jeudi 20 septembre 2018

L'après-midi de Monsieur Andemas de Marguerite Duras

Très court roman ou longue nouvelle, cette histoire raconte l'après-midi que M. Andesmas passe à attendre Michel Arc, avec qui il doit traiter affaire à propos d'un terrain que M. Andesmas a acheté pour sa fille Valérie, qui ne doit guère avoir plus de dix-huit ans. Pendant son attente, il va d'abord rencontrer la fille peu ordinaire de Michel Arc, puis sa femme.
Ce roman est une longue dérive, mélange de réflexions sur la paternité et sur la vieillesse qui est elle-même présentée comme une attente sans fin. On peut penser que c'est plat, le temps tire en longueur et cela se sent mais j'ai beaucoup aimé la chute qui découle de la conversation entre le vieil homme (il a eu sa fille tardivement) et la femme de Michel Arc. Il y a un jeu réel sur les deux endroits, celui de l'attente et celui du bal où se trouve Michel et deux regards posés sur Valérie ; le regard que pose la femme sur cette nouvelle arrivée au village ne peut coïncider avec celle du père. Et pourtant, ces deux êtres, la femme de Michel Arc (n'ayant d'autre fonction que d'être la femme de ..., elle n'aura pas de prénom) et le père sont tous les deux sur le point de subir une perte irréparable, liée au destin. Rien ne peut être fait pour l'éviter. 
J'ai regardé quelques interprétations du livre sur internet (de non spécialistes comme moi) et je suis très étonnée par ce qu'ils ont parfois compris. Quant aux interprétations qui relient cette oeuvre aux travaux de Lacan, je les ai trouvées intéressantes mais je ne suis pas suffisamment spécialiste de Lacan pour juger de leur bien-fondé.  
Le sens me paraissait clair et c'est ce qui fait que finalement, je trouve ce roman réussi. J'ai été dubitative pendant une bonne partie de ma lecture, c'est vraiment la fin et les journées qui ont suivi la lecture qui en ont fait une lecture que je n'ai pas regrettée. Je découvre en écrivant ce billet que le livre a été adapté au cinéma avec Michel Aumont et Miou-Miou dans les rôles principaux. 

Publié en 1963 chez Gallimard. 128 pages.

Merci à mon CDI.
A conseiller aux amateurs de lectures lentes au soleil. 

3 commentaires:

  1. Je n'ai pas lu grand chose de Duras. Il faudrait que je m'y plonge sérieusement. Pour l'instant, je n'en ai lu que deux : un très classique, son autobio ( Un barrage...) et l'amant de la chine du nord que j'avais trouvé assez poétique...

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  2. Je ne connais pas cette nouvelle de Duras, moi qui croyait avec tout lu d'elle ! Merci. Bonne journée.

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