mardi 29 mars 2016

Un bon garçon de Paul McVeigh

Les romans sur l'Irlande du nord m'attirent toujours, et toujours beaucoup plus que ceux sur l'Eire. J'ai beaucoup étudié les Troubles avec mes élèves, il m'arrive encore de le faire et Bloody Sunday de U2 récolte toujours autant de succès, ce qui ne cesse de me surprendre. Ce roman d'apprentissage met en scène Michael qui vit à Belfast dans la zone catholique avec son père alcoolique, sa mère qui travaille pour nourrir la famille, ses deux soeurs et son frère. Au tout début du roman, il est admis dans une grammar school, ces écoles dans lesquelles on rentrait sur concours mais ses parents lui annoncent qu'il ne pourra pas y aller car il ne peuvent se le permettre. Ce roman est celui de l'été qui précède son entrée à Saint Gabriel's, l'école de secteur, celle dans laquelle il sent très vite qu'il va falloir jouer des coudes pour ne pas se faire dévorer tout cru. Or Michael a la voix haut perchée, il est plus doué que les autres à l'école, bref, il est déjà affublé du mot "pédé" alors même qu'il a un sacré béguin pour Martine. 

Si ce roman se situe dans les années 60, à l'époque des Troubles (ce qui en fait un point fort à mes yeux), il a un point faible : j'ai toujours beaucoup de mal avec les romans d'apprentissage. Certains trouvent tout de même grâce à mes yeux mais ce ne fut pas le cas de celui-ci, à part pour les dernières pages, prévisibles mais touchantes. Comme je l'expliquais à Attila, les histoires de garçons qui découvrent les prouesses de leurs "zizis" (mot employé très souvent dans le roman) me laissent de marbre. Et sur le thème du premier baiser, j'ai nettement préféré le livre de Nicolas Delesalle, Un parfum d'herbe coupée. Alors certes, c'est parfois drôle et l'époque des Troubles me semble bien rendue, très proche du film Au nom du père que j'adore, mais des histoires avec des pères irlandais alcooliques et des mères qui passent leur temps à sauver les meubles, j'en ai peut-être trop lues pour y être encore sensible. 
Gwenaëlle a aimé. 

Merci à Philippe Rey et à l'agence Anne et Arnaud
A conseiller à ceux qui aiment les romans d'apprentissages masculins. 

Date de parution :17/03/2016- 250 p.
Traduit de l’anglais (Irlande) par Florence Lévy-Paoloni

18 commentaires:

  1. Ton avis est sensiblement différent de ceux de Keisha et Gwenaëlle, je jouerai donc la prudence : un emprunt plutôt qu'un achat...

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    1. Peut-être que la différence est due au fait que j'ai beaucoup lu sur la période.

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    1. Je m'en doute bien mais je suis visiblement minoritaire.

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  3. J'aime bien les romans irlandais, ça fait d'ailleurs longtemps que je n'en ai pas lu. Mais c'est souvent assez glauque dans le réalisme. Certaines cultures parviennent à traiter le malheur par l'humour, pas eux me semble-t-il, ceci dit, je ne connais pas tout...

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    1. Franck Mc Court l'a très bien fait. Et j'ai plusieurs fois souri tout de même en lisant ce roman.

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  4. Il me semble que je suis entre toi et gwen , en fait je fuis d'ordinaire ces histoires irlandaises où je m'embrouille, je n'en connais que les grandes lignes... Là j'ai bien senti l'ambiance, vue par un gamin.
    J'ai juste trouvé des longueurs et des répétitions, on va jouer avec la soeur, on craint les autres gamins, etc.
    Mais la vision du gamin est bien rendue.

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    1. Oui, on ne peut pas nier que les Troubles vus par les yeux d'un enfant sont bien rendus.

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  5. Bon, pas une lecture pour moi je pense... Je passe...

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  6. Je l'avais repéré mais je suis un peu refroidie aussi, du coup.

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    1. Lis les billets de celles qui ont aimé. Tu sais bien que mon avis ne reflète pas toujours celui de la majorité.

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  7. Pas très romans d'apprentissage non plus, je passe allègrement, avec ma PAL comme bonne excuse.:-)

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  8. Je pourrais faire partie des amateurs de romans d'apprentissages masculins. A voir.
    (ça tombe bien, il m'attend)

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  9. Pas trop tentée, l'Irlande me tente mais pas les romans d'apprentissage.

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    1. Alors tu trouveras un autre roman à ton goût sur le sujet.

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