Londres a toujours été laid. ça fait partie de son identité.
Je ne sais pas résister aux biographies écrites par Peter Ackroyd, alors que je ne suis pas fan du romancier. Ma préférée reste celle consacrée à Shakespeare. Lire la biographie d'une ville, puisque c'est le sous-titre du livre, m'intriguait. C'est en fait la bible de Londres que ce livre-là. Je ne peux évidemment pas vous le résumer, mais il aborde tous les sujets possibles concernant la capitale anglaise, du cockney dont il explique à la fois l'origine et l'évolution à l'architecture en passant pas le mal-être londonien, la disparition du brouillard tel qu'il a pu exister jusqu'au début du XXe siècle. Le tout émaillé d'exemples précis. Ce n'est pas indigeste, loin s'en faut, et c'est un exploit. Je conseillerais peut-être tout de même de ne pas le lire d'une traite. Pour prendre quelques exemples de thèmes que j'ai trouvés particulièrement bien traités et passionnants, il y a tout d'abord celui du thé vendu pour la première fois en 1650 par l'épicier Daniel Rowlinson. Cent ans plus tard, ce breuvage avait plutôt mauvaise réputation car considéré comme mauvais pour l'estomac. On dit même qu'un essayiste, William Hazlitt, mourut d'un excès de thé. D'ailleurs en ce qui concerne la boisson, les londoniens n'y allaient pas de main morte puisque durant tout le XIXe siècle, on arrêta au moins 25000 personnes par an pour ébriété.
La partie consacrée au brouillard est aussi très instructive. Personnage central des romans londoniens, il est parfait pour cacher les mystères narrés dans les aventures de Sherlock Holmes. C'est sans doute dans L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mr Hyde que le brouillard est le mieux utilisé (et je dois dire que ça m'a donné l'envie d'utiliser le thème du brouillard dans mon cours de littérature étrangère). Certains disent que le dernier vrai brouillard tel que l'ont connu les londoniens pendant des siècles eut lieu en 1904. Dans les années 1920 et 1930, ce sont les purées de pois qui s'abattent sur Londres, mais ce n'est pas du brouillard à proprement parler. Je vous conseille aussi la lecture du passage sur les confréries de mendiants qui étaient entraînés et subissaient des rites d'initiation. Vous y découvrirez aussi que c'est après le Blitz que Londres devient ce que nous connaissons (et franchement, je ne suis pas sûre que j'aurais autant aimé le Londres d'avant) et puis aussi, l'étrange coïncidence qui fait que des périodes de vandalisme eurent lieu en 1260, 1760, 1860 et 1960. Peter Ackroyd conclut sur l'une des particularité londoniennes: la ville évolue, comme toutes les capitales, avec de nouveaux quartiers et des bâtiments aux formes pour le moins particulières, et pourtant tout cela finit toujours par s'intégrer à la ville et à en devenir une part indispensable.
Réédité en février 2016. Traduit par Bernard Turle. 968 pages (oui quand-même!).
Merci aux éditions Philippe Rey.
A conseiller aux amoureux de Londres et je sais que nous sommes nombreux.
Je ne sais pas résister aux biographies écrites par Peter Ackroyd, alors que je ne suis pas fan du romancier. Ma préférée reste celle consacrée à Shakespeare. Lire la biographie d'une ville, puisque c'est le sous-titre du livre, m'intriguait. C'est en fait la bible de Londres que ce livre-là. Je ne peux évidemment pas vous le résumer, mais il aborde tous les sujets possibles concernant la capitale anglaise, du cockney dont il explique à la fois l'origine et l'évolution à l'architecture en passant pas le mal-être londonien, la disparition du brouillard tel qu'il a pu exister jusqu'au début du XXe siècle. Le tout émaillé d'exemples précis. Ce n'est pas indigeste, loin s'en faut, et c'est un exploit. Je conseillerais peut-être tout de même de ne pas le lire d'une traite. Pour prendre quelques exemples de thèmes que j'ai trouvés particulièrement bien traités et passionnants, il y a tout d'abord celui du thé vendu pour la première fois en 1650 par l'épicier Daniel Rowlinson. Cent ans plus tard, ce breuvage avait plutôt mauvaise réputation car considéré comme mauvais pour l'estomac. On dit même qu'un essayiste, William Hazlitt, mourut d'un excès de thé. D'ailleurs en ce qui concerne la boisson, les londoniens n'y allaient pas de main morte puisque durant tout le XIXe siècle, on arrêta au moins 25000 personnes par an pour ébriété.
La partie consacrée au brouillard est aussi très instructive. Personnage central des romans londoniens, il est parfait pour cacher les mystères narrés dans les aventures de Sherlock Holmes. C'est sans doute dans L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mr Hyde que le brouillard est le mieux utilisé (et je dois dire que ça m'a donné l'envie d'utiliser le thème du brouillard dans mon cours de littérature étrangère). Certains disent que le dernier vrai brouillard tel que l'ont connu les londoniens pendant des siècles eut lieu en 1904. Dans les années 1920 et 1930, ce sont les purées de pois qui s'abattent sur Londres, mais ce n'est pas du brouillard à proprement parler. Je vous conseille aussi la lecture du passage sur les confréries de mendiants qui étaient entraînés et subissaient des rites d'initiation. Vous y découvrirez aussi que c'est après le Blitz que Londres devient ce que nous connaissons (et franchement, je ne suis pas sûre que j'aurais autant aimé le Londres d'avant) et puis aussi, l'étrange coïncidence qui fait que des périodes de vandalisme eurent lieu en 1260, 1760, 1860 et 1960. Peter Ackroyd conclut sur l'une des particularité londoniennes: la ville évolue, comme toutes les capitales, avec de nouveaux quartiers et des bâtiments aux formes pour le moins particulières, et pourtant tout cela finit toujours par s'intégrer à la ville et à en devenir une part indispensable.
Réédité en février 2016. Traduit par Bernard Turle. 968 pages (oui quand-même!).
Merci aux éditions Philippe Rey.
A conseiller aux amoureux de Londres et je sais que nous sommes nombreux.
Oh purée je me laisserai bien tenter mais pas loin de mille pages je ne suis plus sûre du tout! En tout cas ça a l'air intéressant!!
RépondreSupprimerTu peux le lire en fragmenté, ça ne pose aucun problème.
SupprimerLu, je confirme que c'est incontournable mais faut le temps quand même. J'adore ses biographies bien complètes (celle de Dickens est un must, et encore plus de pages...)
RépondreSupprimerAh tu me rappelles que je n'ai pas lu celle de Dickens.
SupprimerC'est du lourd (dans tous les sens du terme ^_^)
SupprimerJ'avoue que le nombre de pages m'a dissuadée.
RépondreSupprimerJe peux parfaitement le comprendre.
SupprimerAmoureux de Londres oui, mais pas de l'histoire. Et jack l'éventreur, vrai ou faux brouillard ?
RépondreSupprimerJe crois que la capacité de boisson des londoniens est restée intacte elle... :D
Je crois que celle des français n'a rien à leur envie,r malheureusement.
SupprimerJe l'avais déjà repéré mais je craignais le nombres de pages. Cela-dit, j'ai bien noté ta remarque qui dit que ce n'est pas une lecture indigeste ...
RépondreSupprimerTu peux entrecouper cette lecture par thèmes.
SupprimerC'est une façon très originale de découvrir Londres. Quant au fameux fog, je suis très surprise d'apprendre qu'il n'existe plus. Et dire que tant de romans ont été construits avec ce partenaire, j'en serais (presque) déçue...
RépondreSupprimerIl n'existe plus tel qu'il était à l'époque. Mais maintenant que tu le dis, je n'ai jamais été dans le brouillard à Londres.
SupprimerJe l'ai vu chroniqué chez Keisha. Je ne me souviens pas si j'ai déjà lu une bio de cet auteur mais j'ai hâte de lire Les différents thèmes sur Londres qu'il aborde
RépondreSupprimerIl laisse peu de thèmes inexplorés.
SupprimerIl frôle de peu les 1 000 pages....
RépondreSupprimerOui, mais quand on aime, tu sais...
Supprimerça me fait très envie, en dépit du nombre de pages!
RépondreSupprimerTant mieux! Il ne faut pas se laisser décourager par un si petit détail.
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