Je n'étais pas faite pour cette vie. Cette vie où les gens s'embrassaient, se filaient des coups de poings, se couraient après, partaient dans des ambulances main dans la main, virevoltant dans le grand ballet de l'amour, pendant que moi, je restais là, immobile, invisible, oubliée dans un coin sombre de la pièce.
Julia et Louise se rencontrent quand elles sont enfants. Les parents de Julia viennent régulièrement rendre visite aux parents de Louise, puis le père vient avec sa fille mais sans sa femme, jusqu'à ce que la mère de Louise et le père de Julia finissent par partir ensemble. Julia ne se remettra jamais d'avoir perdu l'attention de celui qu'elle comptait bien épouser un jour, alors que pour Louise, c'est la suite logique d'une histoire d'amour à sens unique avec sa mère. Julia, toujours endimanchée, va tout faire pour gagner l'amitié du garçon manqué qu'est Louise. Elle accepte de se salir, prend avec le sourire le crapaud que Louise lui envoie à la figure. Louise est conquise. Cette amitié durera jusqu'au suicide de Julia, qui ouvre le roman. Louise va dérouler le fil de ses souvenirs, mêlant différentes périodes pour tenter de comprendre comment elles en sont arrivées là.
Monica Sabolo sait parfaitement mettre en scène les liens et les sentiments adolescents. Tout est surdimensionné, l'amitié comme l'attirance envers les garçons, surtout pour Louise, puisque c'est son point de vue qui nous est livré ; l'amitié n'a, dans son intensité, rien à envier à l'amour. Julia, elle, restera jusqu'au bout mystérieuse, celle qui fait tourner toutes les têtes et ne semble s'attacher à personne, sauf à Louise. C'est sans doute quelques crans en dessous de Summer mais on y sent déjà les germes des thèmes qui y seront traités, dont les manquements parentaux. Il sera difficile d'oublier ce couple de jeunes filles. C'est un roman que je vous recommande donc, si vous aimez ce thème de l'amitié féminine et de ses complexités, même si pour moi, la plume de Monica Sabalo a beaucoup évolué après ce roman.
256 pages, publié en livre de poche en mars 2017.
J'avais passé ma route pour "Summer", trop vu partout, sans doute.
RépondreSupprimerMais ce titre-ci a vraiment tout pour me plaire, surtout par les thématiques qu'il met de l'avant. Bien noté!
Summer m'a tout de même davantage plu mais je comprends ton point de vue.
Supprimerje n'avais pas du tout entendu parler de ce livre, ni de l'auteure avant la sortie de Summer. Ayant aimé l'atmosphère de Summer, je découvrirais bien d'autres livres de Monica Sabolo, merci pour le conseil!
RépondreSupprimerOn y retrouve bien l'ambiance, à défaut de la plume je trouve.
SupprimerJe persiste à croire (après l'avoir testée) que la plume de Monica Sabiolo n'est pas du tout faite pour moi.
RépondreSupprimerCe qui ne m'étonne pas, surtout après la lecture de ce titre.
SupprimerSummer m'avait déplu, alors si c'est pour relire les mêmes thèmes, ou presque, je ne suis pas tentée.
RépondreSupprimerSi tu n'as pas aimé Summer, il vaut mieux ne pas te frotter à Jungle.
SupprimerPas trop tenté mais j'ai tellement de livre en prévision d'auteurs que j'aime que voilà...
RépondreSupprimerInutile de chercher la tentation là où il n'y en a pas.
SupprimerPourquoi pas, ça peut être pas mal, ce sont des thèmes qui m'intéressent en général.
RépondreSupprimerCa pourrait très bien te plaire.
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