dimanche 20 mars 2016

Et si on écoutait Vernon Subutex de Virginie Despentes?

Mais il était surtout sur des sites porno. Il ne voulait plus entendre parler de la crise, de l’islam, du dérèglement climatique, du gaz de schiste, des orangs-outangs malmenés ou des Roms qu’on ne veut plus laisser monter dans les bus.

Vernon Subutex, le héros de cette trilogie et donc de ce premier volet, est un ancien disquaire. Dans les années 80, sa boutique avait ses fidèles mais maintenant, il est obligé de quémander un abri chez des anciens copains qu'il n'a pas vu depuis des années. En plus de la perte de son magasin, il a perdu des amis morts du cancer ou de la drogue. Parmi eux, Alex est le seul de leur groupe de musique à avoir connu une certaine gloire. 

Vernon Subtex est le roman des marges et de la haine. Vernon déteste tout ce que les autres possèdent, ces murs blancs qui sont les mêmes chez tout le monde, symbole du vide qui entoure chacun. Et pourtant, bien sûr, il ne vise qu'à une chose : en profiter lui aussi. Et puis, il y a cet ami qui l'héberge qui est encore plus haineux que lui, ou qui du moins, l'assume davantage, donnant ainsi libre cours à des jets de haine et de racisme. Si le but de cette partie est de faire faire au lecteur une plongée dans l'exotisme des beaufs racistes, c'est raté pour moi. Des gens comme ça, j'en connais vraiment, des discours comme ça, j'en ai entendus. Ce n'est pas l'apanage des personnages romanesques caricaturaux de les prononcer. Parce que c'est un peu ça, l'effet produit: il est tellement caricatural ce personnage qui, s'il a réussi à épouser une femme un peu fortunée, a raté tout le reste, que ça diminue la portée de ce qui est dit. S'il n'y avait eu que ça, j'aurais passé l'éponge. Mais ce roman d'une nostalgie totale concernant une période révolue, ne m'a jamais attrapée dans ses filets. Et puis je l'avoue, je ne suis pas fan des anti-héros déprimés. 
A conseiller à ceux qui aiment les anti-héros quadragénaires (ou quinquas?)
Merci au Prix Audiolib

audiolib

12 commentaires:

  1. Je ne suis pas convaincue non plus. Je n'ai pas trouvé grand intérêt à ce roman.

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    1. C'est étrange parce qu'il avait été très apprécié à sa sortie en grand format.

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  2. Je l'ai beaucoup aimé ce roman. Et au contraire de toi, hormis peut-être cet ami qui héberge Vernon dont tu parles, j'ai trouvé que l'auteure nous présentait une galerie de personnages que je n'ai pas l'habitude de rencontrer justement. Et je n'en ai pas spécialement envie d'ailleurs. Mais elle fait ces protraits avec un vrai talent je trouve, et un style d'écriture qui m'a vraiment plu.

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    1. Tu en as de la chance (et j(écris ça sans aucune ironie), je t'envie.

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  3. Je suis tellement partagée quant à mon envie de lire ce roman, j'en avais très envie, en tout cas le premier tome, et puis il y a eu les résumés et avis sur les autres tomes qui m'ont motivée, et puis les billets sur ce premier volet assez contrastés... Il faudra que je me fasse mon propre avis... Un jour ...

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    1. L'avantage de ces avis qui diffèrent, c'est qu'ils donnent souvent envie de se faire sa propre idée.

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  4. J'avais été réticente à sa sortie, voire indifférente, à cause de l'auteure dont je n'ai rien lu mais que je ne sens pas pour moi, et puis une collègue l'a lu et a beaucoup aimé, ça m'a intriguée. Je comptais donc le lire, ton avis me fait hésiter mais je crois que je le lirai quand même (un jour) pour être fixée.:-)

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    1. J'avais écouté Apocalypse Bébé malgré mon manque d'envie de découvrir cette auteure. Mais je crois qu'elle n'est pas faite pour moi.

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  5. Moi je suis plutôt client des anti-héros fatigués et déprimes, mais là non, sans façons, ni en audio ni en livre...ça m'intéresse pas du tout :D

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    1. Je te comprends, moi, je c'est que contrainte et forcée que...

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  6. Je suis quasi (ou complètement ? ;-)) tombée amoureuse de Vernon, moi ! Mais il m'a déçue dans le second volet.
    Pourtant, les anti-héros, c'est pas forcément mon truc (j'avais abandonné 'La conjuration des imbéciles', je ne supportais pas ce type, envie de le secouer).
    J'aime bcp le regard que porte Virginie Despentes sur notre société, et son humour. Le ton de Thierry Jonquet dans 'Ils sont votre épouvante...' m'y a fait penser.

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    1. Je préfère Jonquet à Despentes.
      Ah donc on peut tomber amoureuse de Vernon, c'est une surprise pour moi . ;)

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