Si vous pensez qu'apprendre est très difficile, essayez d'oublier. Oublier le mandarin que vous avez appris à parler serait beaucoup plus dur que de l'apprendre au départ. On peut apprendre complètement. On ne peut jamais oublier complètement.
Nathan Lucius travaille dans un journal; son métier consiste à vendre des encarts publicitaires. Il a peu de contacts avec ses collègues mais prend parfois un verre avec Sonia, sa chef. A trente et un ans, il vit seul et n'a pas d'amis, à part Madge, l'antiquaire qui souffre d'un cancer. Celle-lui lui demande un beau jour de l'assassiner pour mettre fin à ses souffrances. Dans le même temps, puisque Eros ne va pas sans Thanatos, il entame une liaison avec voisine.
Il est difficile d'en dire beaucoup plus sur ce roman et pourtant, si la première moitié ne manque pas d'intérêt, c'est surtout la deuxième qui nous surprend. On comprend dès le début que Nathan est un être à part, pas totalement socialisé. Ses relations sont toutes féminines et il a peur que l'on empiète sur son espace vital et qu'on pénètre dans son appartement. Plus étrange, il se procure des albums phots entiers et se recompose des arbres généalogiques. C'est un être complexe, dont on sent bien qu'il nous échappe mais aussi attachant, ne serait-ce que par sa relation avec Madge. Je vous conseille ce roman sud-africain réussi (même si j'ai un petit bémol dont je ne peux absolument pas vous parler sans déflorer le roman) écrit en 67 265 mots (c'est précisé sous le titre et cette précision cadre bien avec le personnage). Je crois que c'est la première fois que je lis un roman sud-africain dans lequel il n'est pas question de race et il me semble important de ne pas réduire la littérature de ce pays à ce thème.
Publié le 26 janvier 2016 aux éditions Métailié- 232 pages.
Les narrateurs marginaux, ça me plaît souvent! J'ai lu le billet d'Electra. Je lis le tiens et je suis encore plus tentée. Bref, je note fort!
RépondreSupprimerSuper, il le mérite.
SupprimerTon billet est intrigant et donne envie d'aller y voir de plus près ..
RépondreSupprimerC'est le but.
Supprimervrai que la plupart des romans sud africain portent sur les problèmes de racisme, de ségrégation, cela a occulté le reste
RépondreSupprimerje ne connaissais pas du tout cet auteur
Ce n'est que son deuxième raison, c'est peut-être pour ça.
SupprimerEn tout cas tu donnes envie d'en savoir plus...
RépondreSupprimerTu m'en vois ravie.
SupprimerIl est dans mes prochaines lectures et je m'en réjouis :)
SupprimerUn billet-teaser très réussi.:-) Roman sud-africain, ça m'intéressait déjà, mais tout ce que tu en dis m'intrigue encore plus !
RépondreSupprimerMerci, je suis ravie que ce billet te donne envie.
SupprimerAvec les espadrilles et l'homme sur la couverture, je m'attendais à un roman sur la course à pieds. J'étais dans le champs je crois :) Je note quelque part car je ne connais presque rien de l'Afrique du Sud.
RépondreSupprimerCe roman ne t'apprendre rien sur l'Afrique du Sud en soi mais sur la littérature de ce pays, si.
SupprimerJe sais que tu n'as pas aimé la conjuration des imbéciles mais il n'y aurait pas une filiation possible entre Nathan et Ignatius ?
RépondreSupprimerJe te dirai ce que j'en pense remarque parce que je compte le lire bientôt.
Maintenant que tu le dis, si, un peu. J'ai hâte de voir ce que tu vas penser de ce roman mais je sens qu'il va te plaire.
SupprimerUn sacré challenge aussi, ce nombre de mots précis.
RépondreSupprimerUne drôle d'idée en tout cas, que de le noter.
SupprimerTentant, et je pense que je vais avoir l'occasion de lire d'autres avis bientôt :)
RépondreSupprimerJe suppose.
Supprimer