L'artichaut est un légume de solitude, difficile à manger en face de quelqu'un, divin lorsqu'on est seul. Un légume méditatif, réservé aux bricoleurs et aux gourmets (...) Rien ne presse dans l'artichaut, on peut sucer une feuille pendant plusieurs minutes jusqu'à l'amertume, on peut au contraire, racler des incisives la chair de plusieurs feuilles à la suite pour se donner une bouchée consistante.
Robert Dubois est éditeur dans une petite maison d'édition qui peine à survivre. Lorsque sa stagiaire lui met une liseuse entre les mains, Robert découvre une autre façon de lire.
Ce roman n'est pas seulement un roman sur les liseuses, loin de là. C'est un roman sur le monde de l'édition et sur la vie d'un éditeur, que Paul Fournel connaît bien puisqu'il fut, dans l'une de ses nombreuses vies, éditeur. Nous suivons l'éditeur dans ses nombreux rôles, de la découverte des manuscrits à l'accompagnement des écrivains en rencontre, en passant par la défense de tel ou tel livre en comité et par le départ d'écrivains pour une autre maison d'édition. Et puis, ce qui me plait beaucoup dans ce roman, c'est aussi le rapport à la nourriture et on sent le parallèle entre les deux domaines, le restaurant traditionnel étant d'ailleurs racheté et donc appelé à disparaître pour devenir un restaurant de sushis. Il est difficile de ne pas aimer ce livre quand on est un lecteur compulsif et/ou intéressé par le monde de l'édition, celui qui se développe à petite échelle. Il y a là la plus belle page que je connaisse consacrée à l'artichaut, un légume que je n'aime pas mais qui me renvoie immanquablement à ma mère. J'aime beaucoup la couverture Folio. La contrainte oulipienne du roman fut d'épouser la forme d'une sextine, forme poétique inventée au XIIe siècle.
La sextine est une forme poétique, composée de six sizains, dont les mots en fin de vers restent les mêmes, mais répartis selon un ordre différent : mathématiquement parlant, il s'agit d'une permutation d'ordre 6. La première sextine est l'œuvre du troubadour Arnaut Daniel au XII e siècle.
192 pages. Publié en Folio en juin 2013.
A conseiller aux amoureux des livres.
A conseiller aux amoureux des livres.
Ha ben mince, j'étais prêt à le noter ce livre, comme toi je n'aime pas les artichauds, mais la phrase est géniale. Le thème me plaît mais voilà, j'ai rien compris à la fin et pour moi se mettre des contraintes de forme est plutôt contraire à l'écriture...alors du coup, je sais pas...
RépondreSupprimerLa fan des alexandrins raciniens que je suis ne peut pas être d'accord avec toi.
SupprimerEt ici, on ne sent pas la contrainte; c'est pas que l'auteur en a parlé et que j'ai lu la quatrième de couverture que je l'ai découverte.
Ce livre m'a l'air très intéressant, le monde de l'édition est un vaste univers à explorer. Et puis, j'adore les artichauts (je suis de celles qui sucent plusieurs feuilles en même temps, miam !)
RépondreSupprimerTu vas l'aimer ce livre! Et déguster la page consacrée à l'artichaut...
SupprimerUn petit bijou !
RépondreSupprimerJ'ai découvert ce livre par simple curiosité pensant qu'il traitait principalement du passage du papier au numérique, mais c'est en effet bien plus que cela.
Et quelle prouesse d'écriture !
Non, vraiment, un petit roman qui aurait mérité d'être plus mis en avant à sa sortie je trouve.
Merci d'en parler ici aujourd'hui. Beau dimanche !
Merci de prolonger mon enthousiasme, Marion!
Supprimerrha la la, mais je le veux absolument purée, il a l'air top, tout me plait dans ce que tu dis, et moi j'adore les artichauts et je vénère le XVIIe siècle (pour les raisons que tu sais) alors que je résiste encore aux liseuses. (en lisant le titre je croyais que c'était un hommage à Schlink....rien à voir donc mais je le note quand même)
RépondreSupprimerIl te plairait, Galéa, c'est certain. Je découvre donc un aspect de toit que je ne connaissais pas, l'amour de l'artichaut.
SupprimerBen moi ce livre avait tout pour me plaire, et au final, j'en garde le souvenir d'une légère déception. Ça remonte un peu, alors, dans les détails, je ne pourrais plus expliquer pourquoi.:-)
RépondreSupprimerOn se fait parfois une fausse idée de ce que le livre va être.
SupprimerIntéressant comme roman et moi aussi j'aime l'artichaut !
RépondreSupprimerAh mais je ne savais pas qu'il y avait tant d'adeptes de l'artichaut!
SupprimerAutre sextine agréable (Paul ne m'en voudra pas de ce parallèle !)
RépondreSupprimerhttp://www.castorastral.com/livre/la-chapelle-sextine/
Paul ne t'en voudra mais te reconnaîtra-t'il, cachée sous ce pseudo? ;-)
SupprimerJe l'ai lu il y a quelques années déjà mais je me rappelle l'avoir bcp aimé! Cette transition vers un monde plus moderne et numérique, auquel a du mal à se faire le héros Robert Dubois. Je me rappelle aussi d'un chouette humour teinté d'ironie tout au long de ce texte, qui me faisait sourire!
RépondreSupprimerTu as raison de mentionner l'humour, j'ai eu tort de ne pas le faire.
SupprimerJ'aime bien l’artichaut moi. Et je suis certain que ce roman me plairait (en plus il fait moins de 200 pages...).
RépondreSupprimerCa fait beaucoup d'atouts pour toi. ;-) En même temps, moi qui n'aime pas les artichauts et qui me suis mise au roman court il y a peu, je l'ai beaucoup aimé malgré tout.
SupprimerUne lecture que j'avais trouvé sympathique.
RépondreSupprimerJ'irais au delà du terme sympathique.
SupprimerJe me note ce livre que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerTu m'en vois ravie.
SupprimerSTP peux tu aller voir dans tes spams si mon commentaire précédent y est (en tout cas j'ai laissé un comm, il me semblait bien?)(oui je fais partie des blogueuses qui viennent voir les réponses aux commentaires ^_^)
RépondreSupprimerkeisha (sous anonyme)
Alors non, keisha, c'est très étrange. Par contre, grâce à toi, j'ai récupéré quelques spam qui n'en étaient pas (de Sylire et Tania notamment).
SupprimerJe crois que ce livre est dans ma PAL. tu m'incites à l'en sortir rapidement !
RépondreSupprimerTant mieux!
SupprimerBonsoir Valérie, roman très agréable à lire. Bonne soirée.
RépondreSupprimerBonne soirée à toi, Dasola!
SupprimerJe voulais le lire merci pour le rappel car je l'avais oublié.
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