mardi 8 septembre 2015

Le soir du chien de Marie-Hélène Lafon

Je ne suis pas dans l'exil de la chair des femmes; j'ai des occasions de peau. Je ne ressemble pas aux autres hommes. Celles qui me veulent le savent, je me prête.

Elle est belle, Marlène, belle, jeune et farouche. Tout le monde la regarde mais elle ne voit que Laurent et les livres qu'elle emprunte au bibliobus. Un soir, son chien se fait renverser et tout change.

Comme d'habitude, Marie-Hélène Lafon fait dans la sobriété. Pas de grandes analyses des sentiments, juste des actes simples qui en disent long. La force de ce roman réside dans le fait que, comme les autres personnages, le lecteur gravite autour de Marlène sans découvrir ses pensées. Nous avons accès à ce que pensent de nombreux personnages, mais pas à sa vie intérieure. On peut avoir l'impression de rester sur le carreau parce que la décision que prend Marlène reste incompréhensible. Mais c'est exactement ce qui nous arrive dans la vie. A cause de ce choix narratif, j'ai été plus touchée par Laurent que par Marlène mais ce personnage féminin est dans la lignée de ces femmes mystérieuses croisées au détour de pages ou au détour de nos vies, qui restent à jamais des mystères, de celles dont les autres parlent parce qu'ils n'ont rien d'autre à dire. De ces femmes qui restent donc en nous. Et puis bien sûr, il y a cette écriture, sans fioriture peut-être mais parfois très puissante. 

C'est le premier roman de Marie-Hélène Lafon et mon préféré à ce jour. Gambadou l'a aussi apprécié.

Publié le 24/08/2001 chez Buchet Chastel.
Publié le 05/09/2003 chez Points.
Prix Renaudot des lycéens 2001.

A conseiller aux amateurs de belles phrases. 
Merci à celle qui m'a offert ce roman. 





27 commentaires:

  1. Noté dans ma LAL de médiathèque, il y est! J'aime beaucoup cet auteur.

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  2. j'aime beaucoup MH Lafon mais je ne connaissais pas ce roman, merci de me le faire découvrir!

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  3. Jamais lu Marie-Hélène Lafon. Commencer par son premier roman me paraît être une bonne idée.

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    1. Tu ne devrais pas être déçu par ce personnage de femme.

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  4. C'est le seul que j'ai lu d'elle jusqu'à présent et j'avais aimé.

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    1. J'ai lu Joseph que j'ai aimé aussi mais moins que celui-ci.

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  5. J'adore marie helene Lafon .....son meilleur roman (le plus touchant selon moi) c'est Les Pays .....
    Une femme d'un autre temps, issue d'un minde qui disparait

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    1. Je note, j'ai envie de continuer à la découvrir.

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    2. J'aime beaucoup album aussi ...mais c'est pas un roman

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    3. Non ce sont des textes tres courts sur des objets emblematiques de la ferme et/ou de la campagne

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  6. Je l'ai lu il y a longtemps et j'ai souvenir d'avoir aimé cette lecture. D'ailleurs, je crois que j'ai quasiment tout lu d'elle depuis.

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  7. Ma découverte récente de Lafon a été très positive, et c'est tout à fait un style qui me convient.

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    1. Je pense que le style te conviendrait aussi pour celui-là. Son style était déjà bien présent dans son premier roman.

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  8. Je n'ai pas encore découvert son écriture.

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  9. Je te conseille d'essayer au moins une fois, et plutôt avec ce titre.

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  10. Ah, mais elle aussi je dois la lire!

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    1. Mais qu'attends-tu ? ;)
      Peut-être pour un invit(h)é du mercredi?

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  11. Je ne connais pas ce roman. Je ne connais que celui sur la petite gymnaste qui ne souriait jamais et que j'avais beaucoup aimé.

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    1. C'est un roman de Lola Lafon, deux styles bien différents.

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  12. J'avais beaucoup aimé aussi !! Il faudrait que je continue de la lire, j'aime cette écriture...

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  13. Tu sais que j'hésite salement avec cette romancière, Attila l'adore ce qui serait un gage pour moi, mais mon problème, c'est que je crains une écriture ou un traitement trop rustique, j'ai peur du manque de tendresse quelque part. Je ne m'explique pas pourquoi, sans doute parce qu'on l'a souvent qualifiée d'auteur de la ruralité...et je crois que ça m'effraie. Vu que c'est ton préféré, je commencerai par celui-là ;-)

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    1. Je le trouve rural mais dans celui-ci, elle parvient à transmettre des émotions (ça m'atonnerait que Laurent te laisse indifférente) toue en retenue cependant. Je pense que tu pourrais l'aimer.

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