Trop de colère, c'est comme trop d'alcool, cela produit une intoxication qui vous fait perdre la lucidité et le discernement.
Soledad a un prénom qui lui colle à la peau: à soixante ans, elle a toujours vécu seule et n'a pas d'enfants. Pourtant, elle est encore belle et fait moins que son âge. Quand son amant Mario, un beau quadra, la quitte parce que sa femme est enceinte, elle se demande si elle fera encore l'amour et se sent sur la pente déclinante. Pour l'épater et le rendre jaloux, elle va engager un beau gigolo trentenaire pour l'accompagner à l'opéra. Mais Soledad tombe sous le charme du jeune homme et un gigolo, ça finit par coûter cher.
Ce roman m'a rappelé un livre d'Annie Ernaux dans lequel une femme d'âge mûr tombe amoureuse d'un jeune homme et devient pathétique dans sa façon de vivre un amour qui visiblement n'est pas réciproque; à la différence qu'ici, le contrat est clair dès le début. Soledad va dépenser une petite fortune pour quelques heures dans les bras de son trentenaire: la première soirée lui coûte la bagatelle de six cent euros. Heureusement, le jeune homme est généreux et lui offre quelques moments gratuits. Car ce qui fait basculer Soledad, c'est que le jeune homme est chaleureux et reconnaissant. De plus, ils ont la malchance de tomber dans une embuscade le premier soir et Soledad le ramène chez elle pour le soigner, en sachant d'ailleurs qu'elle fait une erreur. Si ce roman est globalement triste parce qu'il raconte la terrible solitude d'une femme, il y a des passages qui prêtent à sourire même si le fond n'est pas drôle, notamment le moment où elle se prépare pour son rendez-vous "amoureux" et qu'elle change sans cesse d'avis sur ce qu'elle doit faire et mettre. On déplorera quelques images un peu clichés: elle voulait s'ouvrir toute entière pour lui comme une anémone. L'une des originalités de ce roman tient dans le fait que Soledad doit préparer une exposition sur des écrivains maudits et elle égrène donc des anecdotes sur des écrivains. J'ai par exemple appris qu'Anne Perry avait à quinze ans assassinée la mère d'une amie à l'aide d'une brique cachée dans sa chaussette. Malheureusement, on découvre que l'histoire la plus passionnante de la série est en fait une invention, je n'ai pas compris l'intérêt d'avoir inventé une anecdote. La seconde originalité est que l'auteure se met en scène dans son propre roman.
Publié le 19 janvier aux éditions Métaillié- 190 pages
Merci aux éditions Métaillié.
A conseiller à celles qui aiment les romans sur le rapport au corps.
Il faudrait bien que je découvre enfin les romans de Rosa Montero. De par son sujet, je ne suis pas certaine que c'est par celui-ci que j'aurais envie de commencer. Un titre à me conseiller?
RépondreSupprimerJe n'en ai lu que deux et celui-ci est mon préféré.
SupprimerTrès bien. Merci!
SupprimerBon, j'aime l'auteur, et j'ai demandé ce livre à Metailié comme d'hab' il y a, euh, deux mois. Rien. J'ignore pourquoi. Je le lirai, mais en utilisant une autre méthode. On va dire que c'est sans doute mieux, car j'ai bien lu ton billet. ^_^
RépondreSupprimerJe n'avais pas reçu mon colis non plus, ils me l'ont renvoyé.
SupprimerLe sujet ne me tente pas trop... cette auteure touche à des thèmes plutôt originaux, ceci dit.
RépondreSupprimerAbsolument, ça me plait!
SupprimerJe ne te sens pas complètement convaincu.
RépondreSupprimerIl y a des points qui m'ont gênée mais je trouve le fil principal réussi.
SupprimerDe Rosa Montero, j'avais beaucoup aimé L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir.
RépondreSupprimerJ'ai préféré celui-ci.
Supprimerl'histoire d'Anne Perry, c'est celle qui est racontée dans le film "Créatures Célestes" avec Kate Winslet.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé "L'idée ridicule..." et il est possible que j'assiste à une rencontre avec l'auteure bientôt, elle vient à Versailles vendredi prochain...
Je n'ai pas vu ce film mais j'aimerais bien le voir vu ce que tu en dis.
SupprimerJ'ai quasiment tout lu d'elle, tu sais! J'ai vu le billet de Cuné, pas 100% enthousiaste non plus...
RépondreSupprimerTiens, lis donc La folle du logis, mon préféré (et pas un roman)
Tu sais, je suis rarement 100% enthousiaste sur un roman et j'ai préféré celui-ci à son précédent.
SupprimerJ'ai découvert ses talents de conteuse dans "La fille du cannibale" et aimé son essai "La folle du logis". Ton billet me reconduira peut-être du côté de Rosa Montero, sans doute pas avec ce titre.
RépondreSupprimerIl faudrait que je lise un essai d'elle.
SupprimerJ'ai bien l'intention de lire enfin un de ses romans mais je pense que je commencerai plutôt par L'idée ridicule de ne plus jamais te voir.
RépondreSupprimerIls sont vraiment très différents. A chacun de trouver chez elle le thème qui lui convient.
SupprimerJe n'ai jamais lu cette auteure. On verra lequel me tombe le premier sous la main...
RépondreSupprimerSes livres me semblent tous bien différents, je ne sais pas s'il vaut mieux laisser faire le hasard ou pas.
Supprimeril a l'air autant séduisant que bordélique ce livre_là !
RépondreSupprimerMoins bordélique que le film d'Edouard Baer!
SupprimerAh !! J'adore cet auteure ; j'ai lu au moins 10 bouquins d'elle et celui-ci, dès qu'il arrive à ma médiathèque, c'est pour moi !! Bisous de Sandrion
RépondreSupprimerBonne lecture, Sandrine!
SupprimerJ'aime bien Rosa Montero mais je ne sais si ce thème m'intéresserait. Tu m'a appris quelque chose sur Anne Perry.
RépondreSupprimerIl y a, à mon avis, une réflexion intéressante que les dernières fois, qui ne peut laisser certaines femmes (dont je fais partie) indifférentes.
SupprimerPas un sujet qui m'attire vraiment. Pourtant j'aimerais beaucoup découvrir la plume de Rosa Montero.
RépondreSupprimerC'est peut-être un sujet davantage féminin, ce rapport au corps vieillissant.
Supprimerje ne connais rosa montero que de nom, mais j'ai bien l'intention de la découvrir
RépondreSupprimerEt tu n'as que l'embarras des thèmes, c'est l'avantage.
SupprimerJ'avais pensé découvrir Montero avec ce titre (eh oui, je ne l'ai jamais lu ...), mais là, je ne sais plus ...
RépondreSupprimerJe pense qu'il peut te plaire.
SupprimerC'est pas dans un incendie qu'Anne Perry s'est rendue complice de l'assassinat? Quoi qu'il en soit, cette lecture ne me tente pas.
RépondreSupprimerAh mais je ne sais pas, je ne savais rien de cette histoire.
SupprimerJe ne sais pas si j'aime les livres sur le rapport au corps, mais j'aime bien Rosa Montero ! :-)
RépondreSupprimerC'est un bon début!
SupprimerFinalement le bouquin est arrivé sans que j'intervienne, je l'ai lu, et finalement j'aime bien. je n'ai pas trop compris pourquoi l'auteur espère qu'onne dévoile pas une chose (postface) en tout cas ce n'est pas cela dont j'aurais parlé (mais les journalistes ont le chic pour tout dévoiler, hélas)
RépondreSupprimerJe vais écrire mon billet et je crois que je vais devoir utiliser le mot pathétique comme toi, il m'est venu plusieurs fois à l'esprit durant ma lecture.
Oui, les dernières fois...^_^
Moi aussi, ce mot de fin m'a intriguée.
Supprimerj'hésite pour celui-ci, vraiment. Et cela me permettrait de découvrir Rosa Monteiro.
RépondreSupprimer