One of the odd things about being himself, Feguson had discovered, was that there seemed to be several of him, that he wasn't just one person but a collection of contradictory selves, and each time he was with a different person, he himself was different as well.
Je ne fais pas partie des inconditionnelles d'Auster. De lui, j'ai tenté deux romans qui m'ont laissée de marbre et un qui m'a enthousiasmée mais dont je reconnais le côté sulfureux, Invisible. Pourtant, quand j'ai croisé la route de ce roman, en janvier dernier, au WH Smith parisien, impossible pour moi de ne pas être attirée. Il venait de sortir en grand format américain, il était donc énorme avec ses 1000 pages et j'aimais beaucoup la couverture. Pour une fois, j'ai lu la quatrième de couverture pour tenter de comprendre pourquoi Auster avait quitté ses formats relativement courts et j'ai été séduite par l'idée de donner à son personnage principal, Archie Ferguson, quatre destins différents. On sent très vite qu'Archie ne doit pas être très éloigné de l'auteur. Il vit à la même époque, semble avoir les mêmes origines et veut devenir écrivain. En lisant ce roman, on comprend bien (enfin, je l'ai compris ainsi) que la vie est un éternel renoncement, une éternelle croisée des chemins. Or ces chemins, on ne pourra pas tous les prendre. A l'âge de Paul Auster, on peut avoir envie d'imaginer ce qu'auraient pu être ces autres vies, surtout quand on est un écrivain qui a réussi, sinon, j'imagine bien la déprime. Alors, oui, c'est un poil trop long, oui, j'ai sauté quelques phrases mais dès la première page, j'ai travaillé sur un extrait pour l'étudier avec mes secondes avec qui j'abordai Ellis Island et la semaine dernière, j'ai étudié un passage avec mes terminales sur l'enrôlement des jeunes à la guerre du Vietnam. C'est à la fois un destin personnel et celui d'une génération. Il m'a fallu 400 pages pour pouvoir dire que ça me plaisait mais j'ai beaucoup aimé les explications sur la genèse habilement imbriquées dans le roman. La fin de chaque partie surprend et c'est sans doute l'une des grandes réussites de ce pavé. Précisons aussi, comme me le faisait remarquer un collègue d'histoire-géo qu'on en apprend beaucoup sur les mouvements radicaux étudiants. Il y a des réflexions intéressantes sur l'écriture, comme par exemple la différence entre écrire pour la presse et écrire un roman. Et bien sûr, puisque c'est Auster, la sexualité est scrutée sous de bien nombreux aspects, c'est l'avantage d'avoir quatre destins. Vous l'aurez sans doute compris, ce qui m'a séduite, ce n'est pas tant la plume d'Auster que la construction du roman et son contenu historique.
Je ne fais pas partie des inconditionnelles d'Auster. De lui, j'ai tenté deux romans qui m'ont laissée de marbre et un qui m'a enthousiasmée mais dont je reconnais le côté sulfureux, Invisible. Pourtant, quand j'ai croisé la route de ce roman, en janvier dernier, au WH Smith parisien, impossible pour moi de ne pas être attirée. Il venait de sortir en grand format américain, il était donc énorme avec ses 1000 pages et j'aimais beaucoup la couverture. Pour une fois, j'ai lu la quatrième de couverture pour tenter de comprendre pourquoi Auster avait quitté ses formats relativement courts et j'ai été séduite par l'idée de donner à son personnage principal, Archie Ferguson, quatre destins différents. On sent très vite qu'Archie ne doit pas être très éloigné de l'auteur. Il vit à la même époque, semble avoir les mêmes origines et veut devenir écrivain. En lisant ce roman, on comprend bien (enfin, je l'ai compris ainsi) que la vie est un éternel renoncement, une éternelle croisée des chemins. Or ces chemins, on ne pourra pas tous les prendre. A l'âge de Paul Auster, on peut avoir envie d'imaginer ce qu'auraient pu être ces autres vies, surtout quand on est un écrivain qui a réussi, sinon, j'imagine bien la déprime. Alors, oui, c'est un poil trop long, oui, j'ai sauté quelques phrases mais dès la première page, j'ai travaillé sur un extrait pour l'étudier avec mes secondes avec qui j'abordai Ellis Island et la semaine dernière, j'ai étudié un passage avec mes terminales sur l'enrôlement des jeunes à la guerre du Vietnam. C'est à la fois un destin personnel et celui d'une génération. Il m'a fallu 400 pages pour pouvoir dire que ça me plaisait mais j'ai beaucoup aimé les explications sur la genèse habilement imbriquées dans le roman. La fin de chaque partie surprend et c'est sans doute l'une des grandes réussites de ce pavé. Précisons aussi, comme me le faisait remarquer un collègue d'histoire-géo qu'on en apprend beaucoup sur les mouvements radicaux étudiants. Il y a des réflexions intéressantes sur l'écriture, comme par exemple la différence entre écrire pour la presse et écrire un roman. Et bien sûr, puisque c'est Auster, la sexualité est scrutée sous de bien nombreux aspects, c'est l'avantage d'avoir quatre destins. Vous l'aurez sans doute compris, ce qui m'a séduite, ce n'est pas tant la plume d'Auster que la construction du roman et son contenu historique.
C'est mon premier roman de la rentrée littéraire, je commence tard mais avec ses 1024 pages, ce roman m'a pris du temps. Publié en janvier 2018 chez Actes Sud (et chez Faber et Faber dans mon édition américaine). Papillon a beaucoup aimé.
Merci à Marjorie, pour avoir été là le jour où je l'ai repéré et des mois après, le jour de l'achat.
A conseiller aux amoureux de l'histoire américaine et à ceux qui ne veulent pas choisir entre un chemin ou un autre.
De toute façon, un roman d'Auster, je signe! Même si j'ai tendance à les mélanger après... Invisible, lu, oui, mais quoi? ^_^
RépondreSupprimerIl sera à la bibli, j'espère que la taille de la bête dissuadera les autres, niark niark!
Je ne pourrais pas confondre Invisible avec les autres. Celui-là restera aussi à part.
SupprimerTu as raison : on apprend plein de trucs. J'ai découvert que Columbia avait été occupée par les étudiants et que la riposte policière avait été particulièrement violente. J'ai beaucoup aimé aussi toutes les pages où l'on voir Ferguson s'entraîner à devenir écrivain.
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai beaucoup ces pages. Il y a quelques pages en trop mais de nombreuses autres très réussies.
SupprimerMon billet est en cours d'écriture ! J'ai beaucoup aimé, même s'il y a quelques petites longueurs... (j'ai fait comme toi, j'ai sauté quelques phrases)
RépondreSupprimerOn finit pas aisément lui pardonner les petites longueurs.
SupprimerJ'ai délaissé Auster depuis ses 3-4 derniers roman. Celui-ci, malgré son épaisseur impressionnante, me tente bien. Surtout à cause de sa construction. J'aime l'idée.
RépondreSupprimerPeut-être en ferais-je mon pavé d'été!
Bonne idée, ça ferait un excellent pavé de l'été.
SupprimerJ'aime beaucoup Paul Auster, mais là je n'ai pas encore craqué, il faut dire qu'il est impressionnant !
RépondreSupprimerJe crois que ce qui est impressionnant m'attire!
SupprimerBon je ne sais pas quoi penser, Auster je n'en ai lu qu'un et je n'ai pas vraiment accroché, là le sujet me plaît et j'aime aussi l'idée de fouiller quatre destins pour un personnage, l'époque et la contestation étudiante forcément m'interpellent, mais 1000 pages??? J'en perds déjà mon souffle :p
RépondreSupprimerTu peux faire comme moi, je l'ai lu en sept étapes en intercalant un livre à chaque fois (il y a sept parties).
SupprimerJe me souviens avoir été bluffée par la trilogie new-yorkaise, après j'ai l'impression d'avoir lu autre chose de lui qui ne m'a pas convaincue mais je n'en suis pas sûre (aucune trace de cette lecture...). Bref, des fois je me dis "aaah (enthousiaste) Paul Auster !", et des fois, plutôt "hmmm (dubitatif)... Paul Auster..." Tentée par ce livre donc, et en même temps, j'appréhende. A priori, il faut être assez disponible et patient de toute façon, donc on va laisser faire le temps.^^
RépondreSupprimerJe suis exactement comme moi.
SupprimerIl m'attend! Je compte le lire en lecture commune pour ne pas me démoraliser avec ces milliers de pages 😉.
RépondreSupprimerJ'ai hâte de le commencer !
Je parie que le nombre de pages ne te démoralisera pas.
Supprimerje n'ai encore jamais lu de livre de Paul Auster, et commencer par un roman de 1000 pages n'est peut-être pas la meilleure idée...cela dit, j'ai vu que tu disais dans un commentaire qu'il y a 7 parties et qu'on peut le lire en 7 fois, une bonne méthode pour appréhender ce livre!
RépondreSupprimerUne bonne méthode, je ne sais pas parce qu'on est perdue quand on reprend parfois. Mais ça m'a convenu.
SupprimerDécouvert avec "Moon Palace", j'aime beaucoup Paul Auster et je me réjouis à l'avance de plonger dans ce dernier titre. L'as-tu vu à La Grande Librairie en compagnie de Siri Hustvedt, qui m'a étonnée ?
RépondreSupprimerJe ne regarde pas la télé. En quoi était-elle étonnante?
SupprimerElle a réagi à la présentation que François Busnel avait faite de son parcours en rappelant d'abord ses titres et compétences universitaires dans les neurosciences - j'ai compris qu'elle trouvait son portrait trop réducteur. J'ai gardé l'enregistrement pour revoir cet entretien. Tu peux regarder l'émission en ligne sur https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-10/374501-la-grande-librairie.html (Après l'entretien avec Paul Auster, Siri Hustvedt fait son entrée vers la 52e minute.)
SupprimerJe pense qu'elle ne doit pas se laisser faire, cette femme. Quitte à passer parfois comme manquant d'humilité.
SupprimerUn écrivain que j'avais un peu délaissé. Mais celui-ci me tente, si ce n'est le nombre de pages.
RépondreSupprimerOublie le nombre de pages. C'est un détail.
SupprimerEffectivement, pour rebondir sur le commentaire de Tania, l'échange avec Siri Hustvedt était intéressant (il ne m'a pas étonnée car je connaissais le parcours de la femme d'Auster. C'est une femme très brillante et je comprends qu'elle ait complété le portrait qu'on lui présentait).
RépondreSupprimerPour revenir à ce pavé, il me tente bien mais le poids du broché me fait peur. Pourquoi pas en format numérique ou audio ? Ou alors en poche. J'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu d'Auster et j'ai quelques titres dans ma PAL.
Dis donc, en audio, je me demande combien il ferait d'heures!
SupprimerJ'ai testé deux fois Auster, sans réussite. Je ne vais donc pas tenter le diable une troisième fois, surtout avec un tel pavé !
RépondreSupprimerProbablement et pourtant je sens qu'il pourrait te plaire. Vu le nombre de pages, je ne vais toutefois pas prendre le risque de te le conseiller.
SupprimerJe suis une inconditionnelle du Paul Auster d'avant Brooklyn Foolies, puis j'ai été déçue et je ne l'ai plus trop lu. Mais j'ai très envie de lire celui-ci, il m'intrigue et je pense me plaira !
RépondreSupprimerIl est sans doute temps de s'y remettre.
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