Les parents sont troublés, ils observent la peinture, placés pour la première fois devant la part inconnue de leur fille, sidérés de ce qu'elle a produit.
Paula a la vingtaine. Elle n'a longtemps pas su quoi faire de sa vie, me rappelant ainsi tant de jeunes de mon entourage qui finiront pourtant par trouver un jour leur(s) voie(s). J'ai tendance à penser que plus la route est sinueuse, plus elle enrichit celui qui l'emprunte mais je m'égare. Elle décide un beau jour d'entrer dans une école bruxelloise et d'étudier le trompe-l’œil. Mais quelle idée saugrenue que de vouloir passer son temps à copier quand on peut créer. Pourtant, Paula, élève appliquée et tenace, y trouve son plaisir.
Quand on a fait abstinence pendant longtemps, on n'a pas envie de laisser le hasard choisir entre quelles mains on va y mettre un terme. En tous cas, moi non. J'ai envie d'être prise en main par un auteur qui m'a déjà enthousiasmée au delà de mes espérances. C'est donc avec Maylis de Kerangal que j'ai repris la lecture, après presque un mois et demi sans avoir aucun roman, ni essai ou BD. J'ai retrouvé dans le début du roman les phrases que j'aime chez cette auteure, les longues phrases, puis les changements de rythme et il m'a semblé que ça allait très bien avec le thème de la peinture, avec les mouvements que cela implique. Il faut dire que peindre, même si ce n'est pas sous une forme artistique, ça fait des mois que je sais parfaitement ce que cela peut apporter. J'aime quand l'auteure compare ça à un marathon, qu'elle insiste sur les souffrances du corps. Après la période bruxelloise, j'ai eu l'impression que la plume que j'aimais avait disparu et c'est dommage car le thème qu'explore Maylis de Kerangal est fascinant et les angles qu'elle choisit le sont aussi : entrer dans un Cinecittà moribond qui semble pourtant bien vivant vu à travers les yeux de Paula, puis réfléchir à cette société en trompe l’œil qui nous offre des copies pour protéger les vraies œuvres d'art (qui d'ailleurs, n'étaient sans doute pas perçues comme telles par leurs concepteurs), il y avait de quoi m'enchanter. Ce n'est pas une déception totale car j'ai tout de même retrouvé, parfois, cette plume que j'aimais, je me suis attachée à Paula, à son apprentissage de la vie (Elle apprend à mesurer ses distances, à ne pas s'emballer, à toujours repartir) et à ses parents, à leur relation et j'ai aimé la déclinaison du thème du trompe-l’œil. J'ai néanmoins fini par ressentir une lassitude. Joëlle est beaucoup plus enthousiaste que moi.
Publié chez Verticales en août 2018. 285 p.
Merci à la médiathèque de Louviers.
A recommander à ce qui aiment peindre, quelque soit la manière de peindre puisque peindre engendre toujours une création.
Très heureuse de ton retour :) Avec, de plus, un livre qui me rappelle qu'il faut absolument que je découvre Maylis de Kerangal. Jamais lue: la honte!
RépondreSupprimerIl n'y a aucune honte à ne pas avoir lu un auteur. Mais tente Réparer les vivants quand-même, mon gros coup de cœur de ces 10 dernières années.
SupprimerJe n'ai lu que tangente vers l'Est et je n'ai pas été emballé, loin de là. Je lirai quand même Réparer les vivants, pour le phénomène littéraire qu'il a été mais je ne suis pas certain d'accrocher. Le sujet de ce dernier livre me plaît...
RépondreSupprimerBises.
Le sujet est excellent.
SupprimerC'est le premier avis un peu réservé que je lis. On verra bien si je me lance un jour dans la lecture de ce roman !
RépondreSupprimerJ'en ai lu d'autres, surtout de lecteurs ayant adoré Réparer les vivants.
SupprimerJe n'accroche absolument pas à sa plume. Il faudra que je tente de nouveau de la lire, un jour.
RépondreSupprimerLa plume est bien là, au début, alors je doute qu'il te plaise.
SupprimerJe suis comme Alex, je crois que n'est pas une plume pour moi...
RépondreSupprimerVu ton manque d'enthousiasme concernant Réparer les vivants, j'ai bien peur que non.
SupprimerÇa a l'air très particulier. Son premier me tente depuis longtemps tant il avait conquis des publics variés, mais je ne sais pas si je finirais par le lire.
RépondreSupprimerJe suppose que tu parles de Réparer les vivants, pas de son premier.
SupprimerJ'aime sa plume. Pourtant, je ne sais pas si ça vient du thème mais je ne suis pas pressée de le lire.
RépondreSupprimerJe n'étais pas forcément emballée par le thème du trompe-l’œil mais vraiment, l'ensemble se tien à ce niveau-là.
SupprimerA la radio et sur quelques blogs, j'ai vu plusieurs billets mitigés. Je le lirai certainement plus tard ( pour le thème). J'ai déjà réparer les vivants dans ma PAL.
RépondreSupprimerOuvre-le donc !
SupprimerJe n'ai encore jamais lu Maylis de Kerangal, mais je ne pense pas commencer avec celui-ci. (Heureux de ton retour à la lecture !)
RépondreSupprimerMerci, Autist Reading ! Commence donc par Réparer les vivants.
SupprimerJe n'ai pas été aussi emballée que "Réparer les vivants" (mais je m'en doutais). J'ai toutefois apprécié ma lecture. J'aime l'écriture de Kerangal et j'ai trouvé l'histoire intéressante (la première partie davantage, oui peut-être).
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai vraiment trouvé des éléments intéressants mais c'est De Kerangal, peut-être que je suis condamnée à être déçue par elle (mais je la lirai encore longtemps).
SupprimerJe devrais le lire il est sur ma liseuse. Un peu refroidie par ton avis et celui "pas si emballé" de Sylire, on verra...
RépondreSupprimerJ'ai lu des avis bien plus enthousiastes.
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