dimanche 26 février 2017

Voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue

Jende Jonga a quitté sa ville natale de Limbé au Cameroun pour réaliser son rêve: émigrer à New-York. A force de travail et d'abnégation, mais aussi grâce à l'aide financière de son cousin, il est parvenu à faire venir sa mère et son fils. Jende fait le taxi pendant que sa femme, très motivée, poursuit des études pour devenir pharmacienne. Et puis, en 2007, la chance leur sourit puisque Jende est embauché en tant que chauffeur par un riche homme affaire qui travaille pour Lehman Brothers. Il ne compte pas ses heures, obéit aussi bien au patron qu'à ses fils mais en échange, il gagne suffisamment pour mettre de l'argent de côté. Et de l'argent, il va lui en falloir parce qu'il a besoin d'un avocat pour rester sur le territoire américain. 
Vous allez dire, oui, c'est une énième version du rêve américain. Certes, mais en plus de nous présenter une galerie de personnages vraiment attachants et pourtant capables d'actions moralement répréhensibles, autant du côté des immigrés que dans la famille riche de l'employeur, Imbolo Mbue parvient à faire un tableau tout en nuances dont le dénouement est n'est pas totalement un constat d'échec. Parmi les portraits qui m'ont particulièrement marqués, il y a celui de
la femme de Jende qui travaille dur pour réussir et doit affronter les remarques acerbes d'un doyen lui disant que vu sa situation d'immigrante sans le sou, elle devrait revoir son ambition à la baisse. Et il y a Vince aussi, le fils aîné né du bon côté qui refuse de se laisser enfermé dans le moule américain. Il y a bien sûr une dénonciation pas toujours originale (mais sans doute fondée) sur le manque de culture des américains qui leur fait prendre l'Afrique pour un seul pays et penser que tous les pays africains sont proches et interchangeable. Ce roman fut pour moi une agréable surprise quand je l'ai lu et le plaisir fut décuplé par la lecture qu'en fait Julien Chatelet. C'est un lecteur qui ne m'a jamais déçue (en plus, il est charmant, j'ai eu la chance d'échanger quelques mots avec lui lors d'un précédent prix Audiolib). Lu dans le cadre du Prix Audiolib 2017. Sandrine partage mon enthousiasme. 

Un livre audio lu par Julien Chatelet- Vous pouvez en écouter un extrait ici
Traduit par Sarah Tardy
Date de parution : 
15 Février 2017

Durée : 
11h57

24 commentaires:

  1. Contente qu'il t'ait plu. Je l'ai lu en ayant à l'esprit "Americanah" de Chimamanda Ngozi Adichie. Les deux m'ont beaucoup plu et se complètent bien...

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    1. J'ai déjà lu Chimamanda Ngozi Adichie mais pas ce titre.

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  2. Certes, c'est pas original, mais tellement d'actualité et pourencore au moins des siècles je crois...

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  3. Je compte bien le lire celui-là. J'avais adoré Americanah, j'ai l'impression qu'on surfe un peu sur la même vague.

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    1. Visiblement parce que le résumé semble à chaque fois évoquer quelque chose à ceux qui ont lu Americanah.

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  4. C'est marrant on est synchro pour la publication et pour l'avis similaire, je rajoute ton lien dans mon billet

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    1. J'ai ajouté le lien au tout dernier moment quand j'ai vu que tu avais publié ton billet. ;-)

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  5. Beau billet, je retiens ce titre.

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  6. N'ayant pas aimé Americanah et ayant vite compris que ce roman serait du même tonneau, j'ai préféré faire l'impasse (à tort peut-être...).

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    1. Au vu des commentaires concernant le lien entre Americanah et ce titre, tu as bien fait.

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  7. Une amie va me le prêter et je m'en réjouis ; je suis intéressée par le thème et je n'ai rien lu dessus récemment.

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  8. je l'ai croisé plusieurs fois à la bibliothèque et je l'avais déjà noté... oui, qu'est-ce que j'attends?

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  9. J'ai beaucoup aimé et particulièrement dans cette version audio. J'y vois aussi des points communs avec Americanah (que j'ai adoré) et pourtant je pense que des gens qui ne l'ont pas aimé pourraient aimer «Voici venir les rêveurs»

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    1. Merci pour cette précision, Enna. Oui, c'est une très belle lecture d'un beau roman.

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  10. Je l'ai lu mais ne connais pas la version audio. J'ai beaucoup aimé !

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    1. En version papier, je l'avais beaucoup aimé aussi.

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  11. Comme je ne lis que des avis positifs et que j'aime beaucoup le lecteur je vais l'écouter dès lundi.

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  12. J'ai hésité à l'emprunter en version papier hier à la médiathèque puis finalement j'en ai choisi un autre. Mais je vais sans doute finir par le lire !:

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  13. Ce serait dommage de passer à côté.

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