mardi 13 septembre 2016

La couleur de la victoire de Stephen Hopkins

Ce week-end, j'ai laissé ma fille choisir le film qu'elle voulait. Bon, elle connaît un peu les limites de ce qu'elle peut me proposer: pas de comédies françaises, pas de gros blockbusters américains mais sinon, je suis ouverte aux films ado tant qu'ils ne sont pas neuneu (je me suis quand-même farcie deux Twilight alors que l'actrice m'insupporte depus Into the Wild). Cette fois, son choix s'est porté sur un film qui ne me tentait pas au départ et pourtant, ce fut un coup de coeur. La couleur de la victoire raconte l'ascension de Jesse Owens, du moment où il entre à l'université de l'Ohio, qu'il choisit alors qu'il a déjà toutes les universités à ses pieds, à son retour aux Etats-Unis après ses quatre médailles d'or à Berlin. Ce film est bien sûr une dénonciation du régime nazi mais aussi de l'Amérique ségrégationniste, qui après le sacre d'Owens, ne lui ouvre toujours pas les grandes portes  sans oublier le fait que le président américain ne le félicita jamais pour ses victoires. Si les nazis (Goebbels et Hitler surtout) en prennent évidemment pour leur grade, le film met à l'honneur l'athlète allemand Luz Long qui fit en sorte que Jesse Owens se qualifie au saut en longueur et qui finissant deuxième, ne cessa d'encourager Owens pour qu'il accumule les médailles. Très critique envers son gouvernement, il fut envoyé en première ligne pendant la guerre et mourra au front. Le film n'épargne pas non plus les américains, à la fois ceux qui veulent mettre sur Owens une pression politique, lui demandant de renoncer à ces jeux (c'est très intéressant ce rapport entre ce que le sportif représente et son désir profond qui est tout simplement de gagner une compétition qui n'a lieu que tous les quatre ans et pour laquelle il s'est entraîné), l'Amérique donneuse de leçon alors qu'elle traitera Owens comme un héros privé de droits à son retour. Il y a peu de personnages noirs ou blancs, à part peut-être Long et Goebbels, le bon et le mauvais allemand. Même l'américain joué par Jeremy Irons qui va "vendre son âme" à Goebbels, sacrifiant la participation de ses deux coureurs juifs sur l'autel financier est intéressant dans ces errements. Comme ce film est sorti fin juillet, je doute que vous puissiez encore le voir en salle (d'autant que nous n'étions que deux dans la salle) mais si vous avez l'occasion de le voir en DVD, je vous le conseille. C'est un film qui pourrait bien plaire aux profs à la recherche d'un nouveau film à étudier en cours même si le film oublie de mentionner que Jesse Owens a toujours précisé qu'Hitler lui avait un signe de la main auquel il avait répondu (d'ailleurs il condamnait davantage Roosevelt qu'Hitler), et qu'il change la scène où Hitler refuse de saluer un athlète, c'est un autre athlète noir qui était en fait la victime du mépris d'Hitler. On reprochera sans doute à ce film un peu trop de bons sentiments, pour moi, c'est surtout un film qui nous interroge sur ce qu'on attend d'un sportif et à ce titre, il n'est pas daté. 
 Avec Stephan JamesJason SudeikisEli Goree, Jeremy Irons, William Hunt. 

Sorti en France le 27 juillet 2016. 

Merci à ma fille pour cet excellent choix ( elle a beaucoup aimé elle aussi).
A conseiller aux parents d'ado, c'est un bon film à partager. 
PS; en voyant les bandes annonces avant le film, ma fille et moi nous sommes dit qu'il n'y qu'un homme plus beau en vrai que dans son biopic: Barack Obama. 

 





2 commentaires:

  1. J'avais vraiment envie de le voir mais ils ne l'ont diffusé qu'une semaine dans mon ciné, celle où on n'était pas là!!

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    1. C'est sûr que pour le voir, il fallait être motivée.

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