He would write on it for hours at a time, oblivious to everything around him, dizzy with the discovery that words could contain his sufferings.
Gabriel Noon est un écrivain, ou plutôt, il l'était puisqu'il est en panne d'inspiration. Ses histoires, qu'il lit à la radio la nuit l'ont rendu célèbre à travers toute l'Amérique. Jess, l'homme avec qui il vivait, vient de le quitter et Gabriel ne sait pas si c'est une séparation définitive ou un besoin de prendre l'air. Jess est atteint du SIDA et ne se voit pas dans une relation monogame. Son éditeur lui apporte le manuscrit d'un adolescent de treize ans, Pete, lui aussi atteint du SIDA, abusé par ses parents qui ont ensuite vendu ses "services".
Contrairement à de nombreuses lectrices, je n'avais pas aimé Les chroniques de San Francisco et m'étais arrêtée au premier tome; j'avais davantage l'impression de lire le scénario d'une série qu'un roman. Je ne sais donc pas pourquoi, ni quand d'ailleurs, j'ai acheté ce roman mais ce fut une bonne surprise. Armistead Maupin dépeint le milieu artistique et homosexuel de San Francisco des années 90 je suppose puisque nous sommes au début des traitements contre le SIDA. Ce quinqua qui vit un amour avec un homme plus jeune que lui est intéressant par son triple rapport aux hommes: celui avec Pete dont il devient très proche sans le rencontrer car ils vivent dans deux états éloignés, celui avec Jess qui est mon personnage préféré du roman et celui avec son père. Armistead Maupin pose des questions passionnantes sur le lien entre celui qui est malade et celui qui prend soin de lui, sur les motifs pas aussi altruistes que ça que peut avoir celui qui pense accompagner son compagnon malade jusqu'au bout de sa vie à lui, tout en sachant que lui-même aura l'occasion de repartir dans une autre direction. Et il y a cette question presque philosophique: jusqu'à quel point faut-il lâcher prise pour croire (et cela rejoint bien évidemment le fondement même de la littérature) tout en sachant que trop de naïveté peut aussi être dangereux (Maupin utilise pour cela l'exemple de ceux qui ont cru en Castro). Il y a parfois quelques longueurs, la relation avec le père n'est sans doute pas ce que j'ai préféré mais c'est un roman que je vous recommande. Il y a aussi un très joli passage au début, que je travaillerai avec mes élèves, sur le fait que parfois, ce n'est pas en s'accrochant à la réalité des faits qu'on restitue le mieux une atmosphère. Il a été adapté en 2006 avec Robin Williams et Toni Colette (c'est sciemment que je ne vous ai pas parlé du personnage féminin) que j'imagine très bien dans les rôles principaux.
Publié en 2001 aux éditions de l'Olivier pour la version française. 360 pages dans la version originale.
A conseiller aux amateurs des histoires mettant en scène une relation amicale forte entre un enfant et un adulte.
J'ai adoré les Chroniques, et j'ai lu celui-ci à sa sortie, je ne me souviens plus très bien mais j'avais beaucoup aimé.
RépondreSupprimerArmistead Maupin est un très bon raconteur d'histoires, on ne peut pas lui retirer ça.
SupprimerJ'avais commencé les Chroniques et j'avais bien aimé. Mais je préfère me tourner vers d'autres auteurs en ce moment même si le thème reste d'actualité avec le film primé à Cannes
RépondreSupprimerLe thème en est proche par la période mais il n'est pas question de revendication, ici.
Supprimerj'aime beaucoup Armistead Maupin et j'ai vraiment apprécié ce roman!(il y a un clin d'oeil aux Chroniques car la secrétaire de Gabriel est un personnage secondaire de la série...)
RépondreSupprimerAs-tu lu Maybe the Moon?
ps : j'aime vraiment beaucoup ta nouvelle photo de "couverture" !
Merci Eva, tu as vu, je suis toujours très "bleu. Non, je n'ai pas lu Maybe the moon mais je l'ai repéré après cette lecture. Et je n'avais pas repéré le lien avec Les Chroniques à la lecture parce que je manque d'intimité avec Les chroniques mais j'ai lu ça sur Wikipedia.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé la lecture des chroniques, mais je n'ai pas eu l'occasion de relire l'auteur. Pourquoi pas maintenant, si celui-ci croise ma route.
RépondreSupprimerIl me semble qu'il n'a écrit que deux romans qui n'entrent pas dans les chronqiues.
SupprimerTentant !
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerJe n'ai pas aimé plus que cela non plus les chroniques de San Francisco et comme toi je me suis arrêtée au premier tome.
RépondreSupprimerJe donnerai peut-être un jour une autre chance à l'auteur et pourquoi pas avec celui-ci. Mais je n'en fais pas une priorité.
Tu as raison, il n'y a pas non plus de quoi en faire une priorité.
SupprimerJ'ai un peu honte de dire que bien que je voie les chroniques de tous les côtés je ne m'y suis jamais penchée (mystère!!!). J'aime toujours les romans ou l'écrivain est le personnage principal (en général en plein doute, en manque d'inspiration, en déchéance etc...), si je devais découvrir l'auteur, je pense donc que je commencerais par celui-ci.
RépondreSupprimerIl n'y a pas de honte à avoir, tu sais. En plus, si tu aimes, tu ne prends pour sept ou huit tomes, ça va te prendre du temps. ;-)
SupprimerJ'ai lu ce livre il y a une quinzaine d'années, et je me rends compte avec ton billet que je n'en ai gardé aucun souvenir!! ça me fait un peu peur quand même ces oublis, toutes ces lectures qui finalement s'effacent...
RépondreSupprimerJe te rassure, il y a de nombreux romans que j'oublie aussi (et moi, ce qui me fait peur, c'est quand je rencontre d'anciens élèves dont je n'ai aucun souvenir, c'est affreux d'oublier des personnes, je trouve).
SupprimerBien sûr, j'adore les Chroniques. J'ai également aimé les deux autres romans. Mais pas autant.
RépondreSupprimerPS Je te recommanderais de lire quand même Michael Tolliver Lives (tome 7 des Chroniques). C'est mon préféré.
Bon, je le note quand-même.
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