... une voix intérieure qu'elles tentent de tenir à distance, de museler, leur souffle que jamais elles ne cesseront de se tourmenter pour l'enfant un jour sorti de son flanc.
En lisant vaguement, pour ne pas trop en apprendre, les résumés de ce roman, je m'en étais fait une idée toute fausse. Certes, c'est l'histoire d'une femme qui pleure la disparition de son fils, mais pas sa mort. Un beau jour, frappé par le mari de sa mère, il est parti sans laisser de mot. C'est donc un roman de l'attente, comme l'évoque si bien le titre, mais c'est surtout pour moi le récit d'un double amour, l'amour d'une femme pour un enfant qu'elle n'a pas su garder près d'elle et celui d'un homme pour une femme, un amour qui date de l'enfance, mais qui ne s'étend pas au premier enfant de cette femme.
En lisant vaguement, pour ne pas trop en apprendre, les résumés de ce roman, je m'en étais fait une idée toute fausse. Certes, c'est l'histoire d'une femme qui pleure la disparition de son fils, mais pas sa mort. Un beau jour, frappé par le mari de sa mère, il est parti sans laisser de mot. C'est donc un roman de l'attente, comme l'évoque si bien le titre, mais c'est surtout pour moi le récit d'un double amour, l'amour d'une femme pour un enfant qu'elle n'a pas su garder près d'elle et celui d'un homme pour une femme, un amour qui date de l'enfance, mais qui ne s'étend pas au premier enfant de cette femme.
De Gaëlle Josse, j'ai beaucoup aimé Nos vies désaccordées mais pas Le dernier gardien d'Ellis Island. J'aime sa plume, aucun doute là-dessus mais parfois, elle ne me suffit pas. J'associe ses textes à de l'épure et à de la délicatesse, que j'ai retrouvés ici. Je vais situer ce roman entre les deux précédemment cités sur l'échelle de mes goûts. Il m'a fallu arriver à la moitié du roman pour commencer à l'aimer. Pendant les cent premières pages, je me suis dit que non, ça ne le faisait pas, que je n'entrais pas dans ce récit. Je n'aimais pas les lettres écrites au fils et je m'ennuyais. Et ce sont les hommes qui m'ont gagnée à leur cause, comme cela avait été le cas avec Nos vies désaccordés. Etienne, ce mari qui n'a pas été à la hauteur de l'amour qu 'il porte depuis toujours à Anne, mais qui pourtant, l'a attendue avec une patience infinie, est un beau personnage d'homme, complexe comme je les aime. Et Louis, ce garçon qui part, qui n'est que peu présent mais qui traverse ce roman de part en part, a pris le relais. La scène finale m'a tout à fait cueillie, la gorge serrée et je me suis dis que, finalement, ce sont ces deux hommes-là m'avaient fait aimer ce roman. J'aime refermer un roman avec une image forte. Ici, impossible qu'il en soit autrement. Et il y a cette idée, lancinante, que nous sommes finalement toujours seuls:
Je ne sais s'il pense à mes absences, à mes secrets qu'il respecte sans trop les deviner. A cette grotte où nous vivons seuls, où personne ne peut entrer, à cette part obscure et inavouable que nous portons en nous.
Je ne sais s'il pense à mes absences, à mes secrets qu'il respecte sans trop les deviner. A cette grotte où nous vivons seuls, où personne ne peut entrer, à cette part obscure et inavouable que nous portons en nous.
Publié en janvier 2018 chez Notabilia. La double couverture est superbe.
Merci à l'auteure (pas pour l'envoi du roman que j'ai acheté). La rencontrer, c'est découvrir une femme profondément gentille et tournée vers les autres. C'est ce qui m'a donné envie d'ouvrir un autre roman d'elle après ma première déception.
A conseiller pour se réconcilier (lentement mais sûrement) avec les hommes.