Nous avons tous des lieux qui font partie de nous. Le cœur a une logique qui lui est propre et qui parfois, donne l'impression d'un grand désordre. Je ne suis par exemple pas du tout attachée à ma région natale, la Picardie, mais je tiens à celle que j'ai choisie, la Normandie (même quand je peste parce que l'été n'en est pas un), alors qu'aucune attache humaine ne m'y retenait quand j'y suis arrivée. Je me sens par contre plus définie par mon village d'enfance et d'adolescence que par celui dans lequel je vis. Continuons par un petit jeu du "si j'étais" autour des endroits qui me sont chers (ou pas):
- Si j'étais un lieu où passer une soirée et une nuit inoubliables, je serais un buron dans le Cantal, celui de l'Auberge des montagnes de Pailherols; j'y accueillerais des amoureux qui se sentiraient seuls au monde, perdus dans leur bout de montagne et qui seraient obligés de rester collés toute la nuit car il n'y a pas de chauffage dans la chambre (qui ne ferme pas à clé):
- Si j'étais un lieu où passer une soirée et une nuit inoubliables, je serais un buron dans le Cantal, celui de l'Auberge des montagnes de Pailherols; j'y accueillerais des amoureux qui se sentiraient seuls au monde, perdus dans leur bout de montagne et qui seraient obligés de rester collés toute la nuit car il n'y a pas de chauffage dans la chambre (qui ne ferme pas à clé):
- Si j'étais une ville française, je serais celle dans laquelle j'ai fait mes études, où j'ai donc vécu et où je me rends encore très souvent pour aller au cinéma, boire un coup ou manger avec mes amies ou pour un rendez-vous hebdomadaire du vendredi : Rouen. Je la trouve belle et je m'y sens bien. C'est la ville d'une blogueuse qu'on aime beaucoup.
- Si j'étais une ville étrangère, je serais celle dans laquelle je ne me lasse pas d'aller, celle que je suis heureuse d'avoir fait découvrir à des êtres chers. Une ville entourée d'eau et baignée de chaleur est pour moi une source de sérénité; Venise incarne cette ville. Une ville où, une année de biennale, j'ai découvert cette statue dont je suis tombée amoureuse et que Christophe Ono-dit-Biot reprendra dans Plonger (je ne suis pas la seule à mettre ce Boy with a frog en avant ce week-end):
- Si j'étais une île, je serais Madère qui regroupe plusieurs îles, pour les superbes randonnées qu'on y fait, sa capitale un peu désuète comme j'aime et la plage de sable fin de Porto Santo:
- Si j'étais une capitale, je serais Londres. Il m'est difficile de ne pas aller en Angleterre au moins une fois par an (j'y ai vécu huit mois) et je ne me lasse pas de Londres, de ses musées souvent gratuits, de ses parcs, de son rouge dominant, de l'architecture des maisons, des bâtiments, de l'accent British et d'un sens du décorum que je peux trouver exotique (mais que je trouverais ridicule dans mon propre pays). Je suis allée dans cette ville pour la première fois avec deux profs de dessin et un petit groupe d'élèves en art et ce fut un très beau moment, sans doute le plus beau de mon année d'assistanat:
- Si j'étais un endroit dont j'ai l'impression que c'est lui qui m'a choisie et non l'inverse, un endroit que je connais depuis peu mais qui m'apaise, m'enveloppe comme aucun autre lieu ne parvient à le faire et qui, cette année, m'a rappelé la signification du mot chance, je serais Houlgate. Mon parcours de footing préféré, long de neuf kilomètres, est un aller-retour entre Houlgate et Cabourg sans musique sur les oreilles pour ne rater ni le bruit de la mer, ni celui des mouettes et dont la vue inclut la bannière de mon blog.
- Si j'étais une ville grâce à laquelle je me sens bien plus cultivée, je serais Rome. Il m'aura fallu deux séjours pour l'apprécier parce que j'avais fait l'erreur impardonnable de ne pas visiter l'intérieur du Colisée, du forum romain et des musées du Vatican la première fois. J'ai beaucoup apprécié de visiter cette ville cette semaine avec ma latiniste de fille, passionnée par les mythes et la Rome antique et de discuter avec des romains adorables (dont un garde de basilique).
- Si j'étais un pays étranger, mon cœur ne saurait choisir entre deux pays, l'Italie et l'Angleterre. Ce sont un peu mon yin et mon yang, avec pour point commun deux langues que je trouve très mélodieuses et que j'ai pris beaucoup de plaisir à apprendre. J'aime l'architecture anglaise autant que la chaleur italienne, celle de l'extérieur et des gens qu'on y croise.
-Si j'étais un paysage grandiose, je serais l'ouest américain, Bryce Canyon ou les plaines du Nevada. La France recèle de beautés mais n'a pas cette immensité.
- Si j'étais un endroit encore inconnu qui me fait rêver, je serais Bali (mon médecin, avec qui je parle souvent plus de voyages que de ma santé n'y est pas pour rien).
-Si j'étais un endroit visité manifestement pas fait pour moi, je serais une ville américaine (New-York, San Francisco et la pire de toutes, Las Vegas) ou Amsterdam.
Merci à celle grâce à qui séjourner à Houlgate en me sentant chez moi m'est possible.
Tu m'étonnes pour Amsterdam, j'aurais aimé que tu détailles parce que c'est une ville maritime comme Venise (qui tu sais y est en ce moment et je suis très jalouse), pour Venis je te comprends et merci pour le clin d'oeil, Houlgate ne m'étonne pas, et je t'envie beaucoup ce parcours de course jusqu'à Cabourg.
RépondreSupprimerBon dimanche Valérie
Bon dimanche à toi Galéa. A Amsterdam, je devais sortir de l'hôtel pour le petit-déjeuner qui ne proposait pas cette option. Je déjeunais donc dans des bars, avec des hommes qui n'avaient pas dessoûlé de la nuit et je prenais des rues jonchées de détritus de bières pour y arriver. En plus, toutes ces devantures de magasins faisant l'apologie de diverses drogues, vraiment, ça n'est pas pour moi (et là, je ne mentionne pas la prostitution en vitrine). Comme Vermher n'est pas mon peintre préféré, seule les tulipes ont un peu rattrapé le coup.
RépondreSupprimerJ'adore ce billet parenthèse... Un très agréable plaisir de lecture qui me donne encore envie de partir!
RépondreSupprimerPour Las Vegas, je n'en doute pas. C'est sans doute le seul État (et le pire) que je n'ai pas envie de visiter.
C'est un peu pour effacer le blues du retour, ce billet. ;-)
RépondreSupprimerJ'aurais pu y mettre ta destination européenne dans ce billet, il faudrait d'ailleurs que je songe à y retourner. Mais grâce à toi, cet été, j'ai un peu eu l'impression d'y être.
Un joli panorama des lieux qui te constituent. Merci pour clin d'œil rouennais :-) Je ne connais quasiment pas Houlgate, en général je m'arrête à Cabourg ; tu me donnes envie d'aller y faire un tour. J'aimerais beaucoup aussi les destinations plus lointaines, mais je doute d'y aller un jour maintenant.
RépondreSupprimerDifficile de parler de Rouen sans penser à toi, quand-même!
SupprimerIl fait beau aujourd'hui, je crois que je vais justement prendre la route pour Houlgate après le déjeuner! J'aime Cabourg aussi (et c'est là que je mange mon moules-frites préféré, à la Casa).
Si j'étais un endroit qui m'a choisie, je serais le panorama de St Pierre du Vauvray
RépondreSupprimerJe te comprends, même s'il faut souffrir un peu pour en profiter!
SupprimerQuel joli billet où les lieux me permettent de faire davantage ta connaissance.
RépondreSupprimerJe ne suis jamais allée en Angleterre ... Un tord assurément.
Bel été chez toi
Bises
Merci Didi.
SupprimerL'avantage avec ce qu'on n'a pas encore fait, c'est qu'on peut toujours corriger cet oubli.
Dis-donc, mis à part Bali et l' Amérique qui ne me font pas du tout rêver, j'aime beaucoup les autres endroits. Je ne connais pas encore Rouen ni Amsterdam.
RépondreSupprimerLes lieux sont des souvenirs, les tiens aussi...tu as parlé de pas mal d'entre eux il n'y a pas si longtemps sur ton blog...
Je ne savais pas que tu avais passé 8 mois à Londres...sûrement une expérience géniale !
Si vous décidez de passer à Rouen ou en Normandie, La douce et et toi, il y a de quoi vous loger chez moi. Je serais ravie de vous faire découvrir ma région de cœur (mais il faut que ce soit sur des vacances scolaires).
SupprimerJ'ai vécu dans le nord de l'Angleterre, une petite ville qui s'appelle Chesterfield, en dessous de Sheffield.
J'adore tes parenthèses, c'est vraiment une merveilleuses idée !
RépondreSupprimerOh merci, Jérôme!
SupprimerTout pareil que Jérôme :-)
RépondreSupprimerje me rends compte que j'ai des tas de lieux merveilleux à découvrir encore (comme Rome, Madère et l'Ouest américain).
Merci Sylire, ces parenthèses se terminent, comme les vacances. ;-)
SupprimerMoi aussi, j'adore l'idée qu'il me reste de nombreux lieux à découvrir et que mes envies évoluent d'ailleurs.
très sympa cette parenthèse! moi aussi Bali me tente bien...par contre j'adore San Francisco! deux fois que j'y vais et je ne m'en lasse pas...
RépondreSupprimerJ'avais adoré le Boy with a Frog, et je pensais le revoir le week end dernier à Venise...mais maintenant c'est une sirène bleue géante!
Les français aiment en général SF. Même si je trouve la ville originale (c'est quand-même la seule ville au monde où j'ai vu deux hommes se promener nus pour manifester contre je ne sais quoi, ce que je n'imaginais pas possible aux USA), si j'en aime certains aspects, je ne pourrais pas y rester longtemps.
SupprimerJ'aime aussi cette parenthèse, c'est drôle, Amsterdam me fait envie, mais je sais que je ne m'y sentirai pas à mon aise non plus! Rouen est jolie, visitée il y a dix ans avec des copines! Je serai bien en peine de pouvoir faire des choix pour déterminer quels sont les lieux qui me correspondent, mais c'est vrai on a parfois une impression que l'endroit est fait pour nous, to belong here, comme on dirait en anglais.
RépondreSupprimerAbsolument, c'est aussi vrai pour des personnes, on les rencontre et on se dit cette même phrase.
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