jeudi 16 novembre 2017

Les chiens de Détroit de Jérôme Loubry

A Détroit, en 2013, un groupe de policiers dirigé par Sarah Berkhamp lance l'assaut d'une maison. A l'intérieur, un homme attend son arrestation. Aucune violence n'est nécessaire pour la mener à bien et pourtant, quelques heures plus tard, le suspect est roué de coups par l'un des inspecteurs. Pour en comprendre la raison, il faut remonter quelques années en arrière, quand le-dit inspecteur, Stan, était sur les traces d'un kidnappeur et tueur d'enfants surnommé Le géant des brumes. 
Ce qui m'a donné envie de découvrir ce polar, c'est Détroit. C'est une ville qui me fascine, sans doute un peu grâce à Eminem mais aussi parce que peu de villes ont comme elle été des symboles de réussite pour  devenir l'antonyme du rêve américain et pour finir par rebondir à nouveau. Difficile de savoir ce que cette ville deviendra dans quelques années. J'avais donc envie de me plonger dans les bas-fonds de cette ville et il y avait matière à m'enthousiasmer. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Je me suis vite ennuyée, il faut dire que le thème des kidnappings d'enfants me plait rarement parce que j'ai souvent l'impression de relire la même chose, à de rares exceptions près. Les enquêteurs et leurs fantômes bien cachés dans les placards finissent aussi par me lasser, je crois. J'attends donc un vrai beau roman/ polar mettant en scène cette ville qui le mérite amplement et qui méritait davantage que cette page 34 qui semble résumer à la va-vite son histoire. J'en ai aussi ras le bol de ces polars plein de testostérone dans lesquels les hommes se font justice eux-mêmes. J'ai été très étonnée par une phrase. Lors d'une relation sexuelle, une femme dit: "Je viens aussi". Si ce roman avait été écrit par un américain, j'aurais râlé contre cette grosse erreur de traduction ("come" a un sens sexuel qu'on apprend très vite quand on est assistante en Angleterre, il suffit de dire une fois "I'm coming" à une classe pour comprendre, aux sourires sur les visages des garçons, qu'on va désormais éviter cette phrase en cours) mais l'auteur est français et manifestement, la phrase ne peut se comprendre dans le sens propre du verbe venir. Quant à la plume, je vous laisse juge:
Sa chevelure rousse ondoya comme les flammes d'un brasier incertain. 

Publié en octobre 2017 chez Calmann Lévy. 303 pages. 

A conseiller à tout le monde sauf à moi si j'en crois les avis sur Babelio. 
Merci à l'opération Masse Critique de Babelio




14 commentaires:

  1. Se méfier des avis dithyrambiques sur Babelio... les qualités littéraires ne sont souvent pas la préoccupation principale de ceux qui notent généreusement. ça me rappelle un autre polar français mais se déroulant aux "States" qui m'était tombé des mains pour la même raison (le titre m'échappe, mais tu ne rates rien)

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    1. Je peux passer outre l'absence de style pour un polar, si vraiment il m'apporte des infos sociologiques mais ce ne fut pas le cas du tout.

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  2. Mouais ... la phrase finale ne donne vraiment pas envie. Ni ton avis. Je passe.

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    1. Je n'ai pas pu réprimer une moue dubitative à la lecture de cette phrase.

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  3. Un brasier peut donc être incertain ? Je retiens de ne pas dire "I'm coming" !

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    1. Tu peux le dire mais dans un contexte vraiment particulier.

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  4. Ta citation en fin de billet vaut tous les discours :)
    Tu avais lu "Il était une ville de Reverdy" ? Je te conseille aussi "Fordetroit" du Suisse Alexandre Friederich qui offre une drôle de déambulation dans Détroit.

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    1. Ah mais je ne savais pas que le roman de Reverdy se situait à Détroit. Je note tout ça, merci Jérôme!

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  5. Avec la dernière citation, ça dissuade !

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  6. On sent l'agacement de celle qui a lu un bouquin qui lui a fait perdre son temps.

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  7. Dommage, en effet la ville de Détroit a une aura particulière, et comme pour toi je dirai qu'Eminem n'y est pas pour rie. Bien sûr je passe sur ce roman, déjà que je ne lis pas beaucoup de polar alors si en plus tu ne l'as pas aimé je te fais confiance ;)

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  8. Un grand roman américain sur Détroit qui ne serait pas un polar, ce serait bien!

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