mardi 15 mars 2016

L'arbre de Toraja de Philippe Claudel

Poursuivre sa vie quand autour de soi s'effacent les figures et les présences revient à redéfinir constamment un ordre que le chaos de la mort bouleverse à chaque phase de jeu. 

Philippe Claudel fait partie de ces auteurs que j'aime mais qui m'ont plus souvent déçue que ravie ces derniers temps. Et pourtant, je ne parviens pas encore à couper le cordon. L'arbre de Toraja est de l'autofiction déguisée en roman. Il n'y a pas à proprement parler d'intrigue mais un fil conducteur, la maladie et la mort d'Eugène, le producteur du narrateur (qui possède visiblement les traits de Jean- Marc Roberts, éditeur décédé en 2013).

Tout a très bien commencé entre ce nouveau livre de Claudel et moi. Il touchait à ma réalité du moment, à ma peine et les phrases des cinquante premières pages ont souvent fait mouche. Moi aussi, j'ai appris dernièrement que pour ne pas effrayer les gens, on appelle désormais les cancérologues des oncologues, "un mot de cruciverbiste ou de jeux télévisés". Il y a de nombreuses réflexions sur des sujets variés qui ont résonné en moi parce que j'ai, à un moment donné de ma vie, eu les mêmes doutes: le fait de ne pas vouloir savoir si celle qu'on considère comme notre meilleure amie nous donne la même place (savoir que ce n'est pas le cas ne me pose désormais aucun problème). Passées ces cinquante premières pages, je n'ai plus retrouvé la même envie de retourner à ce livre. Je me suis lassée de ces pensées qu'engendrent la maladie et la mort de l'ami mais aussi la cinquantaine. Parce que rien n'est original dans ce roman, et ce n'est d'ailleurs pas son but. Le quinqua se trouve une jeunette pour se requinquer (et n'y voyez aucun jugement de ma part, je serais bien mal placée pour juger qui que ce soit) et je comprends pourquoi toutes celles qui ont aimé ce livre (et celles qui ne l'ont pas aimé) sont déçues par la fin. Je ne peux pas dire qu'elle m'a déçue car je la trouve cohérente avec le reste : c'est sans doute l'Homme (j'y inclus la femme)  qui est décevant alors, tant il manque d'originalité. 

Ce roman est surtout une déception parce que j'en avais entendu tellement de bien que je m'attendais à retrouver l'auteur qui m'a un jour vraiment charmée. Il est néanmoins plus réussi que ses derniers livres. 

Publié chez Stock en janvier 2016.

A conseiller aux quinquas en crise. 
Merci à Nathalie, qui me l'a prêté.


27 commentaires:

  1. J'aime bien cet auteur aussi, mais j'avoue qu'un je-ne-sais-quoi me tient à l'écart de ce roman... Ton avis ne m'incite pas à me précipiter...

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    1. Je me doute mais tu trouveras des avis bien plus enthousiastes.

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  2. Je suis encore tellement loin du quinqua en crise que je vais passer mon chemin (mais j'aime beaucoup la façon dont tu parles de cette lecture).

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    1. Je ne pense pas que ce roman te plairait, même si tu étais un quinqua en crise. ;)

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  3. Je ne suis pas une quinqua en crise, je passe mon chemin ... j'ai peur de m'ennuyer.

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  4. Comme toi, j'ai été déçue par les derniers livres de Claudel. J'espère ne pas l'être par celui-ci. Quinqua je le suis, en crise je ne crois pas mais le sujet m’intéresse !

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  5. Très déçue aussi, j'ai trouvé ça facile et creux. Je n'avais pas d'attente particulière, n'étant pas particulièrement fan de l'auteur, n'ayant rien lu/entendu sur ce livre. Mais j'ai été séduite par les premières pages.
    Et je me suis fait 'allumer' en comm sous mon billet... J'ai dû manquer de tact dans mes propos ! ;-)

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    1. J'ai lu ça, oui. Je ne comprends pas ces commentaires négatifs sur ton blog. Chacun a le droit de voir ce qu'il veut dans un livre, des poncifs, des clichés, des ratés... C'est étrange de retrouver deux commentaires aussi vindicatifs.

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  6. Quinqua, c'est pour la fin de l'année pour moi, mais je vais passer ce titre. Bon courage Valérie.

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  7. De Claudel je n'ai lu que Le rapport de Brodeck et j'ai adoré!! donc je n'ai pas encore eu l'occasion d'être déçue par cet auteur. Je vais lire d'autres titres avant celui-ci, vu ce que tu en dis et les commentaires..
    Ton histoire de quinqua en crise ça me fait rire, c'est un prétexte pour partir en goguette...

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    1. Oui, voilà, pour partir en goguette ou pour faire le point.

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  8. ça m'intrigue tout ça, peut-être que je devrais ne lire que les cinquante premières pages :)

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  9. Je vais attendre alors...je parle pour les quinquas en crise !! Rhooo se trouver une jeunette, même quadra...OMG tu n'y penses pas quand même...tombeuse va ! J'ai adoré les âmes grises et le café de l'Excelsior. J'ai été un peu sur ma faim pour 2 autres. Peut-être simplement qu'il publie trop, il a toujours un nouveau truc à vendre...des erzats de livre et parfois comme ici des vraies histoires.

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    1. Il publie et il tourne, c'est peut-être beaucoup pour un seul homme.

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  10. J'avoue que le thème ne m'attire pas du tout. tous les livres ou films sur ce sujet, je les évite. Comme toi, je ne lis plus les derniers Claudel : j'ai tant d'autres auteurs à lire !

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    1. Mais c'est toujours difficile pour moi d'abandonner un auteur qui m'a procuré du plaisir.

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  11. Claudel m'a déçu aussi et c'est dommage parce qu'i a écrit de très très bons romans mais ....

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  12. C'est dommage, te lire c'est comme une douche froide parce que j'admire l'homme (enfin, l'auteur...) mais je dois avouer que je n'ai pas lu ses derniers. Celui ci me tentait terriblement et du coup j'ai peur d'être déçue. J'ai commencé à lire le début dans ma librairie et j'ai bien aimé mais ça va avec ce que tu dis ; a savoir que les premières pages sont très bien. Tu me fais drôlement hésiter du coup

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    1. Le mieux est de te rendre compte par toi-même car je connais plusieurs lectrices qui l'ont beaucoup aimé.

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  13. Un roman chaque année, c'est peut-être trop ?

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  14. Celui-ci ne me tente pas trop mais c'est un auteur que j'aime beaucoup.

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