dimanche 26 novembre 2017

Mes spectacles du mois: L'homme A (d'après Marguerite Duras) / L'une et l'autre: La Grande Sophie et Delphine de Vigan

En pleine découverte de Marguerite Duras, je ne pouvais pas rater  ce spectacle qui passait près de chez moi. C'est comme si une rencontre (réelle) m'avait menée vers une autre rencontre (littéraire) qui elle-même se déroulait à l'infini, avec des variétés de forme réjouissantes. Sandrine Bonnaire, accompagnée en musique par Erik Truffaz et Marcello Giulani nous lit des extraits de deux textes de Duras: L'homme Atlantique et L'homme assis dans le couloir. Le premier texte n'est pas inoubliable mais il met en scène le regard extérieur, celui de la cinéaste. Le second, par contre, marque très longtemps. Extrait d'un texte de 36 pages publié aux Editions de Minuit, il raconte le désir entre un homme et une femme. Un désir somme toute ordinaire, si tant est que le désir puisse l'être, jusqu'à ce que... De ce texte, j'ai lu que Marguerite Duras disait qu'elle n'aurait pu l'écrire sans l'avoir vécu. De quoi découvrir un autre aspect de sa personnalité.
Sandrine Bonnaire lit magnifiquement bien, tout en dégageant, avec la douceur de sa voix, cette sensualité nécessaire à la lecture du texte. Chapeau parce que ce ne doit pas être une lecture facile. L'intensité du texte est renforcée par les instruments, je ne suis pas sûre que j'aurais ressenti les mêmes émotions en lisant ce texte. 

En tournée depuis plusieurs mois dans toute la France. C'est au théâtre L'Arsenal de Val de Reuil que j'ai assisté à cette lecture musicale, un théâtre qui accueille cette année une très belle programmation. 



Ça devait être une création unique pour un festival littéraire de Nevers en 2014, ça a fini en tournée dans toute la France, pour notre plus grand plaisir. Quand on écoute les extraits des romans de Delphine de Vigan et les chanson de La Grande Sophie choisies, on se dit que ces deux-là ne pouvaient que se rencontrer. Les thèmes se rejoignent, autant que le physique des deux femmes s'oppose. Elles se sentent bien ensemble sur scène et ça se sent, nous racontant le parcours d'une jeune femme, l'une lisant parfois les textes de l'autre et l'autre chantant un morceau avec l'une. Je ne suis fan ni de l'une, ni de l'autre (même si j'ai aimé D'après une histoire vraie) mais les écouter ensemble et les voir jouer, car il y a aussi un jeu réel, fut un vrai plaisir. Et nous avons eu la chance, à Louviers, de payer dix euros pour ce spectacle alors que prix est parfois plus du double, signe sans doute que la mairie a mis la main au portefeuille et qu'on fait encore venir la culture dans les zones où on pourrait la délaisser.

Toujours en tournée dans toute la France. Vu au Moulin de Louviers, dans une salle comble.

Merci à mes compagnes de plaisir culturel partagé, Florence, présente les deux fois, et à Celle qui fut à l'origine de mon envie de voir le premier spectacle et mon accompagnatrice du second. Et merci à B. et P. d'avoir été à proximité à chaque fois. 

                                       



10 commentaires:

  1. Erik Truffaz !!!! :) Je suis une grande fan de sa musique qui colle à chacune de mes humeurs, une musique tellement organique qu'elle s'adapte à toutes les situations. Ce musicien a du génie.

    Ce qui est amusant (pour poursuivre sur l'idée des ricochets culturels qui ouvrait ton billet) c'est que j'ai découvert Erik Truffaz... grâce à un livre, un splendide roman de Joanne Rochette : « Quartz ». Que je te conseille d'ailleurs.

    Truffaz & Duras dans un seul et même spectacle: mazette, que j'aurais aimé y être! :)

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    1. J'aime beaucoup ces enchaînements de découvertes, les tiennes comme les miennes. Je ne connaissais pas du tout Truffaz avant ce spectacle mais je suis une bille en musique.

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  2. Même à 20 euros, cela reste encore accessible mais c'est vrai que ce n'est ni théâtre ni concert ! Je ne savais même pas que ce spectacle existait.
    Duras, j'ai essayé une fois, la vie éternelle je crois, il m'est tombé des mains...

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    1. 20 euros reste un pris raisonnable, d'ailleurs j'ai payé 25 euros pour Bonnaire. Je voulais juste insister sur le fait que des mairies (je le suppose) font encore des efforts culturels.

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  3. Je trouve que la culture devient vraiment accessible en province. J'ai connu une époque où TOUT se passait à Paris !
    Ce n'est plus le cas.

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    1. Heureusement, dis donc. Là où je me trouve chanceuse, c'est que je ne suis pas loin non plus de Paris et que je peux profiter aussi de ce qui s'y passe.

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  4. Quand j'ai déménagé de Normandie pour le Sud-Ouest, je me suis aperçue que la proximité de la région parisienne avait une influence forte. Certains artistes, certains spectacles ne passent pas ici ou alors rarement. Bordeaux est à 2h de route, le Zenith de Pau à 1h30, ça n'aide donc pas.

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    1. C'est un peu double peine alors. La logique voudrait que les artistes viennent moins chez nous parce que nous sommes proches de Paris et qu'on peut y aller mais c'est le contraire qui semble se produire. Ceci-dit, L'une et l'autre tourne vraiment dans des coins reculés de la France.

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  5. Sandrine Bonnaire ! j'aimerais beaucoup l'entendre sur scène cette actrice. Je serais moins tentée par des extraits de Delphine de Vigan, mais pourquoi pas si c'est bien fait. Il y a des municipalités qui font des efforts c'est certain, c'est rassurant.

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    1. J'espère que tu auras aussi cette chance, la voir sur scène.
      Il est important de saluer les efforts des municipalités.

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