et l'église Jeanne d'Arc, avons trouvé que vraiment, Rouen avec un rayon de soleil, ça avait du charme ! Et nous avons visité l'historiale Jeanne d'Arc, ouvert il y moins de deux ans. Nous avons toutes les trois aimé cette visite très vivante et moderne au cours de laquelle on revoit des extraits des films (pas les plus récents) sur Jeanne d'Arc. Je crois que ce que j'ai préféré, c'est de passer de salle en salle et notamment la salle dans laquelle on nous projette des éléments qui s'ajustent au décor, comme cela arrive l'été sur la façade de la cathédrale. Je ne conseillerais toutefois pas cette visite à des enfants. 
Je suis sortie, comme toujours, dubitative. Fascinée par cette histoire de jeune fille qui entend Dieu quand j'étais encore croyante, j'ai beaucoup regardé de documentaires et de films sur elle et j'ai toujours du mal à croire au fait qu'on ait pu "offrir" une armée à une jeune fille (déjà le fait qu'elle soit de sexe féminin, même si on oublie son âge, est plus qu'étonnant). 
Comme il y avait la queue à Dame Cakes, nous avons mangé des petits choux dans un endroit que connaissait l'une de mes parisiennes mais pas moi, nous vous conseillons fortement Yvonne Patisserie si vous voulez goûter de délicieux choux aux goûts variés.  

Merci à mes deux parisiennes, que vous retrouvez ici et
A conseiller à ceux qui veulent les détails du procès. Et bien sûr, à compléter par une promenade vers la place ou Jeanne d'Arc fut brûlée. Dans l'idéal, à compléter aussi par une visite d'Orléans, tout aussi charmante que Rouen. 


jeudi 5 avril 2018

Misérables ! de Michel Quint

... Ou juste marre des solitudes incompatibles, de ne pas être foutue de se contenter de la vie simple, d'avoir envie de pirates, d'enlèvements, d'éléphants et de palais orientaux, et de destins passionnés. D'être restée une sale gamine avec des audaces. Putain d'Emma Bovary. 

Laurent était policier. Depuis quelques années, il ne l'est plus mais tente de retrouver des bénéficiaires de police d'assurance qui n'ont jamais été distribuées, même des dizaines d'année après le décès du souscripteur. Il est cette fois à la recherche d'un certain Freddy qui avait une vingtaine d'années dans les années soixante-dix et qui vivait à Calais. La riche Henriette Benson, qui ne semble avoir aucun lien avec la famille plus que modeste de Freddy lui a légué une belle somme. Mais la piste semble s'arrêter en 1981, juste après l'élection de Mitterand. 
Je n'avais jamais lu de roman de Michel Quint. Je savais bien sûr qu'Effroyables Jardins, l'un de ses romans, avait été adapté au cinéma mais ça s'arrêtait là. J'ai pris plaisir à avancer dans ce roman, à découvrir Calais, ce Calais qui semble décliner à un point qu'on finit par se demander comment cette ville va se relever. Michel Quint nous emmène en parallèle dans les années quatre-vingt et il me semble que cette élection est un marqueur qui revient de plus en plus souvent dans les romans, comme le symbole de l'espoir en une classe politique qui ne reviendra plus jamais. J'ai d'ailleurs appris dans ce roman que les enseignants certifiés et agrégés avaient été de grands perdants de cette élection. Ce n'est sans doute pas le roman de l'année mais j'ai apprécié côtoyer ces personnages mis dans des situations un peu clichés de manière intentionnelle comme la fin que l'auteur compare avec une fin de roman d'Agatha Christie et c'est vrai qu'il y a de ça. L'histoire entre le héros et celle qui va le seconder est grosse comme une maison mais on n'aurait pas voulu qu'il en fut autrement. Et puis, bien sûr, il y a cette description de l'univers des migrants, qui ne laisse pas indifférent. 

Pulbié le 1er mars 2018 chez Phébus. 304 pages.

Merci à la librairie Dialogues et à son club Dialogues Croisés.
A conseiller à ceux qui veulent découvrir Calais (j'avoue que je suis très curieuse de savoir ce qu'en pensent les calaisiens). 

mardi 3 avril 2018

Equinoxes de Bernard Foglino

Ils étaient quatre à se retrouver dans ce village de bord de mer quand ils étaient ados. Trois sont partis et ont bien réussi dans la vie si l'on en croit les apparences. Eddie, lui, est resté au pays. Ils ont désormais la quarantaine bien tassée et se demandent où ont bien pu passer leurs rêves d'enfance et à quoi a servi leur vie. Oui, ça sent la crise de la quarantaine tout ça. 
Ce roman doux-amer parlera sans doute un peu aux quadras qui se demandent parfois à quoi ça a servi tout ça. Et elle est attachante cette bande d'hommes un peu perdus. L'auteur restitue bien les retrouvailles entre personnes qui se sont connues à l'adolescence, qui parfois ne se reconnaissent pas physiquement. Se retrouver face aux fantômes du passé, c'est forcément mesurer le temps passé et c'est une épreuve que les personnages pourraient peut-être éviter de s'infliger. Et l'ambiance d'une soirée qui dépasse un peu du cadre est aussi très bien restituée. 
C'est donc un roman dont il ne faut pas trop attendre mais qui se lit facilement. 

Paru le 1er mars 2018- 240 pages.

A conseiller aux amateurs des amitiés masculines. 



dimanche 1 avril 2018

Mes listes et moi



L'une de mes petites manies, ce sont les listes et là, grand bonheur, j'ai trouvé en Angleterre ce joli carnet qui me donne chaque jour et pendant trois ans, une liste à écrire. A chaque fois, trois idées et pendant trois ans, le même jour de l'année, on voit si notre liste a évolué. Evidemment, je suis fan et c'est une capsule temporelle originale. En l'achetant, je me suis dit que c'était typiquement le genre de cadeaux que je ne peux faire qu'à moi-même, tant c'est un peu étrange d'aimer établir des listes mais en le voyant, ma fille a adoré l'idée. Si je devais faire quelques listes du mois passé, je pourrais vous parler des DVD que j'ai achetés, ou tout simplement vous les montrer. Un choix assez étonnant pour moi, avec trois DVD choisis avec un but précis et pour un point commun (saurez-vous trouver l'intrus?).  Moi qui dois en acheter au maximum deux par an, voilà que j'en ai acheté quatre ce mois-ci, tous déjà vus mais que je voulais revoir. Je me suis rendue compte que je n'avais que des films étrangers à la maison et j'ai eu envie de diversifier mais aussi de les sortir de là où je les cachais et de les mettre sur mes étagères.



Je pourrais vous faire la liste des vêtements que j'ai achetés ce mois-ci mais je ne vous en montrerai qu'une partie. Avant d'aller faire les magasins, j'ai remarqué que je n'avais que du bleu foncé et du noir dans mon armoire, je me suis promis de varier les couleurs et je suis revenue avec ça !














Je peux vous donner les six chansons qui ont rejoint ma playlist. Je peux rester des mois entiers sans en ajouter car j'ai rarement des coups de cœur suffisants pour qu'écouter sur youtube ne me suffise pas.
Mes indispensables du mois furent:
- Fields of gold  (Sting)
- It's probably me (Sting)
- The shape of my heart (Sting)
- Tears in heaven (Eric Clapton)
- Just the way you are (Diana Krall)
- I'm not in love (reprise de Diana Krall, cette chanson est pour moi le summum de la mauvaise foi, j'adore)



Et dire que s'il y a un mois, on m'avait demandé si j'aimais Sting, j'aurais sans hésiter répondu non. Voilà un extrait ce que me réservent mes futures listes:




Et vous, quel est votre rapport aux listes?

Merci à Romain qui m'aura décidément permis de remplir des listes de toutes sortes.
La listographie n'est à conseiller qu'aux un peu toquées comme moi.                         

Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...