mardi 13 mars 2018

Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras

Je continue ma découverte de Duras avec le troisième de ses livres dans l'ordre de leur parution, publié en 1950. Suzanne et Joseph vivent avec leur mère dans l'Indochine française des années 30. La concession qu'on leur a accordée est dans une zone marécageuse et ils vivent dans un profond dénuement, leur seule possession étant une vieille voiture. La mère rêve d'obtenir assez d'argent pour pouvoir construire un barrage. Suzanne, elle, ne rêve que de partir. Arrive dans la petite ville voisine un jeune homme laid et riche qui tombe sous le charme de Suzanne. Celle-ci lui permet d'admirer sa nudité mais ne se donne pas à lui. Sa mère a décrété que l'homme ne la toucherait que s'il l'épousait. 
Ce roman est très différent de ceux que j'ai lus de Duras. Ce n'est pas l'écriture qui est au centre du récit, ni l'émotion mais c'est une chronique de la vie coloniale à travers une galerie assez variée de personnages féminins et masculins. Visiblement basé sur des éléments autobiographiques, on découvre l'envers de la carte postale, les désillusions qui mènent à une forme de folie, ou du moins d'enfermement psychique et on se dit que l'adolescence de Duras n'a pas dû être une partie de plaisir. Ce n'est pas mon roman préféré, je l'ai trouvé un peu long et répétitif mais j'ai aimé le personnage de Joseph et le moment où il comprend qu'il vient de vivre un tournant et qu'il va partir. 

Publié en 1950, ce roman a été adapté deux fois au cinéma, en 1958 et en 2008. 
365 p. en Folio. 

Merci à mon CDI.
A conseiller à ceux qui veulent découvrir un peu l'adolescence de Duras. 

21 commentaires:

  1. Il est entièrement différent des livres qui suivront. La narration est plus classique. C'est le premier que j'ai lu d'elle suivi de Les petits chevaux de Tarquinia et je les avais aimés.

    RépondreSupprimer
  2. C'est le seul dont je me souviens bien avec l'amant. C'est effectivement très classique par rapport aux autres récits. Moi, j'aime bien cette mélancolie et l'écriture du dérisoire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le Ravissement est aussi très mélancolique, bien plus à mon avis.

      Supprimer
  3. J'ai vu le film, je pense celui de 1958, mais je n'ai toujours pas envie de retenter Duras !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je sais ;-). Je ne suis pas tentée par le film.

      Supprimer
  4. J'ai lu plusieurs livres de Duras et c'est vrai qu'elle n'écrit pas de la même manière à chaque fois... mais j'aime <3

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime bien ne pas savoir à quoi m'attendre à chaque fois.

      Supprimer
  5. Je l'ai lu il y a longtemps, je n'en garde pas tellement de souvenirs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense que k'en garderai tout de même des moments forts.

      Supprimer
  6. Qu'est-ce que j'ai aimé cette mère seule contre le Pacifique.

    RépondreSupprimer
  7. Lu le roman et vu le film et j'ai préféré le film qui met vraiment bien dans l'ambiance (et sans les longueurs du livre).

    RépondreSupprimer
  8. À peut être écouter en podcast la fiction radiophonique sur Duras passées il y a quelques temps sur France Inter dans " affaires sensibles"...

    RépondreSupprimer
  9. La lecture du "Barrage contre le Pacifique" me semble importante pour comprendre d'où vient Duras. On y repense inévitablement en lisant "L'Amant". Je l'ai vu adapté au théâtre - mais ma mémoire refuse de me souffler avec qui.
    Le style de Duras, que certains se plaisent à caricaturer, a évolué et c'est au fil du temps qu'elle a trouvé ce ton particulier pour dire/écrire sans décrire.
    J'aime aussi "Le Marin de Gibraltar", une autre réussite de ses débuts.
    Bref, ton billet me rappelle que Duras est en bonne place dans la liste "à relire" !

    RépondreSupprimer
  10. J'ai lu il y a peu " Le ravissement de Lol V Stein" : c'est toujours un plaisir de retrouver un auteur de ce style.

    RépondreSupprimer
  11. jamais lu ce Duras là, prévu pour cet été !!

    RépondreSupprimer

Moi par (six) mois

En juillet, je publiais ici le résumé des six premiers mois de mon année. Il fallait bien une suite, la voici donc. Une suite, mais aussi ...