Le pays Lointain est une réécriture de Juste la fin du monde, pièce qui fut d'abord un échec, puis adaptée au cinéma par Xavier Dolan. Lagarce est désormais l'un des auteurs contemporains les plus joués en France. Même si j'avais plutôt aimé le film, je craignais que l'excès d'hystérie qui le caractérisait soit aussi présent dans la pièce, ce qui ne fut pas le cas. C'est dans une salle à moitié vide que nous avons passé ces 4h10 de spectacle, coupé par un entracte deux heures et demi après le début de la pièce.
Louis a à peine quarante ans quand il revient dans sa ville qui n'en est pas tout à fait une, un endroit qu'on a forcément envie de quitter. Lui, d'ailleurs, est parti il y a longtemps, sans jamais revenir. Avant de mourir, Louis revient dans cet endroit et se retrouve confronté aux reproches et à l'amour de sa sœur et de son frère. La mère tente d'excuser celui qui est parti mais aussi d'expliquer la colère de ceux qui sont restés. Écrite peu de temps avant le décès de l'auteur, cette pièce m'a semblé inégale. J'ai profondément aimé la première partie, la manière dont Lagarce relie entre eux des personnes qui n'ont qu'un point commun, ils ont tous fait partie de la vie d'une même personne, j'aime cette idée de confronter la famille "subie" à la famille choisie, la dissection des conséquences pour les uns et les autres du départ d'un membre de la tribu, le travail sur la culpabilisation et l'auto-culpabilisation. Il y a une scène que j'ai particulièrement aimée car elle présentait un point de vue original, ai-je trouvé, c'est le souvenir qu'on laisse dans la tête des passants, comment un couple qui n'a en fait passé qu'une nuit et un court moment sous un parapluie peut toucher un conducteur qui ne les oubliera pas tout de suite. J'ai trouvé la mise en scène réussie, les décors esthétiques, les acteurs bons, certains très bons, comme Vincent Dissez qui joue Longue date (il y a d'ailleurs de très beaux passages sur l'amitié masculine et sur la difficulté pour les autres, la compagne ou le compagnon par exemple, de trouver sa place dans cet autre "couple"), Clémence Boué qui joue Hélène, la compagne de Longue Date et le jeune amant décédé joué par Louis Berthelémy. Je me suis par contre ennuyée après l'entracte, décrochant totalement jusqu à la tirade du frère, que j'attendais et qui m'a semblé trop longue et trouvant franchement ridicule cette idée de faire Louis se déshabiller sur scène (qu'est-ce que c'est que ce slip ?). Ce n'est pas la nudité qui m'a gênée : voir Louis de dos, nu, face au très beau décor de fond, aurait été une bonne idée si on nous avait évité la scène du déshabillage.
Vu à l'Arsenal de Val de Reuil, vous pouvez encore le voir jusqu'en 2019, les dates sont ici.
Merci à Celle qui a accepté mon idée de partager un spectacle de plus de 4h.
A conseiller aux amateurs de questionnements intenses sur la famille.
L'extrait de la pièce commence à 2mn 30.
J'ai lu "Juste la fin du monde" et j'en avais aimé la lecture mais cela ne me paraissait pas être une pièce aussi longue, de 4 H ? Je suis perplexe ! J'ai vu au festival d'Avignon, "J'étais dans ma maison", mais la froideur du spectacle avait empêché toute émotion.
RépondreSupprimerD'après ce que j'ai compris, Juste la fin du monde est effectivement une pièce bien plus courte que celle qu'il a réécrite sous le titre: Le pays lointain.
SupprimerJe déteste le théâtre de Lagarce, certainement parce que je ne le comprends pas très bien...
RépondreSupprimercette pièce ne présente absolument aucune difficulté de compréhension.
SupprimerJe ne connais cette pièce que de nom, je retiens l'idée !
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